Drag Couenne: «La scène, c’est l’endroit où je me sens le mieux sur Terre »

drag couenne
© Laetitia Bica
Anne-Françoise Moyson

Adrien de Biasi a fait de Drag Couenne son alter ego rédempteur. En gagnant haut la main la première saison de Drag Race Belgium, iel porte haut le flambeau d’un art qui fait éclore l’intime et l’extime. Son drag est alternatif, politique, mélancolique, conceptuel, drôle malgré tout et fierce, toujours. Interview confession, illustrée par les photographies de Laetitia Bica.

A quoi ressemble votre enfance ?

Enfant, j’étais mélancolique et dark. Il n’y avait pas forcément d’artiste dans ma famille, ma grand-mère qui m’a élevé pendant trois ans était la seule artiste, elle faisait des bricolages, elle peignait avec nous. Et puis ma nouvelle grand-mère était peintre, elle était sur la lune. J’ai donc eu une énorme passion pour la lune et son côté mélancolique. C’est ce côté mélancolique de l’art qui me nourrit le plus : c’est dans les moments où je suis le moins bien que l’art me fait me sentir bien. La scène, c’est l’endroit où je me sens le mieux sur Terre, dès qu’on joue.

Quand avez-vous découvert la scène et partant, le théâtre ?

Hyper jeune, je l’ai découvert avec ma sœur, dans un petit cours de théâtre. Et depuis je n’ai plus arrêté. Ma grande sœur est infirmière, on a vingt mois de différence, elle a un enfant et une maison, ce que je n’ai pas – on accepte nos choix de vie et c’est trop beau d’y arriver. On est très différents : je voulais faire de la danse ado, elle voulait faire de la boxe. Et je n’ai pu en faire qu’à partir de mes 16 ans parce que j’ai osé le demander. Je n’osais pas avant, je n’osais pas m’ouvrir à ma famille.

« La vie n’est pas faite pour les jeunes queers »

Drag Couenne
« Couenne est une œuvre, dit Laetitia Bican, on peut la considérer comme un projet artistique. » © Laetitia Bica

Et aujourd’hui ?

Je me rends compte que plus je m’ouvre, plus je suis moi et plus les relations sont faciles. Quand tu vis en tant que jeune queer et que ta personnalité ou ta sexualité est une insulte pour les autres, c’est difficile de s’ouvrir. Il faut arriver à se découvrir, à revivre, à s’ouvrir et ensuite être pleinement soi-même. C’est cela qui fait la beauté de l’art queer : on est toujours en pleine réflexion sur nos identités et en déconstruction par rapport à ce qui nous a été infligé petit. La vie n’est pas faite pour les jeunes queers, malheureusement, même si on a la famille la plus chouette du monde, cela reste difficile, parce qu’on sent qu’on est différent… Il faut longtemps avant de capter qu’on peut-être soi-même et être accepté par les autres. Petit, les insultes sont venues assez vite, les autres enfants ne disaient pas « pédé » parce qu’ils ne connaissaient pas le mot mais ils me traitaient de « fille ». A six ans, j’ai reçu une machine à coudre de Saint Nicolas. Quand l’instituteur nous a demandé quel cadeau nous avions reçu, il s’est foutu de ma gueule devant toute la classe, en disant « Tu es sûr que ce n’était pas pour ta sœur ? » Je n’ai plus osé toucher à cette machine à coudre puisque cela avait l’air grave.

Vous vous rattraperez, heureusement, puisque vous avez étudié la couture à l’HELMo, à Liège…

Pendant un an seulement mais j’ai aimé cette époque. J’ai toujours adoré les vêtements. Quand j’étais petit, je faisais des exposés sur Olivier Strelli, c’était ma star préférée. Je lui avais écrit et envoyé des photos de mes créations, enfin, c’était des chutes de tissus que ma grand-mère et ses copines me donnaient et que j’enrobais sur le buste. Bref, je devais aller en deuxième année à l’HELMo, tranquilou mais j’ai passé l’examen de l’IAD, en pensant que je ne serais jamais pris, du haut de mes 17 ans, je croyais que je n’étais pas assez mûr…

Drag Couenne
Drag Couenne hautement inspirée par Gaston Lagaffe pour Drag Race Belgium. © Laetitia Bica

En 2016, vous entrez donc à l’IAD pour étudier l’art dramatique, qu’y découvrez-vous ?

