La maison de Sylvie Arts

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Le sol du hall d’entrée est composé d’une mosaïque de différents types de marbre qu’on retrouve à plusieurs endroits de la maison. © Eefje De Coninck & Senne Van der Ven

Un bâtiment qui a une âme, rénové dans le respect du passé tout en reflétant la personnalité et le style de vie de ses résidents: telle était la tâche confiée par Sylvie Arts et son mari aux architectes d’intérieur d’Oystr Studio. Le résultat? Un mélange de grandeur parisienne et de zen japonais.

Sylvie Arts a passé sa jeunesse à la campagne, mais sa famille est basée à Anvers depuis des générations. Un de ses ancêtres a même fait construire le Modepaleis en 1882, qui abritait alors trois boutiques. Après ses études, la jeune femme a donc décidé de s’installer définitivement dans la métropole flamande. Depuis qu’elle est devenue copropriétaire de la marque de bijoux Elliot & Ostrich en 2020, elle y combine vie et boulot.

Avant d’accepter ce poste, la Belge a travaillé pendant plusieurs années en tant que responsable du marketing, notamment pour Delvaux. Elle y a acquis une passion pour les beaux matériaux et l’artisanat. Et la première chose que l’on remarque lorsqu’on entre dans sa maison, située à deux pas du musée des beaux-arts, c’est le hall dont le sol est fait de différents types de marbre, assemblés de manière volontairement désordonnée pour créer une sorte de mosaïque.

Ces variétés de pierre reviennent partout dans la maison. Du lavabo massif dans les toilettes des invités aux différentes cheminées qui ont été en grande partie préservées. L’escalier en bois d’origine a également été conservé, mais il a été sablé. Les marches ont été recouvertes d’un tapis moelleux de couleur gris-vert qui respire le confort.

Le séjour, avec une authentique cheminée en marbre, une table de salon vintage et un nouveau parquet en point de Hongrie.
Le séjour, avec une authentique cheminée en marbre, une table de salon vintage et un nouveau parquet en point de Hongrie. © Eefje De Coninck & Senne Van der Ven

L’art de prendre du recul

Le hall d’entrée mène au grand espace de vie baigné de lumière. A l’origine, le rez-de-chaussée se composait d’une succession de trois pièces reliées par de grandes portes doubles. Ces différents salons ont été transformés en un seul volume comprenant le coin salon à l’avant et la cuisine ouverte à l’arrière, avec vue sur le jardin, l’endroit préféré de la famille. «Nous ne cherchions pas vraiment une maison, explique Sylvie. Nous avions acheté un appartement près de la Kloosterstraat il y a quelques années. Mais un ami nous a parlé d’une maison de ville avec jardin, et nous sommes allés y jeter un coup d’œil. Ce fut le coup de foudre. Nous avons été charmés par les hauts plafonds, les éléments authentiques, mais aussi par le jardin et l’emplacement.»

La cuisine, avec son coin repas, donne sur le jardin. Les meubles et les revêtements rembourrés aux formes arrondies sont parfaitement adaptés aux enfants. Au mur, se trouve une œuvre de Charline Tyberghein.
La cuisine, avec son coin repas, donne sur le jardin. Les meubles et les revêtements rembourrés aux formes arrondies sont parfaitement adaptés aux enfants. Au mur, se trouve une œuvre de Charline Tyberghein. © Eefje De Coninck & Senne Van der Ven

La maison date de 1875 et est restée entre les mains de la même famille pendant quatre-vingts ans. Elle nécessitait donc une rénovation complète. «Nous voulions un intérieur qui respire le calme, sans être froid, poursuit l’habitante. Nous apprécions tous les deux la culture japonaise. L’art de prendre du recul nous parle et convient à notre mode de vie. Nous réfléchissons toujours à ce dont nous avons vraiment besoin. Le Japon a une signification particulière à nos yeux, car c’était la destination de notre lune de miel. Nous avons également voulu préserver les éléments originels qui rappellent les appartements haussmanniens, comme les cheminées et les moulures.»

