Benoît Lutgen: l’homme le plus sexy

Vous avez été nombreux à donner votre voix sur ce site pour élire l’homme le plus sexy de Wallonie-Bruxelles. Les résultats sont sans appel… Devant les chanteurs, les sportifs et les acteurs, deux hommes politiques arrivent en tête : Benoît Lutgen et Paul Magnette.

Vous avez été nombreux à donner votre voix sur ce site pour élire l’homme le plus sexy de Wallonie-Bruxelles. Les résultats sont sans appel… Devant les chanteurs, les sportifs et les acteurs, deux hommes politiques arrivent en tête : Benoît Lutgen et Paul Magnette. Voici le classement final.

Votre top 10 des hommes les plus sexy de Wallonie-Bruxelles
1)Benoît Lutgen, ministre CdH de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du tourisme au gouvernement wallon.
2)Paul Magnette, ministre PS du Climat et de l’Energie au gouvernement fédéral.
3)John Stargasm (John David Israël), chanteur du groupe rock Ghinzu.
4)Jérémie Rénier, acteur.
5)Olivier Minne, animateur sur France 2.
6)Alain Leempoel, comédien.
7)Vincent Venet, chanteur.
8)Benoît Mariage, réalisateur.
9)Bea Diallo, ex-boxeur, député bruxellois (PS) et échevin de la Jeunesse et des Sports à Ixelles.
10)Logan Bailly, footballeur.

Le sex-appeal du pouvoir politique
Elle est ventripotente, maquillée comme un camion volé, cheap, moche. Elle ? La femme de Nicolas Sarkozy. Pas Carla, plutôt celle qu’il aurait eue s’il n’était pas entré en politique, et que lui a imaginée Pierre Kroll dans son dernier album (1.). Traduction : l’ancienne top italienne n’aurait probablement pas été attirée par un petit homme à la chemise ouverte sur une chaîne en or qui brille s’il n’avait détenu autant de pouvoir. De pouvoir, et non d’argent : la fortune personnelle de la première dame de France étant de loin supérieure à celle de son mari.

Les hommes de pouvoir séduisent… les politiciens en particulier ! Il suffit de jeter un oeil sur les résultats de notre référendum « Elisez l’homme le plus sexy de Wallonie-Bruxelles » lancé, en septembre dernier, dans notre numéro spécial Homme et organisé sur weekend.be, pour s’en convaincre : les hommes politiques se taillent la part du lion, les autres (comédiens, sportifs…) se partagent les miettes. Le ministre wallon Benoît Lutgen (CdH), en charge notamment de l’Agriculture et de l’Environnement, est ainsi le grand vainqueur de vos suffrages. Son commentaire à chaud ? « Je suis mort de rire ! » Tout surpris d’avoir été présélectionné par la rédaction, et encore plus d’avoir remporté le titre très convoité de Wallon le plus séduisant : « D’autant que je suis toujours célibataire, confie-t-il, et même, de plus en plus » ; la « logique de vote » des participants à notre scrutin lui échappant un peu.

Son plus proche challenger, le ministre fédéral de l’Environnement et de l’Energie Paul Magnette (PS), lui, soupire… Un peu las d’être encore distingué pour son sex-appeal, plutôt que pour son action politique. Mais il le reconnaît de bonne grâce : « La politique, c’est évidemment de la séduction. C’est tenter de convaincre. Quand on est au parlement, face à l’opposition, on joue souvent la carte de l’humour, on fait des traits d’esprit. Tout cela ressemble à une parade de séduction. Ce n’est pas uniquement physique ».

C’est sûr. « Ce qui me frappe en politique, sourit la députée wallonne et chef de groupe MR au sénat Christine Defraigne, c’est de voir des nuées de femmes se jeter aux pieds d’hommes parfois très laids, dès qu’ils détiennent un peu de pouvoir. Même s’ils ont un charisme de bidet ! » Dans le petit milieu du journalisme – forcément aux premières loges -, il n’est pas rare, en effet, d’entendre parler des frasques sexuelles des élus… et ce ne sont pas forcément les plus avantagés physiquement qui s’illustreraient le plus.

Une question d’hormones ?

Le constat est vrai pour la Belgique, mais aussi pour la France. Sexus Politicus, best-seller écrit par deux… journalistes (2.), prétend que le pouvoir est obsédé par la conquête de femmes, et détaille les aventures supposées des uns et des autres (le Premier ministre de Giscard, Jacques Chirac, aurait dit de lui : « C’est le seul président dont on sait à peu près sûrement où il ne couche pas »…) Les Etats-Unis n’échappent pas à la règle qui veut que plus on monte dans la hiérarchie de l’Etat, plus on aligne les conquêtes (3.). Peu importe le plumage, pourvu qu’on ait le ramage. John Kennedy, quoi qu’on en dise parfois, n’avait pas grand-chose d’un plagiste californien. « Un visage maladif », écrit François Forestier, dans son portrait croisé de deux superstars, Marilyn et JFK (4.). Et le journaliste de poursuivre : « A peine Jackie a-t-elle passé l’anneau à son doigt que son mari est déjà reparti vers d’autres lits. Impossible de le brider. C’est une convulsion, une névrose. Il doit séduire, il doit coucher ». Clinton et les autres présidents américains ne furent, comme on le sait, pas en reste.