Une énorme liberté. Je commence à me sentir moi, à m’épanouir, je suis loin de Liège, de ma famille, en fait je commence à me redécouvrir, à créer une autre personne qui me colle à la peau, qui est moi. Et faire du drag après m’a encore plus déconstruit et rapproché de moi. Bizarrement, le fait devoir un alter ego te rapproche de toi. L’IAD m’a aussi fait rencontrer des tas de gens et je me suis rendu compte que beaucoup étaient comme moi -et pas forcément dans le milieu queer : on partageait un même amour de la scène.

Et d’où vous vient cet amour ?

D’une haine de la vie. La scène me permet de m’éloigner de la vie parce que je la trouve la plupart du temps horrible et injuste, dans un monde régi par la tune, le capitalisme, tout cela n’a pas trop de sens… Si on veut déconstruire la vie, je pense qu’on se tire une balle… Mais sur scène, on peut faire ce qu’on veut, c’est le rêve, on peut devenir qui on veut, s’échapper, le temps d’un moment, on peut y croire vraiment, et même se retrouver dans le dessin animé qu’on préférait quand on était petit et qui nous faisait du bien – et pour moi, c’est L’étrange Noël de monsieur Jack de Tim Burton…

Drag Couenne
Drag Couenne © Laetitia Bica

Dans votre parcours, et c’est emblématique, avant de monter sur scène en Drag Couenne, vous théorisez le sujet dans votre mémoire à l’IAD titré « Comment créer un personnage drag – Drag Couenne ».  Pourquoi d’abord une approche théorique ?

Je ne me sentais pas légitime d’aborder ce monde, c’est hyper compliqué quand on ne le connait pas et qu’on n’a pas d’amis drag. Je me disais qu’il fallait qu’historiquement, je me renseigne là-dessus. J’avais envie de faire de la théorie avant de me lancer dans la pratique. Il y a deux parties dans ce mémoire, une partie historique et l’autre qui est un journal intime où je raconte tout ce que je fais, les maquillages, notre collectif Drag Bike, la carte blanche qu’on avait dû réaliser à l’école où j’avais fait une performance, pas en drag, mais avec la wig cap et une robe de vingt mètres, pour montrer qu’on peut être drag sans perruque, sans maquillage, sans lip sync…

Qui est donc Drag Couenne ?

C’est un personnage mais différent d’un personnage de théâtre, parce que plus proche de moi. C’est un outil performatif, esthétique et politique qui me permet de déconstruire le genre et d’aller vers les gens, d’avoir une  communication plus facile. C’est un personnage qui m’ouvre. Qui permet à Adrien de s’ouvrir.

Drag Couenne
L’union fait la force. Drag Couenne aux couleurs de la Belgique pour Drag Rarce Belgium, photogrpahiée par Laetitia Bica. © Laetitia Bica

Par excellence, l’art drag est un art qui mêle l’intime et l’extime…

Oui, c’est un truc très intime et en même temps très dans l’image, dans le paraître, toutes les drags font semblant d’être des stars, avec des attributs extérieurs… C’est dingue comme une perruque, des ongles, une paire de talons changent, créent un personnage. Tout cela vient changer quelque chose en toi qui est extraordinaire, c’est ce que je cherche dans le drag.  Et une fois que tu es extraordinaire, tu ne peux plus ne pas te lancer dans une discussion. En Adrien, dans une soirée, je ne vais pas forcément prendre la parole, en drag, je ne peux pas faire demi-tour, je suis obligé de me lancer, c’est là que je parle de portes ouvertes, oui, cela ouvre des portes au niveau de l’expression autant parlée, qu’esthétique et politique.

Vous débutez alors sur une scène alternative, ce n’est pas un hasard ?

