La Fashion Week de Londres défie la crise

La semaine de la mode londonienne, qui fêtait cette année ses 25 ans, s’est clôturée hier, toujours au top et cela malgré la crise.

La semaine de la mode londonienne, qui fêtait cette année ses 25 ans, s’est clôturée hier, toujours au top et cela malgré la crise.

La présentation de la collection Automne-Hiver 2009-2010, n’a pas dérogé à la règle, et confirme, une année de plus, la réputation de la célèbre Fashion Week de Londres. Au programme : luxe et volupté, peu importe la tendance actuelle. Comme toujours autours des podiums anglais, les grandes maisons guettent le talent ou la création qui pourrait faire la différence. Ce véritable petit nid de nouveaux venus dans le secteur est un terrain de chasse idéal.

Jeunesse modeuse

On l’appelle la NewGen (pour « nouvelle génération ») et elle appartient à la Fashion Forward, ce groupe de créateurs soutenus financièrement par le conseil de la mode britannique et l’Agence de développement de Londres. Parmi eux, les noms de Christopher Kane, Marios Schwab, Louise Goldin ou encore Danielle Scutt se font de plus en plus insistants. Ils glissent d’une bouche à une oreille dans les coulisses des catwalks et semblent avoir devant eux, un avenir tout tracé.

Fraîchement diplômés et très prometteurs, ces éléments incontournables du nouveau stylisme britannique voleraient presque la vedette aux grands du métier. Les plus professionnels leur augurent de la sorte, un avenir doré, un peu à l’image de leurs prédécesseurs Vivienne Westwood, Paul Smith et autres John Rocha et Jasper Conran.

La responsable mode du quotidien The Daily Telegraph, Hilary Alexander, souligne à ce sujet : « Ceux qui arrivent sont tout simplement extraordinaires parce que tout en étant des stylistes créatifs, ils inventent les matériaux qu’ils utilisent. Ils créent tout. » La nouvelle relève est donc assurée et présentera très certainement ses prochaines collections sur les podiums de Paris, Milan et New York.

Le style NewGen

Du côté des favoris, on retiendra les silhouettes géométriques de Christopher Kane, jouant avec les matières telles que le velour et l’organza ivoire et noir.

Révélée en 2005, Louise Goldin, a fait triompher le noir sur ses modèles parsemés de quelques empiècements de cuir venant ceinturer et marquer la taille.

Le luxe du noir comme leitmotiv

Marios Schwab, élu meilleur nouveau styliste en 2006, s’amuse avec les formes et ponctuent ses créations de jets colorés.

Avec PPQ, Basso and Brooke, Eley Kishimoto et Erdem dont les collections avaient tout d’une parfaite explosion d’arc-en-ciel, ou grâce aux couleurs chaudes de Nicole Farhi et Paul Costelloe, les défilés ont ainsi pu trouver leur touche de vivacité dans une teinte généraliste très sombre.

Le noir en coeur de collection ? Certain vous répondront qu’il ne s’agit là que d’une banale mise en forme de l’ambiance actuelle. Les esprits noirs, la morosité, la crise, … Après tout ce n’est pas pour rien que certains créateurs réduisent considérablement leurs effectifs pour les défilés ou qu’ils suppriment carrément leur show pour faire place à de fades présentations sur mannequins de plastique.

Si noir il y a, il est chic et luxueux : cachemire, plumes d’autruches, peau de serpent, soie, cuir, fourrure et le tout décorée de perles ou de cristaux comme l’ont bien maitrisé Caroline Charles, Eun Jeong, John Rocha et Jenny Packham.

Le contraste des couleurs

Paul Smith, de son côté, a élaboré une collection qui pourrait être décrite de « pied de nez » au climat de récession ambiant. Ses vêtements traduisaient l’optimisme et le besoin de couleurs avec un retour en force du rose contrasté par un style et une coupe plus militaire du tissu. Mélange de lignes, carreaux, motifs divers, bottines à lacets fluo, panty orange, écharpes multicolores : la vie n’est elle pas un grand et beau carnaval ?

Quant à Vivienne Westwood, prêtresse de la mode et fidèle à elle-même, c’est une collection inspirée de « St Trinians » (la série d’oeuvres du dessinateur Ronald Searle) qu’elle fit défiler sous les yeux d’un public conquis.

Prochain rendez vous : Milan, dès ce jeudi.


Nathalie Vandevelde

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