Voici où trouver le meilleur kouign amann de la Bruxelles, cette fameuse spécialité bretonne
A la veille de la fête de la Bretagne qui se tient traditionnellement le 19 mai, un jury de Bretons installés à Bruxelles et « œuvrant » dans le domaine du goût, s’est réuni pour élire le meilleur kouign amann de la capitale, qu’il soit tradition ou fusion. Voici le palmarès.
En breton on appelle ça une lichouserie. Ceux qui ignoraient avant de lire ces lignes jusqu’à son existence, se disent sans doute que ce n’est qu’un gâteau, une spécialité régionale de plus. Mais ceux qui y ont goûté, notamment durant un séjour en Bretagne, savent que le kouign amann est plus que cela. Parfois même une Madeleine de Proust dont la seule évocation emplie la bouche de son souvenir beurré. Et c’est sans doute aussi pour cela qu’une compétition lui est dédié pour la première fois en Belgique.
- Catégorie Tradition : Fine Bakery au Sablon, 7 rue des Minimes, à 1000 Bruxelles .
Sans doute grâce à la maîtrise parfaite du tourage, mais aussi l’équilibre, la finesse et étonnement la légèreté de ce kouign amann signé Fine a séduit le jury, qui lui a attribué une note de 93,5/120.
- Catégorie Fusion : Hermine, 246 Chaussée de Boondael, à Ixelles
La talentueuse pâtissière rennaise Anna Le Saux, signe un kouign amann à la recette duquel elle ajoute du sucre de canne- d’où le caractère fusion – produisant un gâteau gourmand, mais très fin.
- Prix du Public : Callier à Uccle
À l’instar du cidre, des crêpes ou du gâteau breton, le kouign amann est un pilier de la culture gastronomique bretonne. Son nom, étrange pour les non initiés, signifie « gâteau (kouign) au beurre (amann) », et on situe son origine géographique Douarnenez, port de pêche au passé faste, du sud Finistère.
Il aurait été mis au point un peu par hasard, en 1860 par Yves-René Scordia, boulanger de la ville, pour pallier le manque de gâteau dans sa boutique, un jour de forte affluence. Le légende dit qu’en cette année 1860, la farine se faisait rare, alors qu’au contraire, le beurre était produit en abondance. Le boulanger aurait tenté de réaliser une pâte à pain avec les ingrédients en proportions différentes, aboutissant à un ratage, qu’il décide de cuire, pour répondre à la demande pressante de sa clientèle. Sortie du four, cette recette accidentelle et inédite aurait d’emblée rencontrée un grand succès. Qui ne se dément pas aujourd’hui encore.
Mais aucune trace écrite de cette recette originale ni de la date exacte ne peuvent attester de cette origine, qui tient dès lors de la légende locale. Le mystère entourant la création de ce fameux gâteau ne manque donc pas de générer des histoires plus ou moins farfelues sur ses origines. Finissant de créer une sorte de « mythe pâtissier ».
À l’image des Bretons eux-mêmes, on retrouve le kouign amann à travers le monde. Il connait même depuis quelques année, une hype à New York, où dernièrement, un boulanger américain a décidé de le rebaptiser Kweenie, ses clients ne parvenant pas à prononcer son nom d’origine.
Ayant conquis le monde, on retrouve donc aussi forcément le kouign amann à Bruxelles. Bien conscient de la notoriété et de l’attachement des Bretons (de Belgique et de Navarre) à leur spécialité, mais aussi de celui de tous ceux qui ont un jour mis les pieds en Armorique et goûter cette institution – qui se déguste tiède, rappelons-le -, l’Union des Breton de Belgique a décidé d’organiser pour la première fois cette année, le concours du Meilleur Kouign amann de la capitale.
Pour cette première édition, les concurrents tentaient de décrocher le titre dans deux catégories, à savoir le traditionnel – qui utilise uniquement les ingrédients suivants : eau, levure, farine, sel, beurre, sucre – et le fusion a des ingrédients qui diffèrent ou des ingrédients supplémentaires.
Pour juger les concurrents, un jury a été sélectionné par l’UBB, pour « leur investissement dans le secteur du goût à Bruxelles ». Des profils très différents mais qui ont pourtant un point commun: être breton et vivre à Bruxelles. Ils devront juger rigoureusement selon les quatre critères indispensables à un bon kouign amann, à savoir l’équilibre (beurre-sucre), la fraîcheur, l’aspect, et évidemment le goût.
Ce jury sera composé de
- Erwan Kenzo Nakata, le chef du restaurant Gramm, élu chef de l’année en 2018 par le Gault&Millau.
- Sébastien Morvan, cofondateur de Brussels Beer Project, brasserie bruxelloise au succès international. Il a été élu Bruxellois de l’année en 2015. (BBP inaugurera d’ailleurs un nouveau site à Anderlecht le 21 mai prochain)
- Anne-Sophie Loubet, Présidente de l’Accueil des Français.
- Baptiste Mandon, pâtissier et patron de Chouconut, deux adresses à Bruxelles
- Joran, patron de la cidrothèque du même nom, à Schaerbeek, unique en son genre en Belgique.
- et moi-même, Aurélie Wehrlin, journaliste pour le site du LeVifWeekend.be
Et parce que le kouign amann est une pâtisserie par essence populaire, le public pourra aussi donner son avis sur la question grâce au Prix du Public, une reconnaissance toujours appréciée des candidats en compétition. Pour faire partie du jury public, il vous suffira de vous inscrire via ce lien pour participer au Prix du Public du Meilleur Kouign Amann de Bruxelles . Cette inscription vous en coûtera 6 euros, participation aux frais engagés par les boulangers. La dégustation pour déterminer le Prix du Public se déroulera le mercredi 18 mai de 17 heures à 19 heures.
Chez Joran, Rue Jacques Jansen 3, à 1030 Schaerbeek
joran.bzh
Plus d’infos sur ce concours sur le site de l‘Union des Bretons de Belgique
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