Cet appartement d’un raffinement extrême était autrefois… un vaste plateau de bureaux. Il a été rénové par l’architecte Glenn Sestig et déploie aujourd’hui, dans toutes ses pièces, un style très haute couture.

L à, tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté… Oublié le passé laborieux ! Place, aujourd’hui, à un art de vivre très exclusif.  » L’étage où se situe cet appartement a longtemps été un plateau de bureaux, confirme l’architecte Glenn Sestig. A l’exception des deux pièces aux murs lambrissés, situées en façade de l’immeuble de style Art déco, nous avons dû intervenir sur la structure même du bâtiment. Nous avons remplacé un mur par une grande arcade ; un autre a été déplacé, de manière à agrandir la cuisine. Ce qui constitue aujourd’hui les trois pièces de l’espace de nuit – dressing, chambre, salle de bains – était à l’origine un seul et unique volume : un bureau panoramique.  »

Pour cette rénovation profonde, qui a exigé de long mois de travaux, tout a été repensé de fond en comble, en donnant la priorité à l’élégance.  » C’est impossible à déceler aujourd’hui, poursuit Glenn Sestig mais nous avons transformé les armoires pleines d’une pièce en vitrines, en reproduisant à l’identique celles existant dans la pièce voisine. Dans les deux pièces situées en façade, l’intervention a consisté à habiller le dessus des cheminées avec du verre teinté. Les fenêtres, elles, ont été occultées avec des stores à lamelles habillées de cuir, réalisées sur mesure par un maroquinier français.  »

L’architecte, qui a aussi participé à la sélection du mobilier, aime souligner le caractère exclusif de celui-ci. Dans la salle à manger, on trouve deux tables à piètement en bronze signées Emmemobili. La tablette de l’une est en wengé massif, un bois d’Afrique équatoriale, celle de l’autre est en bois laqué. Les chaises, comme plusieurs autres objets raffinés ont été chinés chez l’antiquaire bruxellois Philippe Denis. La table basse, elle aussi en bronze, a été choisie dans la collection Promemoria ; elle jouxte un paravent du verrier vénitien Venini.

Le séjour témoigne d’une même sophistication avec des divans et canapés du fabricant américain Baker. Le tapis a été réalisé sur la base d’un carton existant dans la collection du fabricant français Diurne ; la seule adaptation possible ayant été une légère modification des teintes. La salle à manger et le séjour communiquent avec le hall d’entrée qui a été visuellement agrandi par la création d’un salon.  » C’est ici que nous avons supprimé la cloison existante pour la remplacer par une arcade, dessinée sur le modèle de celle qui existait déjà et qui conduit vers les espaces de nuit, poursuit Glenn Sestig. Les canapés et le pouf du salon ont été dessinés par l’architecte et réalisés en bois laqué et en cuir, deux textures qu’il apprécie particulièrement. Une table basse ovale a été choisie dans le catalogue de l’éditeur new-yorkais Donghia.

On pénètre dans l’espace de nuit, soit par la longue salle de bains, soit par le dressing où trône le grand canapé couleur kaki  » Back Bo Back  » de Vladimir Kagan. Parce qu’il s’avérait nécessaire de créer une rupture, Glenn Sestig a prévu une arcade, concrétisée par un mur suspendu. Les murs sont garnis de rangements rythmés par de larges portes. La  » coiffeuse « , dessinée par l’architecte, a fait l’objet d’un soin extrême. Se côtoient dans ce meuble le bronze rouge du pied, le cuir de la tablette et deux laques pour les peintures.

Dans la chambre à coucher, le lit Baker à tête en cuir est habillé de soieries, tandis que les lampes appliques proviennent d’un ancien hôtel des années 1930. La visite se termine par la salle de bains et sa baignoire équipée d’un mécanisme lumineux de chromathérapie. La salle d’eau est entièrement habillée de marbres choisis dans deux carrières wallonnes.  » Le marbre était déjà très présent dans cet appartement, note Glenn Sestig. Malheureusement la carrière dont il avait été extrait n’existe plus. Nous avons donc recherché des motifs et des teintes similaires.  »

En quittant la salle de bains, on repère encore quelques détails techniques astucieusement  » fondus  » dans l’aménagement.  » Ce qui est remarquable, conclut l’architecte, c’est que nous avons pu utiliser des technologies très sophistiquées mais que le client nous a, dans le même temps, donné les moyens de les rendre invisibles, pour respecter la sophistication voulue d’un appartement haute couture.  »

Texte et photos : Jean-Pierre Gabriel

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