Grâce à une minutieuse rénovation, la fermette d’autrefois est aujourd’hui une demeure de charme, au confort douillet. Dans un décor inspiré, on y savoure tous les plaisirs de la vie… C’est dans cette belle maison de famille que le jeune chef Benoît Dewitte dresse sa table d’hôtes.

Lorsque la créatrice de tissus d’ameublement Nicole Eeckman et son mari Jean-Pierre Dewitte ont acquis cette ancienne fermette, ils ont été séduits par le charme des pâturages qui l’entouraient. Comme il était de coutume autrefois, l’exploitation comptait aussi son verger d’arbres de haute tige, plantés ici à l’avant de la maison.

L’ancien corps de logis, un bâtiment allongé et trapu, avait déjà bénéficié d’une rénovation en profondeur. Elle avait été effectuée par un amateur de vieilles pierres et de beaux matériaux qui n’avait pas ménagé ses efforts pour donner à l’ancienne bâtisse un confort d’aujourd’hui. Mais pour la famille Dewitte, comptant deux grands fils, ces volumes étaient toutefois trop exigus.

La création d’une grande extension fut confiée à l’architecte Stephaan Boens, un spécialiste de la rénovation des bâtiments historiques, toujours réalisée avec des matériaux anciens. Son style se reconnaît, notamment, par la forme des fenêtres ou la silhouette des cheminées de toiture qui évoquent celles, imposantes, du sud-est de l’Angleterre.

Vus de l’extérieur, les deux ensembles bâtis sont clairement différenciés. L’ancien a été peint tandis que le nouveau se distingue par des briques apparentes. Son  » look « , rythmé d’un côté par trois hautes portes-fenêtres, évoque les orangeries d’autrefois. Un parterre à la française magnifie des buissons de roses  » Fée des Neiges  » ( » Iceberg « ). Dans le jardin, on note aussi la présence de quelques boules de buis, toujours groupées en différentes dimensions. La plus grande partie des herbages a été réservée à un troupeau de moutons, qui sont tenus à l’écart par un long canal, agrémenté de plantes aquatiques.

Baigné de lumière, le rez-de-chaussée de l’orangerie a été traité comme un espace unique, relié à la fermette existante par un hall qui dessert également l’étage. L’architecte et la décoratrice ont choisi des matériaux anciens, reconditionnés pour les besoins du projet : la pierre bleue et le chêne, placé en longues planches de différentes largeurs. Chineuse dans l’âme, Nicole Eeckman mêle admirablement les styles et les influences.

Ce beau décor raffiné sert aujourd’hui à merveille le jeune chef Benoît Dewitte, le fils aîné de la maison. Celui-ci a en effet aménagé une élégante table d’hôtes dans l’une des anciennes écuries de la ferme. Et l’orangerie devient, le temps de festins, une salle à manger d’apparat.

On retrouve l’amour des bonnes choses dans la cuisine familiale située à l’autre extrémité de la demeure. Dans toute cette partie ancienne, composée d’une succession de petites pièces délicieusement intimes, le savoir-faire de Nicole Eeckman s’est porté sur le mobilier. Mais c’est surtout dans le jeu des couleurs qu’elle a exprimé toute sa maestria. Mis à part une pièce entièrement lambrissée en orme massif – £uvre de l’ancien propriétaire -, tous les murs sont peints dans des tons unis. Une de ces teintes, un grège soutenu, se trouve largement utilisée à l’étage de nuit des parents : un espace sous la toiture dont chacune des pièces révèle une élégance toute féminine. Le dressing et la salle de bains (elle est habillée de carrelages Emery & Co) occupent un côté tandis que la chambre, située au bout du hall de nuit, bénéficie d’un vaste volume. Un bijou de raffinement.

Carnet d’adresses en page 122.

Jean-Pierre Gabriel

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