Barbara Witkowska Journaliste

Nouveaux venus dans le monde de la bijouterie ? Pas tout à fait ! Mais les Belges Véronique Bernard, Michael Dürnholz et Claude Wesel ont le même désir : bousculer la tradition et bâtir des univers singuliers.

Les jeux de matières de Véronique Bernard

Ses inspirations. Architecte d’intérieur de formation, Véronique Bernard est sensible aux volumes, à l’espace et à la lumière. Dans son travail tout comme dans son aménagement intérieur, elle aime mélanger les matières naturelles et industrielles, autrement dit les matières chaudes et froides.  » C’est une juxtaposition d’ambiances différentes qui associe l’aspect plus humain et l’aspect rigoureux plus technique, explique-t-elle. Cela dit, il ne s’agit pas d’une confrontation mais d’une cohabitation à l’amiable.  »

Ses pièces phares. Les nouveaux colliers sont animés d’une grande dynamique. Certains sont plus chargés, d’autres, en revanche, plus épurés. Ils mettent en scène des surfaces mates, translucides et opaques. En vedette ? Ce ras-du-cou actuel et technique, inspiré par l’ère informatique. La plaquette en tôle ondulée sertie de clous en cuivre cache une clé USB. Le collier réalisé avec un câble industriel permettant de jouer sur les longueurs, est orné d’un pendentif composé de schiste, de verre de Murano, de nacre et de Plexiglas. Plus sobre, le collier noir mêle deux tours de schiste et un tour de Plexiglas. Toutes les pièces sont uniques et se découvrent dans un écrin accompagné d’un livret photos. Possibilité de réalisation de bijoux sur mesure.

Pour qui ? Pour les femmes hyperactives, qui souhaitent se démarquer et s’imposer par leur personnalité.

Le style biomécanique de Claude Wesel

Ses inspirations.  » L’art est dans tout, mais pas dans n’importe quoi « , aime à répéter le créateur. Claude Wesel observe attentivement la nature et plus particulièrement les insectes et les papillons qui lui fournissent de nombreuses pistes créatives. Comme la plupart des hommes, il est aussi fasciné par la mécanique, les mouvements d’horlogerie, les moteurs des voitures (soupapes, radiateurs…) et les ordinateurs. Les circuits imprimés ont d’ailleurs inspiré l’une des créations de la nouvelle collection Bolo. Ces deux univers ont affirmé au fil des ans son style biomécanique, immédiatement reconnaissable.

Ses pièces phares. La collection Lagon fait appel au large, à la sérénité du grand bleu et des îles. Des colliers spectaculaires où des coquillages en nacre fusionnent avec l’acier poli brillant et le Plexiglas bleuté. La collection Bolo s’inspire des habitudes vestimentaires du créateur. Claude Wesel ne porte jamais de cravate.  » En cherchant à se parer lui-même « , il est tombé amoureux des  » bolos « , nés en Arizona en 1940 lorsque l’orfèvre Victor Cedarstaff tressa un cordon en cuir, y ajouta une boucle et termina les extrémités par des boules en argent. Depuis 1971, le  » bolo  » est reconnu en Arizona comme la cravate officielle. Claude Wesel l’a adopté il y a une dizaine d’années en imaginant son  » bolo  » à lui. Il vient de réaliser une quinzaine de pièces originales (masques, torses de gladiateurs, circuits imprimés,  » £ufs  » saupoudrés de particules dorées) en or jaune ou en argent.

Pour qui ? Pour celles qui ne suivent pas les modes. Puissants, audacieux et très personnels, ces  » pièces uniques de la haute couture du bijou contemporain  » dépassent leur simple fonction pour devenir des symboles d’une féminité parfaitement assumée.

La poésie architecturale de Michael Dürnholz

Ses inspirations. Explorateur des formes et des matières, le créateur eupenois adopte une démarche élitiste, effet de sa passion pour l’architecture moderne. Saison après saison, Michael Dürnholz ne cesse de confronter dans ses créations des ronds et des carrés, toujours de formes pures et rectilignes et d’expérimenter des matières nobles et futuristes telles l’acier et le titane. Ses partis pris de volumes surdimensionnés à la géométrie architecturale confèrent à ses bijoux des allures de mini-sculptures à porter ou à exposer dans une vitrine.

Ses pièces phares. La bague  » cône  » en titane est très originale. Ce nouveau matériau high-tech, utilisé dans l’aéronautique se distingue par une durée exceptionnelle. Il se prête aussi à des oxydations : sous l’effet de la chaleur il acquiert une multitude de reflets allant du bleu ciel au violet et en passant par un beau bleu foncé doré. Les diamants sont sertis avant l’opération de l’oxydation de façon à ce que celle-ci enveloppe complètement la pierre. De ce fait, le diamant paraît plus blanc et plus éclatant. La toute nouvelle collection est une variation autour de la sphère. Des fils d’or, ponctués çà et là de diamants déploient des volutes souples et sensuelles dans des pendentifs, des bagues et des boucles d’oreille.

Pour qui ? Tout est d’une originalité très inspirée et séduit celles qui aiment le rare, le beau, le  » pas comme tout le monde « . Lorsqu’on porte les bijoux de Michael Dürnholz, on accessoirise certes son look, mais on affiche surtout son goût pour la singularité et l’individualisme.

Carnet d’adresses en page 152.

Barbara Witkowska

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