Un homme enrhumé est-il vraiment à l’agonie ?

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Le scénario est cliché et pourtant. L’homme enrhumé semble être en train de vivre les dernières heures de sa vie au fond du canapé alors que madame, qui souffre du même mal, continue vaille que vaille ses tâches. Mais serait-il possible que tout ceci ne soit pas du cinéma et que l’homme soit réellement plus touché par les virus que la femme ? C’est en tout cas ce que suggère une revue médicale anglaise.

Dans son numéro de Noël, le British Medical Journal prend la défense des hommes qui ne joueraient pas la comédie lorsqu’ils sont malades. Il se peut qu’ils soient réellement au plus mal, ou en tous cas bien plus malades que les femmes.

« Haaa, un homme qui souffre »

Les dernières années ont mis en lumière des différences physiques qui semblent expliquer cette dichotomie dans l’impact d’un mal à priori similaire.

Des études ont en effet démontré que les virus ont plus de mal à se propager dans le nez des femmes que ceux des hommes et ce grâce aux oestrogènes des femmes. La testostérone au contraire va affaiblir les défenses naturelles du nez.

Kyle Sue de la Memorial University of Newfoundland a lui comparé les études récentes sur le sujet et en est arrivé à la conclusion que les hommes avaient effectivement plus de chances que les femmes d’atterrir à l’hôpital avec une infection des voies respiratoires. Il semble aussi que plus d’hommes meurent de la grippe. Ou encore que les vaccins antigrippaux fonctionneraient mieux auprès des femmes. Enfin, un homme aurait besoin de trois jours pour se remettre d’une infection des voies respiratoires, alors qu’une femme seulement d’un jour et demi. Tous ces faits mis bout à bout auraient tendance à prouver qu’un homme ne se métamorphose pas en Sarah Bernard à la moindre quinte de toux, mais qu’effectivement il souffre plus lorsqu’il a un gros rhume.

Vraiment ?

Malgré toutes les indications tendant à prouver le sérieux de la chose, Sue nuance tout de même. « Des études plus poussées devraient cependant être effectuées sur le sujet afin de s’assurer du calvaire réel des hommes grippés. En effet, notre système immunitaire, les symptômes d’une maladie ou encore le temps de guérison peuvent être influencés par le contexte. » Comprendre : il n’est pas impossible que l’homme s’apitoie tout de même sur son sort.

Quoi qu’il en soit avant de traiter son conjoint de petite nature, il est bon de se rappeler que cette faiblesse pourrait être due à l’évolution qui a voulu que les hommes aient préféré développer leurs muscles plutôt que leur système immunitaire, et ce afin de mieux séduire les femmes pour se reproduire. Admettons. Néanmoins, peut-on vraiment dire qu’un homme geignant dans le fond de son lit est sexy ?

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