Dans son jardin de rêve, Virginie Vermeersch a imaginé une succession d’ambiances sereines qui vous conduisent tranquillement jusqu’au potager de toutes les gourmandises. Au fil de la balade, vous découvrirez aussi ses sept merveilleuses interprétations de la cabane en bois.

Carnet d’adresses en page 89.

L a maison est située dans une de ces rues idylliques du Brabant wallon, entre la place du village et l’église Saint-Etienne, là où la rue pavée évoque un passé rural pas si lointain. Entre deux pignons voisins, un sentier vous conduit à proximité de ce qui fut autrefois la plage d’Ohain, un lieu de récréation constitué d’une pièce d’eau et d’un banc de sable. C’était au temps où la mer du Nord semblait si loin à ceux qui ne disposaient pas d’automobile… A droite dans la descente, une prairie envahie d’herbes folles et de boutons d’or pourrait paraître abandonnée, si ce n’étaient des sentiers tondus ras qui permettent de l’explorer et de rejoindre, non loin d’un vieux pommier, une cabane en bois. De l’autre côté du sentier, l’aménagement est bien plus structuré. Au bas de la parcelle, on distingue aisément deux autres cabanes jumelles, peintes en rouge, au pourtour des portes et fenêtres liseré de blanc.

Au travers d’une grille gardée par de grandes roses trémières, un potager éveille la gourmandise. Son ordonnancement bien proportionné suggère qu’on y passe du temps, assez pour aimer consommer les légumes qui y poussent. Au milieu de cette végétation, un coq veille sur ses poules. C’est ainsi, pas à pas, que l’on peut découvrir le petit monde de Virginie Vermeersch…

Diplômée d’une école de cinéma, Virginie travaille un temps sur le tournage de films, assurant la direction photo. Mais son tempérament lui fait préférer les moments de solitude, ceux qu’elle savourait petite fille dans la cabane de jeux que son père lui avait construite. Avec les mini-poulaillers et celle de son fils Victor, le jardin de Virginie compte aujourd’hui pas moins de sept cabanes. Celle de la prairie est conçue comme une chambre-bureau où l’on peut à la fois passer la nuit, rêvasser, écrire… Une des jumelles rouges du potager est destinée à accueillir l’outillage nécessaire. L’autre abrite une petite cuisine et sa table qui invitent à un pique-nique aux légumes, agrémenté d’£ufs frais des poules du jardin. Toutes ces constructions ont été conçues par Virginie et réalisées par son mari Marc Sneiders, comme tant d’autres encore, depuis qu’en 1995 l’idée vint au couple de réinterpréter la traditionnelle cabane en bois, dans une version plus raffinée, plus festive, plus joliment décorative.

La maison des Sneiders a pour écrin la vaste prairie attenante qui agrandit le long jardin, un boyau de 150 mètres de longueur.  » Il y a septante ans, il y avait ici un jardin si beau qu’on le visitait, note Virginie. Tout avait cependant disparu, délaissé qu’il fut pendant des années. En fait, nous avons trouvé à notre arrivée une sorte de roncier truffé d’orties.  » A la force du poignet, Virginie et Marc vont non seulement débroussailler mais aussi organiser cet espace. Près de la maison, la déclivité naturelle et continue est brisée par des murets de manière à créer une succession de terrasses planes. Celles-ci sont suivies par une petite roseraie étoffée de plantes vivaces. Tout en bas, avant le petit pré réservé aux poules, le potager de curé est divisé en 4 carrés soigneusement délimités par des buis. Au centre, une petite pièce d’eau bordée de briques est entourée d’un massif d’Alchemilla mollis qui, en été, déploie une nuée de fleurs.

Virginie a soigneusement ménagé ses effets, en faisant précéder le potager d’une très haute charmille double formant une sorte de voûte qui donne l’impression d’être dans un labyrinthe. Mais sa plus belle réussite se trouve de l’autre côté de cette charmille, dans le jardin de Victor. En lieu et place d’un quelconque bac à sable, Virginie a simulé un banc de sable. La mer est évoquée par la cabane de Victor peinte couleur gris bleu. Quant aux dunes, elles bruissent du frottement des graminées.

Défi relevé ! La jeune femme a réussi à créer des atmosphères qui s’enchaînent naturellement. Comme la construction de cabanes voici huit ans, le passe-temps devient aujourd’hui profession. Non contente de réaliser de très beaux projets de cabanes, Virginie dessine maintenant des jardins.  » Avant même de songer à aménager un lieu, j’ai besoin qu’il me parle, souligne-t-elle. Je peux y passer une journée entière et davantage à observer, à sentir. Je ne crois pas qu’on puisse faire les choses sans réfléchir à l’énergie d’un lieu. Prenez la cabane dans la prairie. J’ai la certitude qu’elle est là où elle doit être, pour apporter sérénité, tranquillité. Mes amis qui y passent quelque temps me disent qu’elle la calme. Lutter contre le stress est un thème qui m’est cher. Je cultive une série de plantes qui ont des vertus apaisantes. Mais ce qui m’importe surtout c’est de rechercher la sérénité.  »

Le bonheur est au jardin… Il suffit de voir Victor jouer dans et autour de sa cabane pour s’en persuader.  » Il y a quelques années, vers la fin de mes études, j’avais rêvé que je construisais une cabane sous un pommier et que j’habiterais cet endroit, confie Virginie. Aujourd’hui, c’est chose faite, et je pense souvent à cette phrase : on n’habite pas un rêve, c’est lui qui vous habite.  »

Texte et photos :

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