On a testé l’atelier « Let’s meet a Jew »

© Musée juif de Belgique
Florence Mendez

En 2018, chez nos voisins, les actes antisémites ont augmenté de 74%. La Belgique ne fait pas beaucoup mieux. J’ai donc décidé de vous parler cette semaine d’une belle initiative du Musée juif, à Bruxelles.

« Ceux qui n’étudient pas l’Histoire sont condamnés à la répéter », dit le célèbre adage. « Ceux qui l’étudient, par contre, sont condamnés à regarder, impuissants, les autres la répéter », ajoute l’auteur, anonyme, d’un cartoon sur le Web. Ce sera mon seul trait d’humour, j’avoue que l’actualité ne me donne guère envie de plaisanter. En France, une croix gammée taguée sur le portrait de Simone Weil et sur des sépultures, la vitrine de Bagelstein vandalisée ou encore des arbres coupés, alors qu’ils avaient été plantés en mémoire d’Ilan Halimi, assassiné parce qu’il était juif. Le chiffre fait froid dans le dos: en 2018, chez nos voisins, les actes antisémites ont augmenté de 74%. La Belgique ne fait pas beaucoup mieux, une étude de l’Agence européenne des droits fondamentaux révèle que notre pays est le deuxième de l’Union où les citoyens juifs se sentent le moins en sécurité.

J’ai donc décidé de vous parler cette semaine d’une belle initiative du Musée juif, à Bruxelles: un atelier consacré à la découverte des cultures juives mais également aux mythes liés à cette communauté. J’ai assisté à deux activités auxquelles participaient des élèves du primaire et du secondaire. La première était dédiée aux rites et rituels, les jeunes étaient chargés de relever les points communs entre le judaïsme et leur propre religion. Le workshop se voulant participatif, ils travaillaient par petits groupes sur un aspect du culte puis le présentaient aux autres, parfois maladroitement mais toujours avec le sourire.

La deuxième activité consistait, elle, à déconstruire les mythes qui entourent la communauté juive ou les théories complotistes qui l’impliquent. Après s’être intéressés aux faits, les élèves ont pu exercer leur esprit critique en mettant au point ensemble des stratégies pour lutter contre ces préjugés fumants. J’ai été infiniment touchée par cette expérience. L’efficacité de cet atelier est remarquable, j’ai interrogé quelques ados à la sortie qui ont avoué avoir découvert qu’ils avaient bien plus en commun avec les juifs que ce qu’ils imaginaient. Certains m’ont semblé très investis, comme s’ils avaient compris qu’ils ont un rôle capital à jouer, pas que pour le climat mais aussi pour le vivre-ensemble. J’ai moi-même appris beaucoup de choses et suis ressortie de là un peu meilleure, alors que je me pensais pourtant à l’abri des stéréotypes. Je ne peux que vous conseiller de visiter le musée avec vos enfants et de faire vous aussi ce cheminement. Le savoir est notre meilleure arme pour lutter contre l’intolérance. Surtout lorsqu’il est entre les mains de la jeunesse.

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