Qui est Riken Yamamoto, le lauréat du Pritzker Prize 2024 ?

Riken Yamamoto
Riken Yamamoto, photo courtesy of Tom Welsh

Considéré comme la plus haute distinction de l’architecture au niveau international, le Pritzker Prize de cette année est octroyé à Riken Yamamoto. Il devient le 53e lauréat et le 9e architecte japonais à recevoir ce prix. La cérémonie de remise officielle se déroulera à Chicago, au SR Crown Hall, Illinois Institute of Technology le 16 mai.

“C’est un architecte rassurant qui apporte de la dignité au quotidien. La normalité devient extraordinaire. Le calme mène à la splendeur.” C’est sur ces mots que l’architecte Alejandro Aravena, le président du Jury, a décerné le Pritzker Prize 2024 à Riken Yamamato. 

Un travail engagé 

L’architecte japonais et défenseur des droits sociaux est né en 1945 à Pékin, en Chine. Après la Seconde Guerre mondiale, il s’installe au Japon dans la ville de Yokohama. À seulement 5 ans, son père meurt. Le jeune Riken veut suivre les traces de son paternel en tant qu’ingénieur, mais il finit par construire sa carrière dans le monde de l’architecture. Sa première inspiration et expérience dans ce milieu, il la doit au temple Kofûku-ji situé à Nara au Japon. À seulement 17 ans, il visite ce monument bâtit en 730 et reconstitué par la suite en 1426. Il est directement fasciné par la symbolique des cinq éléments bouddhistes : l’eau, la terre, le feu, l’espace et l’air. En 1968, il obtient son diplôme au Département d’Architecture à l’Université Nihon, puis une maîtrise à l’Université des Arts de Tokyo en 1971. En 1973, il fonde son cabinet  Yamamoto & Fields Shop Co.Ltd.

Yokosuka Museum of Art, © Tomio Ohashi

L’harmonie dans la communauté

Son travail est essentiellement marqué par la parenté qu’il a établi entre le privé et le public. À travers ses oeuvres, on peut remarquer son engagement pour la vie communautaire. 

Il revisite la notion de  vie privée des individus en faisant prévaloir le soutien que les membres d’une même communauté peuvent s’apporter mutuellement. « Pour moi, reconnaître l’espace, c’est reconnaître une communauté entière, explique Yamamato. L’approche architecturale actuelle met l’accent sur la vie privée, niant la nécessité des relations sociétales. Cependant, nous pouvons toujours honorer la liberté de chaque individu tout en vivant ensemble dans un espace architectural en tant que république, favorisant l’harmonie entre les cultures et les phases de la vie. » Pour Yamamato, l’interraction entre les personnes d’une même communauté est primordiale, c’est qui constitue le coeur de ses créations.  

Jian Wai SOHO, © Tomio Ohashi

Honorer l’instant humain

Pour Alejandro Aravena, lauréat du prix 2016: “L’une des choses dont nous avons le plus besoin pour l’avenir des villes est de créer, grâce à l’architecture, des conditions qui multiplient les opportunités pour les gens de se réunir et d’interagir. En brouillant soigneusement la frontière entre public et privé, Yamamoto contribue positivement au-delà du mandat pour permettre la communauté. » 

Tom Pritzker, président de la Fondation Hyatt qui parraine le prix ajoute également: « Yamamoto développe un nouveau langage architectural qui ne se contente pas de créer des espaces pour que les familles puissent vivre, mais crée des communautés où les familles peuvent vivre ensemble. Ses œuvres sont toujours liées à la société, cultivant une générosité d’esprit et honorant l’instant humain.»

Hiroshima Nishi Fire Station, © Tomio Ohashi

Une architecture modeste

A ces intentions s’ajoute une une architecture modeste et moderne, caractérisée par une simplicité de la forme, une élégance, et une volonté de créer une  harmonie entre les cultures et les citoyens multigénérationnels. L’étendue de ses oeuvres est très variée. Parmi les plus connues figurent notamment la bibliothèque de Tianjin (en Chine, 2012), l’université Nagoya Zokei au Japon (2022), THE CIRCLE, à l’aéroport de Zurich en Suisse (2020) et Ecoms House (Tosu, au Japon, 2004). Avec sa Caserne de pompiers d’Hiroshima Nishi (Hiroshima, Japon, 2020), il construit un bâtiment qui apparaît entièrement transparent. 

Tianjin Library, © Nacasa & Partners

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