A-valoir sur la postérité.

En 1963, un jeune auteur de 36 ans publiait « Un petit bourgeois », roman amorçant son autoportrait en une mosaïque qu’allaient en compléter cinq autres, au fil du temps et au gré d’une oeuvre qui lui vaudrait bien des honneurs. L’ensemble est réédité, sous emboîtage, avec un volume regroupant cinq textes de commentaires pas forcément soumis, sur celui « que l’on prenait pour un décoré décoratif » (Régis Debray). Nourissier, ce furent les bagnoles, les honneurs, les mariages, les maisons cossues, les prix littéraires, l’Académie Goncourt, les rubriques de prestige, au point que l’on s’interroge sur la sincérité de son désenchantement. Mais cela incarne cette littérature de dévoilement dont il se réclame, en même temps que du style.

M.E.B., « L’hérésiarque et Cie », par Guillaume Apollinaire, Stock, 249 pages.

Dividendes du prophète disparu.

Après le succès inattendu de ses dictées, Bernard Pivot prête son nom à une collection d’écologie linguistique. On sait que le présentateur d’Apostrophes admirait Maurice Grevisse. Les volumes qu’il cautionne vont un peu dans le sens d’une défense et illustration de la langue française. Les jeux de style et d’orthographe vont-ils supplanter Rocky, le Monopoly et Star Academy? On n’ose l’espérer, mais on aimerait beaucoup.

M.E.B., « L’hérésiarque et Cie », par Guillaume Apollinaire, Stock, 249 pages.

Ultime atome.

Le titre, inspiré de la Bible: « Un Ethiopien peut-il changer sa peau, et un léopard ses taches », convient parfaitement au personnage de Denis, un jeune homme allègre et insouciant jusqu’au jour où il découvre qu’il est un enfant né sous x et qu’il ne peut apprendre qui est sa mère. Ses parents actuels lui convenaient parfaitement, jusqu’à ce qu’ils deviennent « adoptifs ». Denis veut connaître la vérité et endosser une seconde peau qui ne le dispense pas de la première. Le tour d’honneur de Françoise Giroud.

M.E.B., « L’hérésiarque et Cie », par Guillaume Apollinaire, Stock, 249 pages.

Relire Apollinaire.

C’est avec ce recueil de contes paru en 1910 qu’Apollinaire accède à une certaine notoriété. Le livre sera un temps « goncourable », puis le prix ira à un autre conteur: Louis Pergaud. Parmi les 23 histoires, on appréciera « Que vlo-ve? », récit âpre et poétique. L’action – sanglante – se situe à Stavelot, dont « l’Amblève était proche et coulait froide, entre les aunes qui l’emmentellent ». Guillaume est déjà formé; Apollinaire est en marche.

M.E.B., « L’hérésiarque et Cie », par Guillaume Apollinaire, Stock, 249 pages.

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