Richard Rogers, l’architecte high-tech: ses principales réalisations en images

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L’architecte britannique Richard Rogers, décédé samedi à 88 ans, a établi sa renommée avec le révolutionnaire Centre Pompidou à Paris, et était l’un des pionniers du mouvement « high-tech », un style frondeur reconnaissable par ses tuyauteries apparentes et ses structures transparentes d’acier et de verre. L’une de ses créations peut être admirée à Anvers.

Parmi les « bâtiments-machines » conçus par cet immigré italien, prix Pritzker 2007 (le Nobel de l’architecture), figure le siège de la compagnie d’assurances des Lloyd’s, un ovni architectural inauguré en 1986 dans la City de Londres. Cette « cathédrale mécanique », devenue l’un des monuments les plus fameux de la ville de Big Ben, est une célébration de la machine et de la technologie.

Le Lloyd's
Le Lloyd’s© Getty
Le Lloyd's
Le Lloyd’s© Getty
Le Lloyd's
Le Lloyd’s© Getty
Le Lloyd's
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Devenu l’un des architectes les plus réputés au monde, Richard Rogers a accumulé quelque 400 commandes caractérisées par des structures légères, l’omniprésence d’éléments préfabriqués et l’expérimentation de matériaux de pointe.

Le palais de justice d'Anvers
Le palais de justice d’Anvers © Getty

Avant la rénovation du quartier de Montparnasse à Paris, il a dessiné la Cour européenne des droits de l’Homme à Strasbourg, des bureaux à Berlin sur la Potsdamer Platz, un terminal de l’aéroport international de Barajas à Madrid, le « Three World Trade Center » à New York et le « Dôme du millénaire » à Londres, curiosité des festivités de l’an 2000 qui lui valut les foudres du Prince Charles.

Potsdamer Platz
Potsdamer Platz© Getty
le terminal de l'aéroport international de Barajas à Madrid
le terminal de l’aéroport international de Barajas à Madrid© Getty
La Cour européenne des droits de l'Homme à Strasbourg
La Cour européenne des droits de l’Homme à Strasbourg© Getty
Le Senedd, bâtiment de l'Assemblée nationale du pays de Galles à Cardiff
Le Senedd, bâtiment de l’Assemblée nationale du pays de Galles à Cardiff © Getty
le
le « Dôme du millénaire » à Londres© Getty
Three world trade center
Three world trade center © getty

Devenu Lord Rogers of Riverside, l’architecte élevé à la pairie siège à partir de 1996 à la chambre des Lords dans les rangs travaillistes.

Le 122 Leadenhall aussi surnommé la rappe à fromage est un gratte-ciel de bureaux situé dans le quartier d'affaires de La City à Londres
Le 122 Leadenhall aussi surnommé la rappe à fromage est un gratte-ciel de bureaux situé dans le quartier d’affaires de La City à Londres© Getty
L'Hotel Hesperia Tower à L'Hospitalet de Llobregat près de Barcelone en Espagne, construit en 2006
L’Hotel Hesperia Tower à L’Hospitalet de Llobregat près de Barcelone en Espagne, construit en 2006© Getty
Le palais de justice de Bordeaux
Le palais de justice de Bordeaux © Reuters
Le palais de justice de Bordeaux
Le palais de justice de Bordeaux © Reuters

– « Notre Dame de la tuyauterie » –

Né le 23 juillet 1933 à Florence d’un père médecin et d’une mère ancienne élève du romancier et poète irlandais James Joyce, Richard Rogers fuit Mussolini et s’installe en 1938 en Angleterre. Sa famille troque l’appartement sous les toits florentins contre une pension misérable à Londres avec un compteur à pièces pour le chauffage.

Richard Rogers
Richard Rogers© GETTY

A l’école, « j’étais très en retard », confiait-il au Guardian. « A l’époque, on ne connaissait pas encore la dyslexie. J’étais juste considéré comme un élève stupide ». Aventurier et un brin voyou, il sert dans l’armée britannique puis intègre miraculeusement l' »Architectural Association School » de Londres, alors connue pour son modernisme. Il achève son diplôme d’architecte à Yale, aux Etats-Unis, en 1962. Il y rencontre Norman Foster. A leur retour en Angleterre en 1964, ils fondent avec leurs épouses la « Team 4 », un cabinet reconnu pour ses conceptions architecturales inspirées des technologies.

En 1968, il rencontre Renzo Piano, un Italien qui partage avec lui le souci d’une architecture flexible et anti-monumentale. Ils deviennent amis rapidement et « les deux mauvais garçons » comme ils aimaient s’appeler, remportent en 1971 le concours pour le nouveau musée d’art moderne de Paris, le futur Centre Pompidou.

Richard Rogers, l'architecte high-tech: ses principales réalisations en images
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Avec son dédale de tuyauteries aux couleurs primaires et sa grande esplanade ouverte, Beaubourg devient « Notre Dame de la tuyauterie » au moment de son inauguration en 1977. La peintre Sonia Delaunay prévient qu’elle préfère brûler ses toiles plutôt que d’exposer dans ce que d’autres comsidèrent comme une « raffinerie de pétrole ».

Le centre Pompidou à Paris.
Le centre Pompidou à Paris.© GETTY

« Les jeunes architectes sont immensément naïfs. A l’heure actuelle, je ne pourrais rêver à une telle commande », expliquait-il au Guardian. « La presse nous a fait vivre un enfer: en sept ans, nous n’avons eu que deux articles favorables. Je ne sais pas comment on a pu finir ».

Richard Rogers, l'architecte high-tech: ses principales réalisations en images
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Son intérêt pour l’urbanisme, présent dès la conception de Beaubourg, prend corps avec le projet « London as it could be », présenté lors d’une exposition en 1986. En opposition avec les idées alors en vogue, il insiste sur la valorisation des espaces publics et sur l’importance de la transparence, porteuse de démocratie, « en rupture avec les hiérarchies anciennes dissimulées derrière les murs en maçonnerie ». Les jurés du Pritzker avait vu en lui « un humaniste qui nous rappelle que l’architecture est l’art le plus social ».

Marié deux fois, l’architecte à l’éternel sourire, avait perdu un de ses cinq garçons en 2011.

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