Chef étoilée, Arabelle Meirlaen est aussi la maman de Mia et Ella. Comment cette surdouée de la cuisine intuitive conçoit-elle et prépare-t-elle les repas de ses petites filles ? Voici ses savoureuses idées pour leur faire manger de tout.

« Toute mon enfance a été marquée par les bonnes choses. Ma mère est une excellente cuisinière qui nous a toujours préparé des plats sains et goûteux.  » À Huy, dans son restaurant Li Cwerneu, Arabelle Meirlaen signe aujourd’hui une cuisine qui exhale la fraîcheur, respire la nature, privilégie les produits du terroir, les légumes et aromates du jardin tout comme les plantes sauvages. Son credo : marier nouvelles et anciennes techniques culinaires en les assaisonnant d’une pointe de fantaisie.

Jeune maman d’Ella, née le 6 juin dernier, et de Mia, 2 ans et demi, Arabelle – 1-étoile au Michelin, 17/20 au GaultMillau – concilie au mieux sa carrière et sa vie de famille. On peut ainsi la surprendre devant son plan de travail portant sa cadette dans un sac kangourou qu’elle cède parfois à Pierre Thirifays, son compagnon et partenaire dans les affaires, ou donnant la tétée entre les coups de feuà

Sur un mode ludique, Arabelle a livré au Vif Weekend ses précieux conseils à l’intention des parents qui souhaitent partager avec leurs enfants l’art du bien-mangerà de tout.  » Mon point de départ est toujours l’équilibre alimentaire, souligne-t-elle. J’utilise tous les moyens à ma disposition pour faire avaler à mes filles vitamines, antioxydants, oméga-3, bref tout l’arsenal de vitalité qu’on recommande aux enfants et à nous aussi les adultes. « 

Leur faire consommer les fruits en suffisance ?  » On dispose aujourd’hui de centrifugeuses qui permettent de transformer pomme, banane, ceriseà en un jus délicieux « , poursuit Arabelle. Pour les légumes, elle utilise un autre stratagème. L’artichaut ou le fenouil rebutent les papilles gustatives des bambins ? Elle les cuit, les réduit en purée et incorpore celle-ci à un risotto, par exemple.  » Le risotto est un excellent support. De plus, on le réalise avec un bouillon de légumes ou de volaille, qui constituent des bases importantes pour une nourriture équilibrée. Le soir, il n’est pas rare que je donne un bol de bouillon à Mia : il est dégraissé et complémenté, au moment de le boire, avec un peu d’huile d’olive vierge extra. C’est aussi dans un bouillon que je sers les petites pâtes alphabet. « 

Pour les viandes, Arabelle s’en tient aux grands classiques comme le poulet purée. Son souci est plutôt d’inclure les poissons au menu, notamment ceux qui sont riches en oméga-3.  » Il faut toujours avoir du thon en boîte dans son garde-manger. À la maison, ma recette de pâtes au thon est légendaire. On peut également la confectionner avec un peu de saumon frais, à peine cuit, au court-bouillon. « 

Le chocolat, les petites douceurs ?  » Je conseille d’offrir aux enfants un choco maison. De nombreuses pâtes à tartiner du commerce contiennent en effet de l’huile de palme dont les effets pervers pour notre système sanguin sont de plus en plus décriés par le corps médical.  » Les gâteaux, Arabelle veille à les présenter de manière amusante, en découpant dans la masse des étoiles, des animauxà Les desserts titillent sa créativité.  » On trouve dans les papeteries spécialisées de petits ballotins de pralines. Je les utilise quand j’ai plusieurs enfants en visite à la maison. J’y dispose de petits biscuits… avalés en un temps record. « 

Le même sens du jeu fait merveille à tout moment, au fil des préparations.  » Faire participer l’enfant à l’élaboration d’un mets, le lui faire goûter en cours de cuisson, permet ensuite qu’il soit mieux apprécié dans l’assiette. Cette familiarisation peut même commencer avec les différents produits. Mia n’aimait ni les framboises ni les groseilles. J’ai planté groseillers et framboisiers dans le jardin. Et maintenant, elle cueille les fruits sur les arbustes et les consomme sur place ! « 

On peut aussi prévoir de la vaisselle à la taille des tout-petits, dans l’esprit de la dînette. Mais qu’on ne s’y méprenne pas : notre femme chef – de tête – est aussi partisane des bonnes vieilles méthodes.  » Si ma fille ne veut pas manger le midi, par exemple, je ne cherche pas à remplacer ce repas par des en-cas, confie-t-elle. Je préfère qu’elle ressente la faim. Le soir venu, elle avale toutà Même ce qui la faisait rechigner ! « 

Par Jean-Pierre Gabriel

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