L’indicible vérité

Une maison au bord d’un lac, en automne, au c£ur des Balkans semble-t-il. Belle comme une carte postale. Si ce n’est que la guerre civile récente y laboure encore les mémoires, que des masques cachent les visages, que les souvenirs d’inhumanité ne s’y effacent pas aisément. Au bord de ce lac, un homme et une femme vivent une histoire d’amour. Tous deux miraculés de cette guerre immonde enfin terminée, survivants d’un génocide, ont mis au monde un garçon, symbole d’une paix revenue et de la résurrection d’une ethnie éradiquée par la folie des hommes. La dame est institutrice, l’homme est un scientifique récemment nommé prix Nobel de chimie.

Puis arrive Marie Edwards, une jeune journaliste en quête d’un reportage sur ce scientifique respecté et reconnu des siens. L’ambition dévorante de cette reporter fraîchement diplômée et avide d’inédit va dégoupiller la grenade qui fera exploser ce trop beau conte de fées. Et trouera la carte postale à jamais. Car derrière l’homme, surnommé par sa femme  » bienfaiteur de l’humanité « , se cache un terrible secret. Une vérité affûtée comme un rasoir. Indicible.

Patrick Descamps, metteur en scène, et Patricia Ide avaient l’envie de monter une pièce relative à la culpabilité et au pardon,  » à l’heure où l’un des grands tortionnaires de l’humanité accusé de crime contre l’humanité se cache toujours dans les Balkans, protégé par les instances de son pays, à l’heure où une association d’intellectuels espagnols a enfin obtenu l’autorisation du gouvernement d’ouvrir les milliers de fosses dans lesquelles pourrissent les cadavres anonymes du franquisme depuis septante ans « . C’est l’auteur Jean-Marie Piemme qui a créé cet  » Indicible  » conçu comme une enquête policière où pointe une poésie dure et profonde.

Sur scène, quatre comédiens, Roxane de Limelette, Emmanuel Guillaume, Valérie Lemaître et Alexandre Trocki, donnent vie à ce récit qui  » n’a pas de leçon à donner, pas de solution à proposer, juste le plaisir de suivre une histoire, d’être touché par des mots, d’avoir en bouche un goût qui reste, amer ou suave, peu importe, mais dont la saveur ne nous quittera plus jamais « .

Du 16 novembre au 2 décembre prochains, Théâtre de l’Ancre, à 6000 Charleroi. Tél. : 071 31 40 79. Internet : www.ancre.be Du 7 au 20 décembre prochain, Théâtre de Namur, à 5000 Namur. Tél. : 081 22 60 26. Internet : www.theatredenamur.be

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