C’était la coiffure des défilés printemps-été… La voici qui déferle aujourd’hui dans la rue. Décryptage et mode d’emploi de cette coupe star version 2007.

Clones de Matali Crasset coiffés à la Jeanne d’Arc (Dior), manga girls aux carrés asymétriques (Yohji Yamamoto) ou néo-Louise Brooks irradiant sous leur casque blond vénitien (Christian Lacroix)… Impossible d’oublier ces petites têtes graphiques perdues dans la marée des crinières à extension des défilés printemps-été 2007. Et, même s’il s’agissait pour la plupart de perruques (sauf pour Agyness Deyn et Alison Nix, les égéries blond platine et châtain de la saison), dans la rue, le carré compte bien s’imposer pour de vrai. Timide l’hiver dernier, il inspire ce printemps tous les grands coiffeurs, de John Nollet à Jean Louis David en passant par Massato.

 » Ces dernières années, on a vu beaucoup de cheveux longs dégradés au rasoir, et c’est sans doute pour cela qu’on a eu envie de revenir au carré, qui redonne de l’épaisseur, de la matière. Sans être trop strict ni classique, car tout le monde n’a pas l’aura d’une Carole Bouquet « , explique-t-on chez Dessange. Il est vrai qu’avant d’être poussé par le serre-tête dans la caricature BCBG, le carré a longtemps été l’attribut des femmes à personnalité, jouant sur le double registre de l’autorité (un peu virile) et de la fragilité, avec ses nuques dénudées. On se souvient de Gabrielle Chanel en garçonne années 1920, de Mary Quant et sa coupe boule pop, de Chantal Thomass… Et surtout de Louise Brooks et son carré à frange, l’un des inspirateurs majeurs de la saison.

Rien à voir, pourtant, avec les casques statiques des années 1920. Aujourd’hui, ces masses géométriques qui magnifient les visages ovales sont taillées pour pouvoir bouger et se replacer au millimètre. On accentue la douceur en coupant juste au-dessous des oreilles ou au menton (plus court, cela a tendance à renforcer mâchoires larges et figures rondes) et, surtout, on travaille l’incontournable frange, pièce maîtresse de cette sculpture cubiste. Epaisse et droite au-dessus des yeux ou des sourcils pour un petit air sixties ou légèrement dégradée pour alléger le tout. Omniprésentes dans la mode avec leurs minirobes aux accents futuristes, les années 1960 et 1980 avaient d’ailleurs leur mot à dire en matière de carré… ou de boule, avec le look  » champignon  » immortalisé par Linda Evangelista période Peter Lindbergh, que l’on voit reprendre du service. Mais surtout,  » cette saison, on met l’accent sur les coupes de lignes et les volumes façon Vidal Sassoon, avec des carrés très pop qui partent de la frange et rejoignent le bas de la nuque d’un seul trait « , explique le directeur artistique de Jean Louis David, Franck Perez. Et pour celles qu’effraient ces jeux de géomètre, il suffit de penser à la douceur des blonds brillants du printemps-été, aux belles nuques de cygne… et à l’option des carrés asymétriques et effilés un peu plus rock’n’roll.

Héloïse Gray

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