Lylybeth Merle, du collectif Not Allowed m’a appelée pour venir faire un show dans un squat. Il n’existait alors pas encore de scène pour les freaks. Le but de ce collectif est d’être le plus inclusif possible, il est influencé par les drag comme Blanket la goulue, qui fait un drag politique et activiste. Ce collectif a pris de l’ampleur, on a fait des soirées au Recyclart et puis cela s’est arrêté, notamment parce qu’on essayait de gérer un collectif en horizontalité, avec plein d’identités. C’était d’autant plus dur qu’on est tous dans la précarité, due au confinement d’alors et à la queerité. Tout est plus compliqué pour les personnes qui sont minoritaires, les soucis se déplacent. Plein de choses de la vie vous mettent des bâtons dans les roues. On a donc dû trouver nos propres scènes, j’ai été appelé au Cabaret Mademoiselle et d’autres scènes se sont ouvertes à moi.

« Mon but est d’être alternatif et mainstream, faire du cabaret et du théâtre »

Drag Couenne
Drag Couenne © Laetitia Bica

Et puis vous participez à Drag Race Belgium que vous gagnez, ça change la donne ?

J’ai gagné une émission de télévision mainstream et je me demande si je suis encore alternatif… Quand je vais dans les squats et que j’amène cinquante personne via les réseaux sociaux et des influenceurs parce que je suis la drag queen la plus suivie de Belgique, est-ce que c’est toujours un show alternatif ? C’est ma grande question. Dans le milieu mainstream, on va me voir comme alternative mais quand je reviens chez moi dans les lieux où j’ai grandi, les squats et les milieux alternatifs, on me présente comme Drag Couenne gagnante d’un programme télé mainstream. Peut-on vraiment appartenir à tous ces mondes ? En réalité, mon but est d’être alternatif et mainstream, faire du cabaret et du théâtre… On peut mélanger les deux.

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Drag Couenne
Drag Couenne © Laetitia Bica

Avez-vous conscience de vous inscrire dans une lignée, inaugurée par l’américaine RuPaul qui a fait plus pour la communauté LGBTQIA+ que tous les livres sur le sujet ?

On est tellement à part en Belgique dans ce petite pays de compromis, je ne sais pas si les autres ont regardé, les Françaises oui, mais les Américaines, je ne sais pas si elles ont vu notre première saison belge et RuPaul certainement pas. Alors je m’inscris forcément dans cette lignée, mais ce n’est pas un moteur. Je me sens bien plus appartenir à mes sœurs, à mes frères d’ici, à Playback, à Cabaret Mademoiselle, aux shows et au drag belges.

Dans une interview, vous déploriez que la scène belge soit une niche…

Je voulais souligner qu’on est toutes fort blanches, et que c’est un standard qu’on essaie de défoncer. Cela dit, il y a aussi des personnes racisées, mais elles ne sont pas assez mises en avant. On attend à fond de voir d’autres corps sur la scène. A nous aussi de leur donner la place. Car elles sont là, elles n’ont pas attendu Drag Race pour exister, comme le collectif Les Peaux de minuit. De même pour les Kings, tel la Barakakings, qui ont moins facile que les Queens, c’est un résidu systémique du patriarcat…

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Ces collectifs œuvrent au décloisonnement des genres dans le partage, le soin et l’empouvoirement, est-ce organique ?

Cela vient naturellement, ces valeurs nous émancipent des violences vécues : on a besoin de ça, on a besoin de se guérir du monde qui nous attaque tous les jours. Quand on se retrouve dans nos espaces entre nous, c’est le moment de soigner tout ça et d’être fierce sur scène pour délivrer des messages, afin que le monde comprenne.

Avec les nouvelles lois votées aux Etats Unis et l’interdiction des spectacles de drag queens au Tennessee, il n’est pas sûr que le monde soit prêt à comprendre…

Cela me fait hyper peur. Je ne comprends pas. Paloma, la gagnante de Drag Race France l’a très bien dit : les Drags qui arrivent à la télé ne vont pas rendre le public gay ! Il ne faut pas nous blâmer, au contraire, il faut encore plus nous rendre visibles, partout, et quand je dis partout, c’est aussi la rue, et on sait que la rue est dure pour tous.tes, pour les queer et pour les femmes aussi. Mais plus on en verra, plus elles seront là, mieux cela fonctionnera, c’est peut-être utopique… Et quand je vois ce qui se passe aux Etats-Unis, j’ai vraiment peur. Si en plus on nous enlève le rêve, la scène, l’art, il ne nous reste plus rien. En tout cas moi, il ne me reste plus rien.

