Spécial Homme: toutes les tendances de l’hiver

Bridés par l’imprévisibilité du marché, les créateurs jouent la carte de la discrétion, cette saison. Le contexte économique morose contraint ces derniers à éliminer tout effet superflu et traces de luxe tapageur. Calcul décent, raccord avec l’humeur anti-bling-bling généralisée. Bonjour l’ambiance, me direz-vous ! Erreur.

Bridés par l’imprévisibilité du marché, les créateurs jouent la carte de la discrétion, cette saison. Le contexte économique morose contraint ces derniers à éliminer tout effet superflu et traces de luxe tapageur. Calcul décent, raccord avec l’humeur anti-bling-bling généralisée. Bonjour l’ambiance, me direz-vous ! Erreur. C’est là que ça commence à devenir excitant. Comme nous le confie Paul Helbers, directeur du studio Homme chez Louis Vuitton : « Je pense que l’on crée toujours mieux dans l’adversité que dans la liberté. En période de restriction budgétaire, (…) ça me convient de devoir cerner très précisément ce dont on a profondément besoin, ce qu’on attend réellement d’un vêtement. » Le défi est donc de rencontrer les désirs des hommes en toute subtilité, en se recentrant sur les standards de leur dressing. Mais sans jamais les ennuyer. En redoublant d’inventivité, donc.

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Mies Van der Rohe disait que « Dieu est dans les détails ». C’est bien là, plus que jamais, que se niche tout l’intérêt de cette saison sobre, classique et raffinée. Dominée par le gris et les teintes sourdes. Mais pas déprimante pour autant. A cet égard, Christopher Bailey chez Burberry Prorsum fait preuve d’un remarquable savoir-faire. Le designer britannique renoue prudemment avec les valeurs sûres de la maison, qu’il rehausse intelligemment d’une délicatesse inédite, incarnée par cette patte rouge boutonnée dans le col d’un caban ou ces chemises à cols cravates old style. Son compatriote, Alexander McQueen revisite pour sa part les bases du tailoring classique avec panache. A l’instar de Miuccia Prada, Raf Simons, Bruno Pieters, Dries Van Noten et même Dirk Bikkembergs qui livre une de ses collections les plus équilibrées, entre sportswear et élégance urbaine.

Finalement, cette saison réaliste, fonctionnelle et très portable, que l’on a pu croire frileuse à première vue, figure parmi les plus intéressantes de ces dernières années. Ce retour forcé à l’essentiel de la garde-robe masculine est sans pitié pour les mensonges et le maquillage.

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Baudouin Galler

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