Smart : l’âge de raison

Smart, la citadine la plus craquante du marché, fête cette année ses 10 ans.

Smart, la petite citadine la plus craquante du marché, fête cette année ses 10 ans. En 1998, on ne pariait pas gros sur son avenir… Mais la crise du pétrole lui offre, aujourd’hui, une formidable opportunité. Même les Américains commencent à la trouver « sooo nice ! »

New York, Washington, Los Angeles : dans les mégalopoles branchées des Etats-Unis, la Smart Fortwo commence à faire ici et là son apparition. Crise énergétique oblige, les gros SUV restent au garage, remplacés par cette puce des villes qui consomme un « dé de pétrole » et pollue un minimum… Du jamais vu au pays de l’Oncle Sam !

Un peu d’histoire

1990. La Smart naît de l’imagination de Nicolas Hayek, le père des montres Swatch. Son rêve : produire une Swatchmobile utilisant des moteurs électriques placés dans les roues tout en offrant des formules de location inédites… un peu à la manière du Vélib’ (le vélo en libre-service) parisien. Ses cartons sous les bras, le Libanais Hayek contacte différents constructeurs dont les français PSA (Citroën et Peugeot) ou encore VW qui, lui, accepte de créer, en 1991, une « Swatch Volkswagen ». Mais effrayé par les coûts de production, ce dernier se retire vite de l’affaire. Le projet aboutit finalement chez Mercedes Benz qui, moyennant certains aménagements, pour le rendre plus conforme à son image de marque, lance, en 1993, la City-Coupé. L’investissement est important et ne pouvant suivre la manoeuvre, Nicolas Hayek vend alors toutes ses parts à Mercedes Benz.

Pour évoluer et plaire à une clientèle de plus en plus exigeante – et il faut bien le dire parfois rebutée par les prix de la Fortwo (le nouveau nom de la City Coupé depuis 2007) : près de 10 000 euros pour une deux-places, avec un coffre riquiqui, Mercedes Benz lance, en 2002, un joli et très profilé roadster. Boudée par le public, sa production sera pourtant abandonnée après la sortie de 43 000 unités. Même scénario, en 2004, pour la Forfour (une Smart à quatre places) : le succès n’est pas non plus au rendez-vous. Mais depuis, Mercedes Benz se concentre sur la Fortwo et propose, aujourd’hui, une nouvelle génération – entièrement revue et corrigée – de la petite deux-places.

Une star de cinéma

Mercedes Benz n’a pourtant jamais lésiné sur le marketing le plus ébouriffant pour vendre sa Fortwo. Les fans de cinéma se souviendront d’elle, en 2006, dans La Panthère Rose ou encore dans le Da Vinci Code. Elle était aussi la voiture parfaite pour le propriétaire du plus tyrannique des chats dans Garfield 2 et était tout aussi irrésistible sillonnant les routes de Provence pilotée par Russell Crowe dans A good year. Pour la Forfour, il sera fait appel au chanteur british Robbie Williams qui se prêtera au jeu du spot télévisé et se fera sponsoriser par Smart pour son Summer Tour 2003.

Aujourd’hui, crise pétrolière oblige, nul besoin de marketing pour vanter les mérites de la Fortwo. 90% des pièces qui la composent sont nouvelles et son prix de revient a été revu à la baisse de 15%. La gamme reste néanmoins la même avec la finition Pure pour débuter, puis la Pulse, la Passion et, enfin, le must à connotation sportive: la Brabus.

Le futur d’une grande

La nouveauté, en 2008, vient de la version 1.0 mhd (micro hybrid drive), basée sur un moteur essence de 71 ch et dotée d’un système d’arrêt et de redémarrage automatique du moteur quand on est obligé de stopper. Autres améliorations : une consommation revue à la baisse avec, en milieu urbain, un petit 4,7 l/100 km ; un rejet exemplaire de CO2 de 112 g/km; une tenue de route et un confort améliorés. C’est cependant la version diesel qui se montre la moins gourmande avec une moyenne de 3,3 l/100 km. Les esprits chagrins continueront pourtant d’affirmer que pour le prix d’une Fortwo, on peut toujours s’offrir une (petite) quatre-places à prix moindre dans les marques concurrentes. Mais pour se garer dans un emplacement de moins de 3 mètres, la reine du parking reste incontestablement la Smart. Un argument rationnel qui ne touche, certes, pas le portefeuille du consommateur, mais qui laisse l’esprit drôlement libre quand on circule en ville…

Chantal Piret

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