Anne-Marie Demeester, 81 ans

© Lode de Clercq et Maxence Dedry

La Jodoignoise est la doyenne des hockeyeuses belges encore en activité. Elle évolue toujours au sein d’un club bruxellois, L’Orée, dans la catégorie des ladies (plus de 35 ans).

« Je fais désormais l’impasse sur les entraînements car je devais chaque fois courir à Stockel et c’est devenu trop loin pour moi. Par contren je joue encore tous les matchs du lundi soir, une semaine sur deux. Une copine de l’équipe m’attend alors à Overijse et nous faisons le reste du trajet ensemble. Après la rencontre, on partage souvent le repas avec quelques autres joueuses. J’ai un souci au niveau du coude droit. Je pourrais me faire opérer, mais j’y renonce tant que la douleur est supportable. Je sais que cela pourrait être pire après l’intervention. Je ménage donc mes efforts, sans m’empêcher de jouer.

Mon père a pratiqué à Bruges, à Uccle, à Dilbeek et au Country à Woluwe. Avec ses frères, il a aussi joué en équipe nationale. Sa soeur Fifi était capitaine d’équipe à Jambes. C’est elle qui m’a incitée à me lancer dans l’aventure. En septembre 1959, je me suis donc inscrite dans son club. J’avais 19 ans. Secrétaire dans une compagnie d’assurances à Bruxelles, je travaillais alors encore les samedis matin. Dès midi, je me tapais Namur en train. On venait me chercher à la gare pour me conduire à Jambes. J’enfilais ma tenue de hockey dans la voiture. A la fin des années 70, avec mes trois soeurs qui jouaient aussi, nous avons quitté Namur pour rallier les Dreams à Evere. Puis nous avons rejoint L’Orée à Stockel, là où je suis encore aujourd’hui.

Anne-Marie Demeester, 81 ans
© Lode de Clercq et Maxence Dedry

A chaque fin de saison, je me dis qu’il est sans doute temps de ranger mes sticks. En choeur, les copines me demandent alors de leur donner une bonne raison qui me pousserait à arrêter. Puisque je n’en trouve pas, je continue! Le hockey m’a apporté énormément de bons moments dans la vie, avec de forts liens d’amitié. Et j’ai emmagasiné d’innombrables bons souvenirs. Ceci étant, je suis une très mauvaise perdante. Quand on perd la rencontre, je râle dans mon coin pendant une demi-heure. Après la douche, la troisième mi-temps est l’occasion de refaire le match. Car une défaite est toujours liée à l’arbitre qui a été mauvais ou aux joueuses adverses qui ont mal agi (rires)… Parallèlement à la pratique sportive, le rire est mon grand secret pour rester en forme. Il fut un temps où je notais toutes les blagues dans un petit carnet pour pouvoir les raconter. Avec mes soeurs, nous rions beaucoup chaque fois que nous nous revoyons. Grand hockeyeur, mon papa était aussi très drôle. Je pense que je lui ressemble. »

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