On a testé: le paintball pour enfants

© jean frederic speth
Florence Mendez

Ne sous-estimez pas la portée potentiellement pédagogique du machin. Ce que je vous conseille, si votre progéniture est assez grande, c’est d’imaginer un scénario dont des leçons peuvent être dégagées.

Lorsque j’étais enceinte de mon fils, j’avais pas mal de certitudes. Peut-être pas concernant l’identité du père (non, je blague, Gilles, j’étais sûre qu’il n’était pas de toi), mais au sujet de son éducation. Ni tutute, ni télé, un allaitement d’un an minimum. Quatre mois plus tard, je ronflais dans le canapé pendant que mon bébé, tranquillou dans son relax, suçotait sa tétine devant Baby TV après avoir englouti un biberon piégé à la farine épaississante. Avouons-le : ce qu’il y a dedans, on n’en sait rien et, pire encore, on s’en fout : la seule chose qui compte, c’est que sur l’emballage il est marqué  » bonne nuit « .

Il y a cependant une règle à laquelle je m’étais jusqu’ici toujours tenue : l’on ne joue pas avec des fusils. Je suis choquée de voir que l’on considère plus normal pour un petit garçon de faire semblant de tuer les autres que de consoler une poupée qui pleure… même si maintenant que j’y pense, la seconde activité peut aussi donner des envies de meurtre.

Depuis, l’héritier a grandi, et, les infos nous y obligeant un peu, souvent nous discutons de la violence. Pour parvenir à une conclusion hautement philosophique : la guerre, c’est mal. Mon petit fait à présent bien la différence entre cette dernière et le jeu, c’est pourquoi je ne me suis pas opposée quand, pour un anniversaire, il a été invité à une partie de paintball pour enfants.

Le paintball, bande d’ignorants, c’est un jeu grandeur nature dont le but est de se tirer dessus avec des pistolets chargés de billes de peinture. Cela se pratique sur différents sites, souvent dans les bois, avec pas mal d’équipement, comme une combinaison qui vous donne l’air ultracool ou des lunettes de protection. Les projectiles peuvent être parfois douloureux et vous laisser l’un ou l’autre souvenir sous forme de bleu. Heureusement, cette activité a su s’adapter aux mômes, ils peuvent allègrement être pris pour cible sans trop souffrir. J’ai vu mon gamin revenir absolument ravi, la partie s’est jouée entre deux équipes, en plein air, l’objectif était de capturer le drapeau ennemi.

Je suis pour ma part convaincue, je trouve que cette occupation développe un certain sens de la stratégie et de l’entraide, et donne l’impression de vivre une véritable aventure. Il confronte également à l’un ou l’autre cas de conscience : abandonner son coéquipier blessé, oui ou non ? Ou encore :  » Faut-il tirer sur un ennemi à terre ?  » Ne sous-estimez pas la portée potentiellement pédagogique du machin.

Ce que je vous conseille, si votre progéniture est assez grande, c’est d’imaginer un scénario dont des leçons peuvent être dégagées. Exemple : Auralune, John-Merlin, Djouliann et Cléophée tentent de renverser un gouvernement totalitaire. Leurs armes paralysent les méchants temporairement mais ne les tuent pas, ils seront ramenés en vie sur la planète Tian-Mu VI pour répondre de leurs crimes devant la justice galactique. C’est quand même autrement moins chiant qu’un cours de rien pour parler citoyenneté, non ?

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