Sexe et mysticisme de l’Amérique à travers le regard du sulfureux Terry Richardson

Terry RICHARDSON "Jesus is Watching You", 2014 © 2015 Terry Richardson, All Rights Reserved. Courtesy Galerie Perrotin

Le célèbre et polémique photographe américain exposera son travail à Paris dans une exposition intitulée The Sacred and the Profane.

Depuis quelques mois, Terry Richardson fait les gros titres des pages Faits divers, et les accusations pour abus sexuels pleuvent. Tentons de mettre de côté cet aspect graveleux et humainement fort condamnable s’il s’avérait vrai, pour se concentrer sur l’aspect photographique.

L’exposition qui se tiendra dans la galerie parisienne Emmanuel Perrotin, première expo personnelle du photographe à la galerie depuis 1999, devrait offrir un spectre plus large que les seules photographies très crues de jeunes femmes plus ou moins célèbres. Certes Richardson est connu pour ça, c’est devenu sa marque de fabrique: casser l’image lisse des nymphettes et stars, pour leur faire humer l’odeur du soufre. Qu’il s’agisse de Lady Gaga dans sa poubelle, Miley Cyrus qui semble vouloir absorber son body ou autre mannequin sublime devenant porte-drapeau du photographe lui-même.

Terry Richardson,
Terry Richardson, « Adam and Eve »© 2015 Terry Richardson, All Rights Reserved. Courtesy Galerie Perrotin

Car Terry est narcissique et aime à se mettre en scène avec ses modèles, souvent pouces en l’air, comme avec Obama, ou la tête enfouie dans l’entrejambe d’une femme, pour fusionner par le poil. Un style qui a comme qui dirait fait école, si l’on en croit le nombre d’images, dans la pub, dans l’espace social ou sur les réseaux, que l’on peut apparenter à cette esthétique.

Mais à côté de cette imagerie fortement sexualisée, The Sacred and the Profane livre un regard de Richardson moins connu, sur l’Amérique, celle des billboards et des white trash, et sur la famille, sa famille, où point une tendresse rarement présente dans ses clichés plus people. Né d’un désir de témoigner de ce qui fait les habitudes estivales dans le Grand Ouest américan, ce travail témoigne de la violence de cet environnement, jaillissant entre de l’omniprésente ambivalence entre le mystique, le religieux et l’industrie du sexe, une dualité devenant en motif essentiel de la série. « D’une part, on a l’impression d’être cernés par la violence, la solitude et surtout le sexe, alors que de l’autre, la promesse du Salut, de l’amour deJésus et de la crainte de Dieu ne sont jamais bien loin. Rapidement, je me suis beaucoup plus intéressé à la relation complexe entre les désirs et les peurs, la beauté et la vulgarité, la splendeur et l’horreur de la nature, l’espoir que la religion peut engendrer, et la honte aussi. » Une facette du photographe, et de la culture américaine à découvrir.

« Holy Land USA », Terry Richardson 2014© 2015 Terry Richardson, All Rights Reserved. Courtesy Galerie Perrotin

Terry Richardson The Sacred and The Profane, du 7 mars au 11 avril 2015, Galerie Perrotin, 76 rue de Turenne, 75003 Paris

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