Les armoires de la cuisine sont un mélange de bois et de textile facile à entretenir, semblable au chanvre.
Les armoires de la cuisine sont un mélange de bois et de textile facile à entretenir, semblable au chanvre. © Eefje De Coninck & Senne Van der Ven

La cheminée blanche du coin salon a ainsi été préservée. On y retrouve un mélange de sièges modernes et une table basse vintage, une trouvaille des architectes d’intérieur d’Oystr Studio qui connaissent parfaitement les goûts de leurs clients. Pour le nouveau parquet en point de Hongrie, les propriétaires ont délibérément choisi une essence avec des nœuds, pour un rendu plus brut. Un pot à tabac chinois, héritage familial datant de quatre générations, est accompagné d’un bonsaï, qui ajoute une touche orientale. Sur la commode en wengé repose une œuvre d’art de Thomas Kratz tirée de sa série Nudes, qui a été inspirée par le mouvement Black Lives Matter. La sculpture africaine située devant est un clin d’œil aux racines de Jennifer Elliot, la créatrice d’Elliot & Ostrich, qui a grandi en Afrique du Sud et a transmis son amour du continent noir à Sylvie. Leur collaboration est fondée sur la philosophie Ubuntu – traduite librement par «je suis parce que nous sommes» – qui tourne autour du partage.

Des œuvres à chaque étape

A la place de la cheminée de la pièce centrale, on découvre une œuvre de Charline Tyberghein, acquise à l’occasion de la toute première expo de l’artiste à la galerie Keteleer, que Sylvie et son mari fréquentent régulièrement. «Il s’agit d’une création atypique de Charline. On pourrait croire qu’elle est inachevée. Il reste des traces de doigts et le cadre n’est pas parfait. Nous l’avons acquise quand nous avons emménagé dans notre premier chez nous. Nous achetons une œuvre d’art à chaque étape importante, tout comme les clients d’Elliot & Ostrich font fabriquer un bijou pour des occasions particulières. Pour la naissance de notre fille, son parrain et sa marraine ont aussi fait réaliser une œuvre d’art qui se trouve maintenant dans la chambre d’enfant.»

La chambre à coucher dégage une impression de luxe hôtelier avec son lit haut, sa moquette douce et son éclairage indirect.
La chambre à coucher dégage une impression de luxe hôtelier avec son lit haut, sa moquette douce et son éclairage indirect. © Eefje De Coninck & Senne Van der Ven

Avec une fille de 1 an et demi et un petit garçon en route, le couple trouvait important que le mobilier soit adapté aux mômes, comme la table de la cuisine et les chaises rembourrées aux formes arrondies. La cuisine est le cœur battant de la maison. Sylvie a volontairement opté pour le bois et a joué avec les textures: une partie des armoires est recouverte d’un textile facile à entretenir, semblable au chanvre, dans le même ton chaud. Le coin bar est parfait pour accueillir la famille et les amis. «Nous voulions que l’intérieur soit non seulement esthétique, mais aussi confortable et adapté à notre mode de fonctionnement. C’est comme ça qu’Oystr Studio travaille: ils ne partent pas d’un design, mais de votre façon de vivre.»

La salle de bains avec vue sur le jardin donne également un accès direct à la terrasse.
La salle de bains avec vue sur le jardin donne également un accès direct à la terrasse. © Eefje De Coninck & Senne Van der Ven
Une douche de jardin pour se rafraîchir lors des chaudes journées d’été.
Une douche de jardin pour se rafraîchir lors des chaudes journées d’été. © Eefje De Coninck & Senne Van der Ven

En bref Sylvie Arts (33 ans)

Elle est née et a grandi à la campagne, à Zoersel. Elle vit et travaille désormais à Anvers.

Elle a fait des études d’économie à l’Université d’Anvers et a suivi un programme Erasmus de six mois à Montréal, où elle a remporté un Marketing Award.

Elle a occupé différents postes dans le marketing, notamment chez Delvaux, dans le cadre de l’expansion internationale de la marque, chez The Surgical Company, Parcify et bpost.

En 2020, elle est devenue copropriétaire de la marque de bijoux anversoise Elliot & Ostrich.

Elle est mariée, a une fille et attend un deuxième enfant.

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