Graapz : des colis d’invendus à petits prix, contre le gaspillage alimentaire

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Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste Web

Graapz collabore avec les commerçants locaux pour remettre sur le marché, à petits prix et sous forme de paniers, tous les fruits et légumes invendus. Une solution pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Et dépenser moins.

Graapz est un service en ligne qui propose aux consommateurs de récupérer des paniers de fruits et légumes issus des invendus des commerçants locaux. Une solution qui permet non seulement de lutter contre le gaspillage alimentaire, mais aussi de faire des économies, de déguster des produits auxquels on ne pense pas forcément et de redécouvrir les petits commerces de quartier.

D’abord lancé en France en juillet 2017, ce projet prend de l’ampleur et a débarqué fin octobre en Belgique. Une urgence, quand on sait que notre pays est le deuxième plus mauvais élève en matière de gaspillage alimentaire en Europe. Le Belge jetterait en moyenne 345 kg de nourriture par an. Soit, presque un kilo d’aliments par personne et par jour qui finit à la poubelle, si l’on en croit les rapports publiés en 2017.

Graapz, les origines

Le gaspillage commence avant tout dans les magasins : certains produits invendus – parce qu’ils sont « moches », ne correspondant pas au calibrage strict classique ou approchant de leur date de péremption – sont trop souvent jetés à la poubelle. Trop petit, trop gros ou difforme, quand l’esthétique ne plaît pas, difficile de trouver preneur… Des aliments plus frais, plus neufs et plus appétissants viennent alors les remplacer en rayon.

Ce constat amène deux Français – une ingénieure agronome et un biologiste – à s’interroger sur une façon d’empêcher ce gâchis : « Repensons nos habitudes de consommation pour les rendre plus responsables. Il faut trouver un moyen d’éviter ces pertes alimentaires en allongeant le circuit de consommation« , se sont dit Florence et Alexandre, cofondateurs de ce qui allait devenir Graapz. Tous deux développent la plateforme pour revaloriser les fruits et légumes invendus issus des commerces de proximité. Leur objectif : connecter directement le commerçant et le consommateur pour faciliter la revente des aliments tout en évitant le casse-tête logistique des dons de petite quantité.

Avantages écologiques et économiques

Chaque semaine, le consommateur peut bénéficier d’un panier de 3 kilos de produits sortis des rayons. Un avantage écologique puisque pour un colis de 3kg de fruits et légumes, ce sont :

  • 4 kg de rejets de CO2 évités principalement liés au transport de la marchandise et aux méthodes de culture
  • 2100 L d’eau économisés liés à l’arrosage des cultures
  • 11 m² de surfaces agricoles préservées

Attention cependant à l’état des fruits et légumes proposés : « Nous allons personnellement chez chacun des commerçants qui intègrent notre plateforme et leur expliquons l’état dans lequel doivent être les produits dans les paniers : les produits sont en fin de vie, mais consommables« , précise Elsa Cuny, country manager de Graapz Belgique.

L’avantage économique que représente cette plateforme n’est pas non plus à négliger. Non seulement elle permet aux consommateurs d’acheter à bas prix, mais elle évite aussi aux petits commerçants d’additionner les pertes.

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Choix des ingrédients

Petit bémol : le choix des ingrédients. Car oui, le client ne sait pas ce qu’il y aura dans son colis alimentaire au moment de l’achat via Graapz. De la carotte au chou, les fruits et légumes varient selon les ventes. Il faudra donc adapter son planning culinaire au moment de la récupération dudit colis. Pour Elsa Cuny, ce manque de choix entre tout à fait dans la démarche anti-gaspillage : « Nos clients en sont conscients et aiment le fait de pouvoir découvrir de nouveaux produits qu’ils n’auraient peut-être pas achetés eux-mêmes. Cela les pousse aussi à avoir une alimentation saine et variée. C’est également une surprise qui leur permet d’apprendre à cuisiner un nouveau produit, sollicite leur imagination pour trouver une recette nouvelle. Et le concept étant de revaloriser les invendus en fruits et légumes, il ne serait pas juste de « sélectionner » les produits puisque ce serait aussi une source de gaspillage alimentaire« .

Pour aider les consommateurs en panne d’inspiration, Graapz a créé un partenariat avec SaveEat, une autre application anti-gaspillage qui propose des idées de repas et des recettes en fonction du contenu du panier.

Et après ?

Graapz opère actuellement en France – à Paris, Lyon, Rennes et Nice – et en Belgique, à Bruxelles. Un projet qui semble bien démarrer dans notre plat pays, selon Elsa Cuny: « En deux mois, nous avons une trentaine de partenaires présents sur notre plateforme et nous avons vendu plus d’une centaine de paniers« .

Graapz Belgique espère s’étendre dès janvier dans plusieurs autres villes belges, telles que Liège, Namur, Gant, Anvers, et Charleroi. « Nous réfléchissons également en parallèle à de nouvelles options de diversification, d’autres solutions de revalorisation d’invendus, et d’autres types de partenaires« , ajoute la manager.

Les outils anti-gaspillage se développent de plus en plus en Europe et en Belgique. On le remarque notamment grâce à la multiplication de plateformes et applications comme Too good to go, qui met aussi les invendus des restaurants, boulangeries, épiceries sur le marché ou même CheckFood, dont le principe est de prévenir le consommateur lorsqu’un produit du frigo est proche de la date de péremption.

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