Drag Couenne
« On aime toutes les deux la mode et la scène, la danse et l’art contemporain. On est vraiment à la croisée de tout ça. Le but est de se raconter des histoires, de véhiculer un discours plastique, d’apprendre et de faire un travail de recherche, tout pour booster la créativité. C’est une vraie émulation. » Laetitia Bica © Laetitia Bica

« Être drag c’est comme enfiler un costume de super héros », dit Paloma Drag Race France. Vous collaborez avec de jeunes créateurices de mode, une volonté ?

Pour moi, la partie la plus chouette, et la plus intéressante de Drag Race, c’est la possibilité de travailler avec différents artistes et toutes les discussions qui en découlent pour mettre en image mes pensées et les leurs et en faire quelque chose de magique. Et puis également permettre de montrer la complexité de leur métier, c’est juste trop beau. Je voulais ça comme des cadeaux. J’ai travaillé avec Remi Vergnanini, qui a créé les chaussures de Gaston Lagaffe avec de la récup’, Adam Halleux a fait le look quand je chante, celui d’Audrey Hepburn et celui de la Belgique. Je travaille aussi avec Mipinta et Florent Seligmann, qui sont sortis de La Cambre mode(s). C’est la rencontre de plusieurs mondes et d’artistes. Et dans une course contre la montre comme celle de Drag Race, on n’a pas beaucoup de temps pour se préparer, j’ai adoré cette expérience : tu n’as pas le choix, tu vas jusqu’au bout (je veux le meilleur du meilleur), tu ne dors plus, tu te passionnes pour ton art et tu veux mettre en valeur l’art des autres, rendre honneur à leurs créations que tu portes et qui t’empouvoirent.

Laetitia Bica m’a appris à me regarder autrement.

Dans la catégorie « allié.es », on trouve la photographe Laetitia Bica qui signe tous les portraits qui illustrent cette interview. Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Elle a débarqué dans ma vie bien avant Drag Race. On s’est rencontré pour un shoot pour la marque  de bijoux Espèces, il y a deux ans, quand j’ai commencé le drag. Laetitia a cru en moi immédiatement, elle m’a parlé de références, qui étaient aussi des références pour moi, comme Jean Biche, qui me passionne vraiment – avoir un parcours comme lui, ce serait dingue… Elle m’a permis de me nourrir. En faisant ces photos, on s’éloigne d’une réalité en la dénonçant, et Laetitia est très forte pour ça. Elle m’a aussi appris à me regarder autrement. La première photo qu’on a faite ensemble, en slip et en chaussettes, à la base, je la détestais, je détestais mon corps, je l’aime sous certaines facettes seulement – en maillot à la plage, je ne l’aime pas, et je crois d’ailleurs que c’est le cas de beaucoup de monde… Laetitia a un activisme au niveau du body positivisme et une déconstruction assez dingues. Depuis le début, c’est une alliée. Et elle n’a pas décidé de l’être parce que c’est stylé. Elle me déconstruit blindé par rapport au corps, au regard que je peux poser sur certains corps et sur le mien. Les shoots qu’on fait avec elle, ce n’est pas juste une photo mais une journée entière passée ensemble, à discuter, chercher de la matière, la travailler, on fait du bricolage, le terme n’est absolument pas péjoratif. On prend le temps de créer cela ensemble. C’est un cadeau de faire des photos avec elle.

Quels sont vos projets ?

