Depuis quelques années maintenant, le comédien est passé du gendre idéal à l’humoriste corrosif et talentueux. Son dernier one-man-show traverse la Belgique en ce début mai.

Dans vos deux derniers spectacles, vous portez un regard clair sur la tyrannie des femmes…

Ce n’est pas vraiment les femmes qui en prennent pour leur grade. Je joue surtout le rôle d’un con qui lance des horreurs sans s’en rendre compte. Avec Très très haut débit, cela m’a amusé de défendre l’homme de la domination féminine parce que toute ma jeunesse, j’ai été baigné dans un univers masculin : je suis issu d’une famille nombreuse de garçons, où l’on est militaire depuis des générations. A partir du moment où mon personnage a été accepté par le public, j’ai voulu créer un deuxième tome, Fournisseur d’excès.

Quel était votre rêve d’enfant ?

Un ami qui a gagné un concours pour faire un voyage dans l’espace m’a dit que, depuis tout petit, son rêve était de devenir astronaute. Je me suis demandé quel était le mien et j’ai constaté que je n’en avais plus. Je me cherche donc des rêves.

Et…

J’aimerais faire un film sur l’épopée Normandie-Niemen, sur ces aviateurs français partis combattre aux côtés des alliés, en Union soviétique, en 1942. J’ai toujours été très touché par les gens qui donnent leur vie pour une cause. J’en serais incapable.

Qu’est-ce qui vous fait peur ?

Des peurs, j’en ai des tonnes ! Cela me pourrit le quotidien. Je ne suis pas quelqu’un qui voit la vie en noir pour autant, c’est juste que physiquement, je suis paralysé par mes craintes, et par la mort.

Qui auriez-vous aimé être ?

J’aurais adoré être quelqu’un comme Jean-Paul Belmondo, qui vit à 100 à l’heure et ne s’inquiète pas du lendemain…

Qu’est-ce qui vous rend fier ?

D’avoir réussi à tenir sous la pression lorsque je faisais mes sketchs chez Ruquier (NDLR : dans On ne demande qu’à en rire sur France 2). Globalement je suis content quand je sors du spectacle avec la sensation d’avoir  » fait le boulot « , quand j’arrive à déceler qu’il s’est vraiment passé quelque chose. Et puis, j’ai trois enfants, ils sont ma plus grande fierté.

Quelle critique vous touche particulièrement ?

Récemment, on a extrapolé une vanne que j’avais faite à la télé, et on m’a fait dire des choses que je n’avais pas voulu dire… Nous sommes dans une société qui condamne, et juge après.

Vous ne pourriez pas vivre sans… ?

… Sans faire rire, je pense.

Fournisseur d’excès, le 9 mai au Cirque Royal, à Bruxelles, le 10 mai au Wex, à Marche-en-Famenne, et le 11 mai au Forum de Liège. www.olivierdebenoist.com

PAR STÉPHANIE GROSJEAN

 » Je me cherche des rêves.  »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content