Priorité à l’accessoire

Malgré une graphie « bien de chez nous », Maxime Simoëns n’est pas né de ce côté-ci de la frontière mais à Lesquin, dans la banlieue lilloise – d’où, sans doute, ce tréma venu se greffer sur son patronyme comme sur celui de bien d’autres familles du nord de la France, aux lointaines origines flamandes.

Mais c’est dans la Ville lumière que le créateur de 28 ans s’est forgé un nom, avec une rapidité peu commune dans le milieu de la mode, où les places au soleil sont rares, les candidats pléthoriques et les critiques peu charitables.

Tout a commencé par une formation auprès de la Chambre syndicale de la couture – dont il est sorti major de promotion -, complétée par un apprentissage au sein de maisons prestigieuses, parmi lesquelles celles de Jean Paul Gaultier, Christian Dior ou Balenciaga. Puis, dès 2009, il a lancé ses propres collections, jusqu’à cette saison présentées pendant les semaines de la haute couture, dont il était membre invité. D’emblée, des people stylées, comme Diane Kruger et plus encore Mélanie Laurent, se sont empressées de le soutenir en portant ses créations. Et surtout, la presse a été conquise par sa maîtrise des textures et de l’ornement, mise au service d’un vestiaire affûté.

A un point tel que LVMH, qui nous avait plutôt habitués aux acquisitions de fleurons de renommée internationale, s’est intéressé de près à cette jeune pousse prometteuse. Il y a quelques semaines, le groupe de Bernard Arnault a en effet annoncé une prise de participation – dont ni le montant ni le pourcentage n’ont cependant été révélés – dans la petite société de Maxime Simoëns.

Le communiqué de presse précisait que Sidney Toledano, le PDG de Dior himself, conseillerait « personnellement Maxime et son équipe sur la stratégie et l’organisation ». Dans la foulée, on apprenait que ses défilés seraient désormais intégrés au calendrier du prêt-à-porter, histoire de toucher un public nettement plus large – dont acte, le 3 mars dernier, au Foyer des Lycéennes, à Paris toujours. Et qu’aux vêtements s’ajouterait très bientôt une ligne de sacs, bijoux et chaussures. Parce que, mieux que quiconque, le géant du luxe sait que les accessoires sont indispensables. A tout le moins pour faire vivre une marque de mode.

Delphine Kindermans

Rédactrice en chef

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