Une maison extraordinaire, un vrai balcon sur la mer. Son aménagement – dans l’esprit  » indoor- outdoor  » – est en parfaite harmonie avec la nature environnante. Une résidence divine pour amateurs de design ultracontemporain.

En français, on parle des îles Ioniennes, du nom de la mer qui les entoure, à l’entrée de l’Adriatique. En grec, ce sont les  » Heptanesoï « , les sept îles, bien qu’en plus d’une myriade d’îlots, il n’y ait, en réalité, que six îles principales : Corfou, Paxos, Leucade, Ithaque, Zante et Céphalonie. C’est sur cette dernière, au sommet d’une crête, en pleine nature et en balcon sur la mer, que se trouvait une belle demeure bâtie dans les années 1970. Sa vue, une des plus exaltantes de Méditerranée, est une des expressions de la beauté à l’état pur. Elle permet de comprendre pourquoi ces îles – patrie d’Ulysse et de Pénélope, où la poétesse Sapho, à cause d’un inconsolable chagrin d’amour, est venue finir ses jours – sont peuplées, depuis le fond des âges, de mythes et de légendes, de héros et de dieux.

Ce fabuleux panorama et l’envoûtant environnement naturel du site ont conquis le nouveau propriétaire. Sa ferme intention, quand il a entrepris la rénovation de la maison, était de tout organiser pour ne rien perdre de ce spectacle magnifique. Il a ainsi multiplié terrasses et baies vitrées, coins où méditer, recoins où se détendre. Il a ainsi aménagé espaces et volumes avec une seule obsession : tirer toujours, de partout, à tous les instants de la journée, le meilleur parti de la vue.

La montagne dans la mer ! La nature, à Céphalonie, est majestueuse… et les constructions traditionnelles relèvent d’une sublime simplicité. La maison, pour autant, se distingue de l’architecture locale.  » Son style a été volé à la mer Egée, confie le maître des lieux. L’endroit est incroyablement venteux, et l’absence de toit, par exemple, qui est rare dans les environs, était parfaitement adaptée. « 

Les innovations architecturales portent sur l’allure géométrique de la construction – mais la pureté des lignes s’accorde avec beaucoup d’élégance à la nature sauvage – et sur son habillage : un enduit coquille d’£uf qui évoque les rochers de Myrto, la plage en contrebas de la construction. Conçue pour vivre tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, la maison est ce que les Anglais appellent une  » indoor-outdoor house « .

Sans compter les locaux techniques, la résidence est composée d’une vaste salle de séjour et de trois chambres principales. Chaque pièce est prolongée par une terrasse qui constitue, en réalité, son double de plein air. La salle de séjour est ainsi pourvue d’une salle à manger extérieure, en partie protégée des intempéries. Chaque chambre s’ouvre sur un salon  » outdoor « . Aux pièces intérieures, dûment fermées et chauffées, correspondent d’autres pièces, aménagées au dehors. Particulièrement remarquable : cet espace autour de la piscine que le maître des lieux préfère appeler  » salon de bain  » (il est équipé d’un brasero). Il y a aussi un salon niché entre rochers et plantes parfumées, et, en bas de la propriété, d’autres coins de repos répartis autour d’un  » kalivi « , un ancien abri de berger en pierres sèches.

Pour les espaces  » indoor « , le propriétaire s’est fixé une règle d’or : s’effacer devant la splendeur du paysage.  » Le site est tellement grandiose, explique-t-il. Les couleurs tellement extraordinaires : turquoise de la mer après les tempêtes, bleuté de la brume de chaleur, rouge feu du ciel au coucher du soleil… Les îles, la montagne, les rochers et le ciel sont tellement sublimes que toute intervention humaine apparaît vite mesquine… Il fallait donc en faire le moins possible !  » Mais cette aspiration au minimalisme supposait toutefois un grand talent pour rendre la maison très confortable, tout en douceur.

En plus des meubles (banquettes, canapés, lavabos, évier, plans de travail de la cuisine…), tous  » bâtis  » en ciment et entièrement dessinés sur mesure, l’intervention a principalement porté sur le choix des couleurs. Les teintes intérieures rappellent celles de l’extérieur, en accord avec la nature. La décoratrice a, par exemple, choisi, pour la cuisine ou les salles d’eau, un enduit de ciment peint avec une peinture métallisée, mélange de gris anthracite et de doré, qui tend vers des tons taupe… Pour le mobilier, elle a voulu se défier du pastiche – à toute force  » faire grec  » – et elle a préféré équilibrer la sobre architecture par des apports venus d’autres régions du monde. C’est dans cet esprit qu’elle a opté pour des fauteuils français et, surtout, un bel assortiment de somptueux tissus brodés du Caucase, qui servent de coussins, de couvre-lit ou de revêtements de sièges. En parfaite harmonie avec le paysage où elle est posée, la grande maison de Céphalonie est probablement l’une des plus extraordinaires de Méditerranée. Avec un peu de patience, elle aussi se remplira de mythes et de légendes, de héros et de dieux…

Reportage : Luxproductions. com

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