On a assisté au Championnat d’Europe de Quidditch

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Nicolas Balmet
Nicolas Balmet Journaliste

Un vieux rêve s’est enfin réalisé. Celui de pouvoir répondre à quelqu’un : « Nan, désolé, j’peux pas, j’ai Quidditch. » Certes, c’était pour une invitation à la fête des mères. Mais dès le jour où j’ai appris que le championnat d’Europe se déroulait en Belgique, j’y ai pensé nuit et jour.

Dans ma tête, je revoyais Harry Potter virevoltant dans les airs sur son balai ultrarapide pour attraper le fougueux vif d’or. Je m’imaginais soulever la Coupe de feu, puis asséner un bon coup de boule dans les valseuses de Voldemort. Je savais donc que ma mère comprendrait.

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Le jour J, je me lève à 7h45 pour prendre la route vers Courtrai. Durant le trajet, ma chère moitié me fait réviser les règles de la discipline, que j’écoute d’une oreille en pensant surtout à ce qui m’attend : des balais volants ! Une fois sur place, je me mets à scruter les cieux. Mais les minutes passent, et rien ne bouge. Ni poursuiveurs, ni batteurs, ni vif d’or parmi les nuages. Aussi, je dois me rendre à l’évidence : J.K. Rowling a menti. Les balais volants, ça n’existe pas vraiment.

Qu’à cela ne tienne ! Au lieu de me morfondre, je décide d’aller voir ce qui se passe autour des terrains. Ce que j’y découvre ? Des équipes mixtes de tout le continent, répondant aux noms de Grenouilles de Paris, Loups-Garous de Londres, Licornes de Turquie ou Leviathans de Liège. A la place du fameux balai, les joueurs tiennent un bâton en bois entre les jambes (ne comptez pas sur moi pour faire une blague graveleuse, je ne mange pas de ce pain-là, même sans gluten). Le fameux vif d’or, lui, n’a rien à voir avec le vaillant objet volant d’origine : il s’agit d’un… être humain, auquel est accrochée une sorte de floche au niveau des fesses (non, non et non : pas de vanne).

Mais le plus grand mystère reste le déroulement du jeu, soit un joyeux bastringue dont les protagonistes courent dans tous les sens, avec des bandanas différents en fonction de leur rôle, des bousculades comme au rugby, trois ballons canardés à gauche à droite, et pas moins de quatre arbitres qui, manifestement, ont l’air de comprendre ce qui se passe. C’est loin d’être mon cas, même si l’ambiance est fervente et que je finis, l’air de rien, par m’amuser. Surtout qu’à côté des terrains, il y a une baraque à frites et un bar à bières (oui, je m’amuse avec peu de choses).

En résumé, ça a l’air super, le Quidditch pour moldus. Mais disons que l’expérience m’a enseigné trois leçons : 1) Toujours écouter ATTENTIVEMENT sa chère moitié quand elle vous explique un truc. 2) Ne pas croire tout ce que les livres ou les films racontent, surtout quand le héros est un binoclard. 3) Aller à la fête des mères le jour de la fête des mères… Ce que j’ai bien sûr fait dès mon retour : je n’ai pas été éduqué à Serpentard, non plus !

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