Un restaurateur français fait plier un site de critiques gastronomiques
On ne peut décidément plus exprimer tout ce que l’on veut sur la Toile, et de surcroît en ce qui concerne la gastronomie. Un site de critiques gastronomiques vient encore d’en faire les frais après avoir publié une avis négatif sur un restaurant des Pyrénées.
Hervé Montoyo, chef-cuisinier de l’établissement, « Le chat qui rit » à Reynès, en Pyrénées-Orientales, a très mal pris un commentaire publié sur un site spécialisé dans les critiques gastronomiques, selon les informations de France Bleu. L’internaute parlait de sa nourriture en ces termes : « Attention arnaque ! », accusant ensuite le restaurateur de tromper ses clients sur la marchandise en assurant qu’il n’utilise pas des produits frais. « Faux », selon Hervé Montoyo. Blessé, ce dernier demande alors au site en question de retirer le commentaire négatif qui porte atteinte à sa réputation, ce que la plateforme refuse dans un premier temps, ce n’est seulement parce que l’avocat du restaurateur s’en mêle que l’avis est finalement mis hors en ligne en octobre 2013. Et, c’est une première, le restaurateur a obtenu que les coordonnées de l’internaute qui a publié le commentaire lui soient transmises, après un premier refus.
Hervé Montoyo regrette que le client en question ne soit pas venu directement lui parler après l’expérience qu’il a trouvée décevante dans son restaurant. Avec ses coordonnées en poche, le restaurateur désire désormais le rencontrer pour comprendre son point de vue. Il jugera ensuite s’il le poursuit pour diffamation.
La profession accepte mal d’être critiquée
Cette décision prise par le tribunal de commerce de Perpignan pourrait bien faire jurisprudence dans le monde de la restauration souvent confrontée à ce genre de commentaires peu élogieux. Il est vrai que la profession accepte mal d’être critiquée et n’admet souvent de l’être que par des guides spécialisés, mais pas forcément par de « simples » clients.
En juin dernier, une blogueuse gastronomique s’était vue infliger une amende de 2500 euros. Le tribunal de grande instance de Bordeaux avait condamné en référé la blogueuse « L’Irrégulière » à 1500 euros à titre de provision sur dommages et intérêts, ainsi que 1000 euros de frais de procédure. La raison? Une critique -retirée depuis- du restaurant Il Giardino au Cap Ferret qu’elle avait publiée sur son blog, Cultur’elle. Une affaire qui avait fait trembler la blogosphère.
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