Pourquoi début janvier est le pire moment pour entamer des changements de vie

Prendre son futur en main, oui, mais pas le premier janvier. © Getty Images
Kathleen Wuyard
Kathleen Wuyard Journaliste & Coordinatrice web

Si vos résolutions échouent systématiquement quelques semaines après le nouvel an, plutôt que d’un manque de résolution dans votre chef, il s’agit peut-être simplement d’un mauvais timing.

Arrêter de fumer, se (re)mettre au sport, lire quotidiennement, faire 10.000 pas quotidiens… La liste des résolutions prises le premier de l’an est souvent inversement proportionnelle à la durée de leur mise en oeuvre. Ce qui, on en conviendra, est une manière plutôt déprimante de commencer l’année, entre déception d’avoir abandonné si vite son objectif, et conviction de manquer de la résolution nécessaire à l’accomplir. Et si le problème ne venait pas de vous ni de votre force de caractère mais bien, tout simplement, du calendrier?

L’explication a beau être tentante de simplicité, elle est toutefois soutenue par nombre de professionnels du personnel, entre psychologues et autres coaches de développement. Lesquels sont (presque) unanimes: prendre de bonnes résolutions, oui, mais surtout pas le premier janvier!

Voués à l’échec

Ce n’est pas un hasard si le 17 janvier est la journée non-officielle de l’abandon des résolutions: ainsi que le souligne Melissa Burkley, docteure en psychologie diplômée de la prestigieuse université américaine de Chapel Hill, « en conditionnant les changements de vie que l’on désire à la date du 1er de l’an, on met en place toutes les conditions pour échouer ». En cause, entre autres, le 31 décembre qui le précède. En effet, « la plupart d’entre nous font la fête jusqu’aux petites heures et trinquent à la nouvelle année, ce qui implique de la commencer fatigués, groggy et avec la gueule de bois » explique la psychologue américaine. « C’est littéralement comme si on passait toute la soirée du 31 à creuser un trou dont on devra se sortir le lendemain, or les ressources de volonté humaines sont très limitées, et une fois qu’elles sont épuisées, il est extrêmement compliqué de tenir la moindre résolution. Le simple fait de vous tirer du lit et d’affronter le lendemain du réveillon demande des trésors de volonté, ce qui en laisse très peu pour atteindre les autres objectifs fixés ».

Plus prosaiquement, le psychologue canadien Oren Amitay assure pour sa part ne jamais prendre de résolutions en janvier, simplement parce que c’est la pire période pour le faire: « on se remet du tourbillon des fêtes, il y a plein de travail à rattraper, il fait froid et sombre, tout le monde est bougon ». Un contexte qui, présenté ainsi, semble en effet peu propice à l’exaltation d’un « nouvel an nouveau moi ».

Changer d’objectif

La solution pour celles et ceux qui voudraient quand même le tenter? Opter pour des résolutions concrètes, plus faciles à adopter. Par exemple, en lieu et place de (se) jurer d’adopter un mode de vie plus sain, se mettre comme objectif de marcher deux kilomètres quotidiens, ou de perdre l’habitude de boire en semaine, est plus facilement réalisable. « Si on abandonne ses résolutions, c’est le plus souvent parce qu’on craint l’inconnu une fois qu’on aura changé l’aspect de nous-même sur lequel on veut travailler ou bien qu’on est découragés par le chemin nécessaire pour y arriver » explique encore la psychologue Ginger Clark. Qui recommande donc, plutôt que d’une résolution vague et ambitieuse, de mettre en place un plan de changement, divisé en de multiples étapes qui sont comme autant de petites résolutions (et donc, victoires) à accomplir chemin faisant. À commencer par la première à l’agenda: sortir du lit le matin du premier janvier.

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