Renaissance des trains de nuit à travers l’Europe (et via Bruxelles) dans les années à venir

.

Les compagnies ferroviaires d’Allemagne, de France, d’Autriche et de Suisse songent à lancer de nouveaux trains de nuit dès l’année prochaine. Un train de nuit pourrait relier Bruxelles, Berlin et Paris en 2023, a-t-on appris mardi auprès de la Deutsche Bahn.

La renaissance des trains de nuit en Europe a fait un pas en avant mardi avec la signature d’un accord de coopération entre les compagnies nationales allemande, autrichienne, française et suisse, et l’annonce de nouvelles liaisons dont Paris-Vienne dès décembre 2021.

Un protocole d’accord signé en marge du conseil des ministres des Transports de l’Union européenne accélère concrètement les projets d’expansion du réseau Nightjet des chemins de fer fédéraux autrichiens ÖBB, fers de lance de la renaissance des trains de nuit sur le Vieux continent.

u003cstrongu003eVers u0022un u0026#xE2;ge d’or du ferroviaire en situation post-Covidu0022u003c/strongu003e

Les ÖBB, la Deutsche Bahn allemande, les Chemins de fer fédéraux (CFF) suisses et la SNCF française promettent notamment une plus grande collaboration commerciale et le règlement des entraves tant pratiques que bureaucratiques à la circulation des trains. « Dès aujourd’hui nous évoluons vers le TEE 2.0 », s’est félicité le ministre allemand des Transports, Andreas Scheuer, lors d’une conférence de presse en ligne.

Le ministre, qui a inscrit la renaissance du mythique réseau des Trans Europ Express (TEE) au menu de la présidence tournante de l’Union européenne, envisage « un âge d’or du ferroviaire en situation post-Covid ».

Surtout axé sur l’interconnexion des réseaux à grande vitesse, son programme comprend aussi un volet sur les trains de nuit, qui permettent de parcourir de 1.000 à 1.500 km en économisant une nuit d’hôtel.

Sa collègue autrichienne Leonore Gewessler s’est jointe au concert de louanges du jour, pour vanter « dans de nombreux domaines (…) la meilleure option, écologique et confortable ». « Il est clair pour moi que les trains de nuit sont l’alternative écologique aux vols court-courriers et aux trajets en voiture », a-t-elle assuré.

Parmi les liaisons avancées, le Paris-Munich-Vienne doit faire son retour en décembre 2021, trois ans plus tôt que ce que prévoyaient les ÖBB.

Jeunes et familles

Il ne prendra cependant pas la route traditionnelle via Strasbourg, mais rejoindra le Bruxelles-Vienne déjà existant à Mannheim, au sud de Francfort. S’y connectera en décembre 2023 une section Mannheim-Berlin, permettant des liaisons Paris-Berlin et Bruxelles-Berlin. Les parcours précis de ces lignes ne sont pas encore finalisés, explique-t-on toutefois à la SNCF.

On n’a pas non plus parlé de prix des billets mardi, ni d’éventuelles subventions d’exploitation pour ces liaisons transfrontalières, par nature plus coûteuses à mettre en marche.

Le schéma présenté comprend aussi des trains de nuit Amsterdam-Cologne-Zurich (pour décembre 2021) et Zurich-Barcelone (décembre 2024), déjà évoqués dans un accord passé entre les ÖBB et les CFF en septembre.

u003cstrongu003eu0022Les jeunes et les familles sont avant tout fans de nos trains de nuitu0022u003c/strongu003e

Les ÖBB se sont délibérément lancés en 2016 sur le marché des trains de nuit en rachetant les activités dont l’allemande Deutsche Bahn voulait se défaire pour se constituer un réseau en Europe centrale. Ils en ont fait un atout, passant récemment commande de nouveaux trains pour 500 millions d’euros.

Le patron de la compagnie autrichienne Andreas Matthä –qui veut aussi aller en Italie– compte passer de 19 à 26 liaisons transeuropéennes dans quatre ans, et « de 1,8 à environ 3 millions » de passagers par an d’ici là.

Côté français, le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou s’intéresse à ce créneau, estimant qu’il faut écouter « la jeunesse (qui) a moins envie de prendre l’avion ».

« C’est le bon moment pour relancer cette offre de trains de nuit en Europe », a-t-il remarqué, reconnaissant que l’initiative a été « lancée par les collègues », la SNCF ayant été jusqu’à présent plutôt frileuse sur ce créneau.

« La SNCF va accrocher son wagon à cette locomotive qui va nous permettre d’offrir à nos clients un nouveau service, un service rénové, un service de qualité, pour une mobilité écologique et européenne », a-t-il indiqué.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content