Notre expert ès flacons sirote les tendances et noie les idées reçues. cette semaine, zoom sur quelques bouteilles au tarif aussi doux que leurs contenus.
Les vins à 20 euros ou plus sont légion dans les pages glacées de magazines, recommandés par tel ou tel sommelier. Mais soyons honnêtes: peu de gens s’ouvrent une bouteille aussi chère en semaine. Encore moins pour en verser la moitié dans un ragoût ou une sauce. Et c’est bien normal. Pour ce genre de cas, il existe une autre catégorie: celle que les restaurants désignent par le terme peu séduisant de «vin de la maison». Le choix sans prise de tête qu’on peut déboucher à chaque repas sans culpabiliser. Ni trop acide, ni trop corsé, quelque part entre le fruité et l’épicé.
Caviste conseillé
La plupart des Belges achètent leurs vins « abordables » en supermarché. Ils proviennent souvent de grandes régions viticoles comme le Languedoc ou les Pouilles, élaborés par des producteurs axés sur la quantité. Sur des centaines d’hectares, ils transforment chardonnay, merlot ou primitivo en un produit correct, et ce en très grands volumes. Ils répondent à une logique: chaque grande enseigne se doit de disposer toute l’année d’un stock suffisant de bouteilles.
« Un vin de confort peut avoir une vraie valeur ajoutée s’il raconte une histoire et qu’il a du caractère. »
Notre suggestion, néanmoins: peu importe la gamme de prix recherchée, cela vaut la peine de se fournir auprès d’un caviste spécialisé. Celui-ci connaît des vignerons à petite échelle, dans des régions moins fréquentées. Pas la Toscane hors de prix, mais l’Ombrie ou les Marches. Oubliez aussi la Bourgogne, orientez-vous plutôt vers le Beaujolais… et ainsi de suite. Votre portefeuille vous en remerciera.
Petite comparaison éloquente: on trouve partout les sodas des grandes marques, mais l’établissement qui prépare sa propre limonade au gingembre ou son kombucha, lui, reste gravé dans les mémoires. Pour le vin « de confort », c’est pareil: celui qu’on garde toujours à portée de main peut avoir une vraie valeur ajoutée s’il raconte une histoire, s’il a du caractère et qu’il est produit par un vigneron passionné qui met autant d’amour dans sa cuvée de base que dans ses crus, et qui travaille même en bio. Aussi, direction votre caviste, qui cultive savoir-faire, identité… et excellents conseils.
3 vins pas chers testés et approuvés
Cicada Blanche, Domaine Chante-Cigale, Rhône, France, 9,10 euros, levipe.be Un grand producteur de Châteauneuf-du-Pape signe ici un blanc du Rhône d’exception à prix mini. Pêche et abricot généreux, complexité et longueur en bouche. À acheter les yeux fermés!
Favori – Roccascossa, Terre Margaritelli, Ombrie, Italie, 7,50 euros, umbria.be De délicieuses notes d’herbes méridionales et de belles cerises mûres issues du sangiovese. Une acidité rafraîchissante et une vraie classe méditerranéenne grâce à trois ans de vieillissement en bouteille. Cerise sur le gâteau: c’est un vin bio.
Baba Yetu, Wolvenhoek Vineyards, Afrique du Sud, 9,90 euros, wijnbeurs.be La famille belge Sas fait des merveilles avec de vieilles vignes de chenin blanc. Arômes d’agrumes et de fruits tropicaux. Baba Yetu signifie «Notre Père» en swahili. On dit amen.
