Serge Bensimon

© SDP

La tennis Bensimon a 40 ans. Souvenirs par l’homme qui la créa mais n’en a jamais porté de sa vie.

A quoi ressemblait votre toute première paire ?

A peu près à celle d’aujourd’hui. Elle provenait d’un stock de tennis de l’armée française, j’en avais acheté 100 000 paires, elles étaient blanches mais j’avais envie de couleurs. J’ai d’abord tâtonné, nous avons fait des tests pour que la teinture ne déborde pas sur la semelle en caoutchouc blanc, et nous avons réussi à la colorer. Puis très vite, j’ai travaillé avec un atelier en Tchécoslovaquie pour fabriquer une vraie semelle estampillée Bensimon, et ce fut un carton. Pour dire la vérité, on ne sait jamais si cela risque d’avoir du succès tant qu’on ne le fait pas, mais j’en avais pourtant le pressentiment. Je me disais qu’on avait créé quelque chose à laquelle personne n’avait pensé.

Serge Bensimon
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Vous l’avez souvent confiée à d’autres, créateurs de mode ou artistes, pour la revisiter. Un souvenir impérissable ?

La tennis Jean Paul Gaultier. C’était en 2004, à l’occasion de ses 25 ans, que nous avons fêtés aux Galeries Lafayette. Surtout parce que c’était la première réinterprétation par un grand nom de la mode française. C’est de là que sont nées les éditions limitées, customisées, en liberty, à pois, avec imprimé…

Vous lui offrez une expo en France et en Belgique. Quel en est le concept ?

C’est à la fois une rétrospective et l’exposition de tennis customisées par des artistes. On y voit les toutes premières paires, des collectors, des dessins initiaux, des images d’archives retrouvées dans mes trésors cachés, dans des valises, des cartons, on a fait un vrai travail de spéléologues. J’ai aussi proposé à 40 artistes, des créateurs du monde entier, de la customiser. J’avais envie de leur donner la parole. Et de leur dire merci aussi. J’en ai peint une également, avec mes peintures Ressource, je lui ai ajouté un totem, comme ceux que je peins dans le jardin quand je suis en vacances. Et pour la Belgique, j’ai confié quelques paires à des artistes de la scène locale, François Coorens, Olga Dessine (photo), Moonkey, Benjamin Spark ou Nora Juncker.

Un anniversaire, c’est aussi l’occasion d’un bilan. Avez-vous déjà songé à votre épitaphe ?

Non, mais j’aimerais en tout cas que s’y trouve une référence à la tennis. Que pourrais-je dire ? Que je n’ai pas fait comme les autres.

www.bensimon.com

Expo en juin à la boutique Bensimon Home Autour du Monde, 70, rue de Namur, à 1000 Bruxelles. Et à la Galerie Joyce, 168, galerie de Valois, à Paris, jusqu’au 18 mai.

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