Renforçant la gamme de la marque aux chevrons, le C-Crosser, tout- terrain de loisirs élégant et alluré, élaboré avec l’aide de Mitsubishi, aura prochainement un jumeau chez Peugeot avec le 4007. De la belle ouvrage !

Une ligne séduisante associée à une modularité exemplaire, une configuration 5+2 places ainsi qu’une transmission intégrale pour une véritable polyvalence d’usage et un moteur diesel HDi avec un filtre à particules (FAP) pour le respect de l’environnement… Pas à dire, Citroën frappe fort avec le C-Crosser, un tout nouveau 4X4 élargissant sa gamme de façon significative. Ceci suite à une politique habile de coopération avec d’autres marques. Bien ancré dans le groupe Peugeot-Citroën, ce véritable credo a déjà généré par le passé divers véhicules conçus avec un partenaire étranger qui apportait soit la technologie, soit les moyens industriels, soit des coûts réduits de production. Dans les années 1960, Peugeot-Citroën s’associa avec Renault pour produire des moteurs et des boîtes de vitesses automatiques. Dans les seventies, cette volonté de coopération se poursuivit avec Fiat sur de petits véhicules utilitaires puis, début 2000, sur des monospaces (les Peugeot 807 et Citroën C8). Les années 1990 verront également des projets communs se concrétiser avec Ford (production d’un moteur diesel) et avec BMW (petits moteurs essence). Le dernier exemple le plus significatif ? Une coopération des plus réussies avec Toyota qui a permis de produire, grâce à une plate-forme identique, les petites Citroën C1, Peugeot 107 et Toyota Aygo.

PSA passe aujourd’hui à la vitesse supérieure. Plutôt que de démarrer à zéro avec un nouveau partenaire, Peugeot Citroën travaille sur un modèle existant – en l’occurrence le Outlander de Mitsubishi – pour pouvoir proposer, au plus vite et dans leur gamme, un véhicule à quatre roues motrices. Revu extérieurement et intérieurement par les designers français, le SUV est cependant assemblé dans les usines japonaises du constructeur Mitsubishi. Point faible : la délocalisation coûte cher aux deux marques françaises car la production au Japon se fait à des prix plus élevés qu’en Europe. Point fort : PSA, peut sortir un SUV rapidement (en fait deux ans seulement après sa décision) tout en économisant sur les frais non négligeables de recherche et de développement.

Les deux marques françaises (le Peugeot 4007 sort début novembre) se défendent toutefois d’avoir réalisé de simples copies du Outlander. Les deux ans qui séparent la prise de décision de la sortie des nouveaux modèles français ont surtout été mis à profit pour leur faire adopter un profil propre à leurs gammes respectives et les adapter aux normes européennes. Rencontre avec François Garrigoux, le responsable du projet C-Crosser, convaincu du succès de ce SUV aux parfums franco-japonais…

Weekend Le Vif/L’Express : Par rapport au concept car présenté il y a quelques années, votre modèle actuel offre un look beaucoup plus sage et traditionnel. Est-ce pour ne pas faire  » peur  » à vos futurs acheteurs ?

François Garrigoux : Le concept car que nous avons présenté en 2001 voulait démontrer combien nous possédions et maîtrisions la technologie. Le style se devait d’ailleurs d’être très décalé. Nous en sommes maintenant à la commercialisation d’un modèle réel et je pense qu’il est tout simplement très représentatif du nouveau style Citroën. Un style qui semble plaire beaucoup d’après les premiers commentaires !

Qu’apporte chacun des partenaires dans la  » corbeille du mariage  » ?

Mitsubishi apporte une plate-forme ainsi que sa compétence en termes de transmission intégrale, PSA participe activement à la mise au point des trains roulants, revoit le freinage, la direction, les suspensions, les pneumatiques et implante son moteur diesel 100 % PSA. Un moteur HDI de 2.2 l de 160 chevaux déjà présent sous le capot de la C6.

Ce mariage de raison vise-t-il à concurrencer les SUV allemands haut de gamme ?

C-Crosser s’inscrit plutôt dans le segment des SUV de taille moyenne, segment dans lequel les Allemands sont actuellement absents même si le BMW X3 en version 2.0 D en est très proche. Notre objectif est des plus simples : nous voulons tout simplement proposer une offre compétitive sur le segment où les ventes sont les plus importantes.

Pourquoi un SUV haut de gamme. N’aurait-il pas été plus raisonnable de proposer un 4X4 plus  » familial  » ?

Le positionnement prix du C-Crosser est proche de ses concurrents les plus directs, c’est-à-dire les modèles Hyundai Santa Fé, Freelander2 ou encore le Honda CRV, voire le Toyota RAV4, tout en offrant des prestations d’un monospace de dimensions et de segment supérieurs. Il est donc bien positionné dans le marché actuel. Le C-Crosser arrive aussi pile-poil au sommet de la vague qui n’a pas fini de monter avec une multiplication de l’offre à venir. De plus, le marché 4X4 représentant un vecteur d’image important, il était donc impératif que Citroën prouve sa capacité à pouvoir proposer une pareille offre.

Le moteur diesel du C-Crosser peut fonctionner avec 30 % de biocarburant. Est-ce la voie écologique suivie par Citroën ?

Les biocarburants sont une des voies explorées par Citroën pour améliorer la protection de l’environnement. Citroën travaille sans relâche à l’amélioration du rendement de ses moteurs. Le C-Crosser en est la preuve évidente avec son filtre à particules (FAP) de la dernière génération qui émet une quantité de CO2 inférieure à de nombreuses berlines classiques.

D’autres mariages de raison sont-ils en vue ?

La politique de partenariat de PSA s’inscrit dans le long terme et d’autres projets verront bien sûr le jour, mais aucune nouvelle annonce n’est prévue dans l’immédiat…

En quoi le C-Crosser est-il différent de la Peugeot 4007 qui sortira courant novembre ?

Tout simplement le style !

Par curiosité, que pensez-vous de la tendance néo-rétro qui connaît actuellement un réel succès avec la Mini ou encore la Fiat 500… Dans le futur, Citroën compte-t-il exploiter son passé prestigieux ?

C’est vrai que Citroën peut s’appuyer sur un des passés les plus prestigieux de l’histoire automobile et les tentations ne manquent pas. Mais, aujourd’hui, notre politique maison veut que nous nous tournions plutôt résolument vers le futur.

Propos recueillis par Chantal Piret

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