Hong Kong: un « rocher stérile » devenu métropole étincelante

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Avec ses gratte-ciel scintillants, Hong Kong est aujourd’hui un centre d’affaires international et une porte d’entrée commerciale sur la Chine continentale.

Mais ce territoire au sud de la Chine aux montagnes recouvertes de jungle était autrefois un havre tranquille, constitué de quelques hameaux de pêcheurs et d’agriculteurs.

Vingt ans après sa rétrocession à Pékin par Londres, voici quelques étapes clé de la trajectoire de Hong Kong.

Histoire ancienne

Des vestiges de lieux de sépulture et de sculptures sur pierre témoignent d’une présence humaine dès l’âge de pierre.

Les historiens estiment que le territoire est rentré dans le giron de l’Empire chinois sous la dynastie Han (202 avant JC – 220 après).

Un nombre croissant de Chinois de l’ethnie Han ont alors colonisé Hong Kong, de même que des populations vivant sur des bateaux également originaires du sud de la Chine.

Boom commercial

A partir du VIIè siècle, aux belles heures de la route de la soie entre l’Asie, l’Afrique et le Moyen-Orient, Hong Kong servait de port de ravitaillement pour les bateaux.

Outre la soie, la Chine exportait des porcelaines et du thé, et importait épices, plantes et textiles.

Les îlots de Hong Kong étaient aussi le repaire de pirates chinois. Le territoire actuel compte 260 îles, dont un grand nombre sont inhabitées.

Arrivée des Européens

Les marchands portugais, néerlandais et français sont arrivés sur la côte méridionale de la Chine au XVIème siècle. Le Portugal établit un comptoir à Macao.

Au XVIIIème siècle, la Chine tente de contenir l’influence des Européens et leur oppose des restrictions.

Un édit impérial destiné à lutter contre l’épidémie d’addiction à l’opium provoque l’ire des Britanniques en leur interdisant le commerce de cette drogue produite en Inde.

Après la saisie par les autorités chinoises d’une vaste quantité d’opium, Londres attaque en 1840, gagnant le nord de la Chine et menaçant Pékin. Les canonnières anglaises n’ont fait qu’une bouchée des fortins chinois et Londres hisse son drapeau sur le « rocher stérile » décrit par Lord Palmerston en 1841.

Après la seconde guerre de l’opium, Londres récupère la péninsule de Kowloon, sur le continent, en 1860, puis, en 1898, aux termes d’un bail de 99 ans, poursuit sa conquête vers le nord, dans les Nouveaux territoires.

Règne britannique

C’est l’expiration de ce bail qui est la cause directe de la rétrocession de Hong Kong à la Chine le 1er juillet 1997.

Pendant l’ère coloniale, Hong Kong se mue en centre d’affaires dont le port est parmi les plus fréquentés du monde.

En 1967, le ressentiment envers le colonisateur nourrit des émeutes qui débouchent sur quelques réformes sociales et politiques. Quand Hong Kong est rendue à la Chine, la ville dispose d’un Parlement partiellement élu et d’un système judiciaire indépendant.

Quand la Chine commence à ouvrir son économie sur le monde à la fin des années 1970, Hong Kong en profite à plein, jouant le rôle d’interface entre la puissance régionale en pleine ascension et le reste du monde.

Retour dans le giron chinois

Après de longues négociations, y compris entre Deng Xiaoping et la Première ministre Margaret Thatcher, la rétrocession est décidée en 1984.

La déclaration sino-britannique stipule que Hong Kong est une « région administrative spéciale » de la Chine qui conservera ses libertés et son mode de vie pendant 50 ans.

Les craintes initiales de voir Pékin étouffer Hong Kong sous une chape de plomb ne se sont pas concrétisées.

Mais ces dernières années, nombre d’habitants ont le sentiment que la Chine y renforce son emprise.

Les réformes démocratiques promises dans le cadre de la rétrocession n’ont pas été réalisées. Une génération de jeunes militants qui réclament l’autonomie, voire l’indépendance, a fait son apparition.

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