Comment expliquer que les hommes détenteurs de pouvoir deviennent, d’une part, des sex-symbols, et qu’on leur prête d’autre part des vies sexuelles intenses ? Question d’hormones ? « Sexus Politicus disait que les politiciens, du fait de leur position, séduisaient beaucoup. Je ne suis pas convaincu par cette approche, confie Patrick Lemoine, psychiatre et auteur de Séduire : comment l’amour vient aux humains (5). Ces gens-là ont probablement des taux de testostérone qui les prédisposent et au pouvoir, et à la drague. Un autre angle d’attaque est de considérer qu’une femme recherche un homme porteur d’un bon capital génétique – c’est dans la logique de transmission de l’espèce. Elle choisit donc un leader. C’est culturellement orienté : au Moyen Age, cet homme, c’était un guerrier, bardé d’armoiries. Aujourd’hui, c’est un leader sur le plan intellectuel. »

René Zayan, professeur de psychologie politique à l’UCL et éthologue, le confirme : les hommes de pouvoir ont un taux de testostérone et de dopamine élevé. Les femmes de pouvoir aussi. Il explique le sex-appeal et le succès des hommes politiques par plusieurs éléments : leur charisme (mélange d’aisance corporelle, d’autorité naturelle, de jovialité, de sociabilité et d’empathie), le fait qu’ils soient au centre de l’attention de la communauté et qu’on leur reconnaisse donc un certain prestige (« un homme politique est mille fois plus présent à l’écran qu’un bel homme « normal » »), leur personnalité, celle des femmes, le désir pour certaines d’obtenir une promotion-canapé, et les stratégies d’évolution primatologiques. « L’évolution sélectionne et conserve chez les hommes des traits dominants qui les amènent à disperser les gènes. La stratégie féminine consiste à détecter et approcher les mâles dominants. »

« On ne couche pas avec une mère. »

A l’inverse, une femme de pouvoir est-elle considérée comme sexy, dans l’inconscient collectif ? « Si mes soeurs étaient des femmes politiques, je suis persuadé qu’elles auraient beaucoup de succès », lance Benoît Lutgen. Or, « en politique, les femmes se présentent le plus souvent comme des mères, avec les qualités de responsabilité inhérentes à la fonction, nuance René Zayan. Et, on ne couche pas avec une mère, en particulier dans nos sociétés judéo-chrétiennes ». De plus, « pour être crédibles, les femmes doivent se masculiniser. Quand elles n’ont pas déjà, à la base, des taux de testostérone et de dopamine très élevés. Enfin, la société pénalise l’âge des femmes, dans toutes les cultures ».

Si le pouvoir va bien aux hommes, il en va donc tout autrement pour les femmes. « C’est même à rebours, pense Christine Defraigne. Une femme de pouvoir fait peur aux hommes. De manière générale, l’ascension sociale des femmes a déstabilisé les hommes. Elle a entraîné une difficulté de savoir qui ils sont. » Séduction et pouvoir paraissent s’annihiler, côté féminin. Quand on est jolie, faire carrière en politique est d’ailleurs sans doute plus difficile encore. « On évolue dans un milieu très machiste. Mon physique ne m’a pas toujours aidé, en particulier au sein de mon parti, souligne Christine Defraigne. Il subsiste encore ce stéréotype qui nie qu’une femme qui n’est pas un boudin total puisse avoir quelques neurones connectés. »

Juliette Boulet (Ecolo), 27 ans, est la plus jeune députée fédérale. Une blonde gracile, qui enfonce le clou : « J’ai effectivement ressenti quelques difficultés, au début. En particulier parce que je fais partie de la Commission de la Défense nationale, qui est quand même un environnement très masculin. Là-bas, on pense que les femmes sont bien incapables de comprendre ces thématiques, et on dit à mots couverts « Sois belle et tais-toi ». A l’opposé, j’ai déjà entendu que certains estimaient que c’était parce que j’étais jeune et que je passais bien à l’image que je gravissais les échelons, en politique ». L’humain (même en costume trois-pièces) et le primate ont bien davantage en commun qu’on ne l’imagine.

Myriam Leroy

(1.) Ça ne s’arrange pas. Petits dessins 2008, par Pierre Kroll, Luc Pire, 96 pages.
(2.) Sexus Politicus, par Christophe Deloire et Christophe Dubois, Albin Michel, 390 pages (2006).
(3.) Presidential Sex : From the Founding Fathers to Bill Clinton, par Wesley O. Hagood Citadel Pr, 296 pages.
(4.) Marilyn et JFK, par François Forestier, Albin Michel, 297 pages (2008).
(5.) Séduire : comment l’amour vient aux humains, par Patrick Lemoine, Robert Laffont, 284 pages (2004).

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