Sortir des cafés et des squats pour aller dans les théâtres. Et puis je prépare une pièce de théâtre avec des amis de l’IAD, Tes complexes, ça va mieux ? qui sera joué à l’Ancre et au Poche, l’année prochaine en 2024. L’idée de la pièce vient d’une frustration d’une amie avec qui on était en classe, une pote mannequin, pole danseuse et maquilleuse à qui on a dit qu’elle respirerait mieux si elle ne se maquillait pas le matin, elle a subi des remarques des profs masculins par rapport à la pole dance, par rapport à son corps… Ce spectacle sera donc un ode à la surféminité mais comme un outil de guerre. Elle nous fait mettre des talons, nous demande de tuer des zombies avec nos talons, de les étouffer avec nos traines et de crever leurs yeux avec nos ongles, la féminité est une arme aussi. Mais pour ça, il faut être conscient de ce qu’elle représente, certaines n’ont pas envie de l’utiliser comme une arme. On n’est pas là pour dire comment on doit s’habiller, on n’est pas là pour être des femmes, vraiment pas, on est là pour se réapproprier une partie de nous qui a été insultée parce que pas reconnue.

Dans Drag Race Belgium, vous avez fait un lip sync d‘anthologie, sur « Démons » d’Angèle ft. Damso. Et vous, comment faites-vous pour tuer vos démons ?

Je les embrasse.

@dragcouenne

Drag Couenne
« Cette photo véhicule une dinguerie esthétique. Et la manière dont elle a été faite est aussi une dinguerie : on est parti un peu last minute, on a pris le train vers la mer, sans vraiment regarder la météo, il a fait beau, on a eu droit à ce coucher de soleil orange sur un costume dingue créé par Aidan Abnet. » Laetitia Bica © Laetitia Bica

Laetitia Bica, photographe : « Couenne est une œuvre »

« Quand iel m’a montré son travail de drag, une image m’a tapée dans l’œil, elle ne reprenait pas les codes habituels du drag ni les créatures mystérieuses sublimes ni même le cliché Almodovar, c’était entre tout ça, qui ne genrait pas et qui mélangeait tout, à la façon de cette nouvelle génération – on prend tout dans un mixer et on y va, sans complexes. Je lui ai proposé de nous revoir, d’en parler et on a fait un premier shooting ensemble. Ma pratique, c’est de faire les shoots perso, chez moi à la maison, et on prend la journée, on se pose, on parle énormément, on commence la maquillage, on continue à parler, je monte les décors, je fais à manger, c’est vraiment un moment hyper privilégié. La photo est presque un prétexte, c’est davantage une conversation, qui passe à la fois par la parole mais aussi par tout ce langage non verbal, cette présence et cette séance photo. Cela crée de l’intimité, presque familiale. Et il  n’y a pas de hiérarchie, les personnes que je photographie participent tout autant à la création d’une image. Je considère qu’être modèle est un acte performatif et moi je capture ce moment-là. En réalité, j’instaure un cadre, dans mon studio on peut tester des choses. Et mon regard permet de montrer ce que peut être la personne n’a pas vu. Car l’image permet de booster la confiance en soi. Mon rôle, c’est finalement de soutenir, de mettre en avant et d’être présente aussi pour accompagner, pour regarder différemment et faire éclore quelque chose à travers une conversation commune.

Couenne a une connaissance de son corps et surtout elle acte. Un mannequin, cela bouge bien aussi mais cela ne raconte pas grand-chose, là, on est face à une actrice, un acteur, sur scène, c’est quelqu’un de balaise. Couenne est une œuvre, on peut la considérer comme un projet artistique. La question qui se pose est de savoir comment ce projet peut évoluer et comment le transmettre via un medium comme la télé et cette émission assez formatée finalement. Mais en même temps, c’était une super opportunité, il ne fallait pas passer à côté. C’était hyper beau et précieux de partager ces moments-là. Elle s’est super bien débrouillée. Et si elle a réussi, c’est parce qu’elle l’a fait avec cœur et sincérité.

On aime toutes les deux la mode et la scène, la danse et l’art contemporain. On est vraiment à la croisée de tout ça. Le but est de se raconter des histoires, de véhiculer un discours plastique, d’apprendre et de faire un travail de recherche, tout pour booster la créativité. C’est une vraie émulation. »

@laetitiabica

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