Les éclats de couleur – du jaune surtout, mais aussi un rouge vif dans la cuisine – insufflent de la modernité à un appartement haussmannien, à Paris. Et font entrer le soleil dans la maison.

Ce jeune couple de banquiers rêvait d’un appartement dans le plus pur style haussmannien avec parquet, lambris et feu ouvert, mais auquel on ajouterait de la fantaisie et de l’éclat. Un lieu étonnant, parfait exemple de la manière d’occuper heureusement et harmonieusement un appartement classique. Situé dans le xviie arrondissement de Paris, à proximité de la porte de Champerret, ses propriétaires sont tombés amoureux des stucs, des lambris, des parquets et des feux ouverts en marbre. Mais il leur fallait plus qu’un appartement d’époque, c’est pourquoi ils ont fait appel à un architecte qui monte, Christophe Périchon.

Fils et petit-fils de publicitaires lyonnais, Christophe Périchon a éprouvé très tôt le souci de se démarquer d’eux. Il a donc quitté l’entre-Rhône et Saône pour l’armée, puis l’ESAM (École supérieure d’Administration et de Management), avant de s’attaquer à la conception de magasins (Morgan, Kookaï), de se convertir à la publicité sur le lieu de vente, abandonnée pour manque d’affinités, puis d’intégrer Paco Rabanne. Il se cherchait encore, et ne s’est véritablement trouvé qu’en abordant l’aménagement et la décoration d’intérieur.  » J’ai besoin, à chaque fois, de créer un concept, de cerner les gens pour qui je travaille, afin de mieux les surprendre, peut-être, confie-t-il.  » L’âme  » du client, c’est important, même si, avec un brin de psychologie et de pédagogie, on finit par l’influencer, voire s’engueuler avec lui… sans que ce soit jamais irréversible. J’écoute, puis je travaille sur plan : tout dégager pour mieux utiliser l’espace. L’architecture d’abord, la décoration ensuite. « 

De ses clients, Christophe Périchon a reçu un briefing  » open « .  » Pourtant, quand j’ai suggéré la large bande grise qui entoure la pièce de séjour, afin de la rendre plus moderne, ils ont demandé l’avis de leur entourage avant de me donner leur accord « , concède-t-il. Finalement, cela leur a plu à tous les deux.  » Le jaune fluo qu’on retrouve dans plusieurs pièces, sous forme de lumières, de panneaux de verre et d’accessoires les a séduits.  » J’ai choisi le jaune à cause de son côté solaire « , s’enthousiasme l’architecte. Au-delà de cet aspect, il aide à célébrer la beauté du passé, en exaltant notamment les moulures et les lambris blancs. Un look contemporain, typiquement xxie siècle.

Carnet d’adresses en page 166.

Chiara Duboscq et Monique Pivot Photos : Didier Delmas