A 38 ans, ce génie des formes et de l’imprimé mène une double vie. A la direction créative de MSGM, le label urbain qu’il a fondé en 2009, et de la vénérable maison Pucci depuis l’an dernier, il se partage entre Milan et Florence. Plongée dans son univers inspirant.

Cela devait être inscrit dans les astres de la galaxie fashion : oser afficher, dès sa première collection, une passion inconditionnelle pour les imprimés psychédéliques fluo avait de grandes chances d’amener un jour Massimo Giorgetti dans l’orbite de la maison Pucci. L’affaire n’avait pourtant rien d’un business plan prémédité. Entre l’Italien et la couleur, c’est une histoire d’amour qui n’en finit pas de s’écrire sur toute la gamme du nuancier Pantone, depuis le lancement de MSGM en 2009. A l’origine, ils étaient quatre à vouloir tenter l’aventure – d’où le logo rassemblant les initiales des prénoms des protagonistes – mais finalement, celui qui se plaisait alors à jouer les DJ à ses heures perdues se retrouve seul aux manettes d’une griffe Homme et Femme qui rencontre très vite un succès tant critique que public. Son secret ?  » Toutes les pièces ont de la personnalité, justifie le directeur créatif à la double casquette. Que ce soit dans les prints, la nature du tissu ou dans la coupe du modèle, il y a de la recherche. Tout est question d’équilibre, toujours.  » A le voir jongler comme personne avec les formes et les motifs, on en oublierait presque ce détour par la case comptabilité qu’il a étudiée à l’université et qui l’a amené d’abord à aborder le secteur par un prisme plus financier avant d’obtenir le soutien du groupe Paolini pour se lancer.  » Mon expérience dans la vente m’a permis de réaliser que les gens veulent bien acheter des produits mode pour autant que le prix reste raisonnable « , ajoute celui qui, à 11 ans déjà, passait une partie substantielle de son temps libre à dévorer des magazines qui parlaient alors de l’arrivée de Tom Ford chez Gucci, des débuts de Prada, Helmut Lang, Romeo Gigli ou Comme des Garçons. Cette culture du vêtement qui imprègne ses collections se nourrit aussi d’une passion inconditionnelle pour les arts plastiques mais surtout pour le rock indie, qui fait partie intégrante de chaque instant de sa vie plus que remplie. Car depuis 2015, Massimo Giorgetti partage son temps et son énergie entre son studio milanais et le Palazzo Pucci à Florence. Une aubaine pour ce super actif qui prend à peine le temps de se poser, même en vacances. Preuves à l’appui.

PAR ISABELLE WILLOT

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