On a testé: un mois avec des poils

Suite à une remarque, je me suis lancé un défi personnel. J’ai rangé rasoir, épilateur et pince à épiler, puis j’ai attendu. Pas longtemps.

Suite à une remarque, je me suis lancé un défi personnel. J’ai rangé rasoir, épilateur et pince à épiler, puis j’ai attendu. Pas longtemps.

Moins de deux semaines et réapparaissait déjà tout ce petit monde. Mes poils. Ceux à qui, pour éviter les moqueries de mes camarades, je fais la guerre depuis mes onze ans (je tiens malheureusement plus des gènes paternels côté toison).

Si au départ, je tirais une certaine fierté de me joindre à cet acte pacifique de rébellion féministe, j’ai honte d’avouer que… j’ai rapidement déchanté ! Le moment où, justement, j’ai voulu faire quelques longueurs. Je sais pourtant que, derrière l’absence de poil féminin, se cache une véritable dictature. Et un immense business.

Pour me motiver, je me suis remémoré les images des pionnières : Julia Roberts qui salue la foule avec une touffe sous les aisselles, cette humoriste étrangère qui revendique le droit de garder sa moustache, une chroniqueuse américaine qui milite pour le retour de la chatte garnie, Marc Lavoine qui m’avouait en interview préférer les femmes naturelles.

Je suis donc en maillot à la piscine. Et je me sens… négligée. Pourtant, je ne sens pas mauvais, et personne ne me montre du doigt. Une semaine plus tard, mariage en robe. Je n’assume toujours pas, et opte pour le camouflage : des bas couleur chair. Même malaise lors d’un massage, je m’excuse auprès de l’esthéticienne :  » Je ne suis pas à jour.  » Elle sourit. Elle en a vu d’autres. Je réalise à quel point je suis façonnée par les standards de beauté actuelle. J’ai honte d’avoir honte. Mes aisselles sont devenues douces, mais je ne parviens pas à les trouver jolies. Un soir, je craque et épile mes sourcils. Qu’on se le dise : la femme poilue est une héroïne.

Valentine Van Gestel

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