Le plus vieux monument de Paris se refait une beauté

Obelisque de la place de la Concorde à Paris

L’Obélisque de la Concorde, colonne de granit venue du temple de Louxor en Egypte et qui trône au centre de la célèbre place parisienne depuis 1836, sera restaurée d’ici l’été, à l’occasion du bicentenaire du déchiffrage des hiéroglyphes par l’égyptologue français Champollion.

« Le plus vieux monument de Paris » (3.300 ans), de 23 m de hauteur (30 m avec son piédestal) et d’un poids de 222 tonnes, coiffé d’une petite pyramide recouverte de feuilles d’or depuis 1998, va être nettoyé de la pellicule de pollution qui s’est incrustée dans les symboles égyptiens sculptés dans la pierre, a indiqué lundi la ministre française de la Culture, Roselyne Bachelot, en présentant le chantier.

Il sera restauré par des techniciens et experts pour un coût d’un million d’euros financé à 86% par la société spécialisée Kärcher, qui a déjà restauré la statue de la Liberté à New York et le Christ rédempteur à Rio de Janeiro.

Le chantier a débuté avec la pose d’un échafaudage permettant d’accéder à 15 niveaux sur toute la hauteur du monolithe en granit rose d’Assouan. Il devrait s’achever fin mai ou début juin.

restaurant de l'Obelisque de la place de la Concorde à Paris, 17 janvier 2022
restaurant de l’Obelisque de la place de la Concorde à Paris, 17 janvier 2022© Getty Images

L’histoire de l’arrivée de l’obélisque à Paris relève d’une incroyable épopée. Offert à la France par le vice-roi d’Egypte Méhémet-Ali (1769-1849), avec son jumeau (qui restera au temple de Louxor), il a été hissé sur un bateau au profit d’une crue du Nil avant de parcourir des milliers de kilomètres et d’arriver sur les berges de la Seine sur une barge à fond plat, spécialement construite à Toulon.

Il fut érigé place de la Concorde le 25 octobre 1836 devant 200.000 personnes pour y remplacer un monument en l’honneur de Louis XVI, décapité au même endroit lors de la Révolution.

Le texte hiéroglyphique, gravé sur ses quatre faces, est une dédicace du pharaon Ramsès II aux dieux qu’il vénère. Au sommet, il fait une offrande de vin (ou d’eau) à Amon, dieu de Thèbes. Le nom du pharaon et ses titres y sont répétés 40 fois.

C’est en 1822 que Jean-François Champollion a percé le mystère des hiéroglyphes et traduit intégralement la pierre de Rosette, découverte en 1799 par un officier français lors de la campagne d’Egypte, et qui tient en haleine à l’époque les cercles intellectuels européens.

En 2022, plusieurs expositions et colloques sont prévus pour célébrer le bicentenaire de cette découverte en France – de Paris à Lens (nord) en passant par Figeac (sud-ouest), Marseille (sud) ou Lyon (centre-est) – et en Europe.

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