Natalie Portman, une Miss Dior Chérie oscarisée

Un bébé, un Golden Globe, un Oscar de la meilleure actrice et quatre films à l’affiche en 2011 ! Rien ne résiste à Natalie Portman, toute nouvelle égérie du parfum Miss Dior Chérie.

Par Isabelle Willot

Il y avait bien eu cette petite confidence lâchée, l’air de ne pas y toucher, pendant la conférence de presse, alors qu’on s’attendait plutôt à l’entendre parler de sa toute récente nomination aux Oscars. « Ma cousine vient d’avoir un petit garçon, c’est ce qui m’est arrivé de plus excitant ces derniers temps. » Ce désir d’enfant, aussi, qu’elle avait glissé, un peu plus tard, en dépit du « je ne donne pas de détails sur ma vie privée » de rigueur, articulé fermement mais sans agressivité. Posée sur un canapé rose dragée telle une friandise sur un cupcake, Natalie Portman cachait encore, derrière son sourire de madone, son joli secret : un bébé – bien à elle cette fois – et la promesse de fiançailles avec son french lover, Benjamin Millepied, soliste du New York City Ballet.

Pour la première fois de sa carrière, l’actrice se retrouvait face à un parterre de journalistes du monde entier, venus tout spécialement à New York pour la rencontrer, non pas pour défendre l’un de ses films mais en tant que nouvelle égérie du parfum Miss Dior Chérie, un exercice auquel l’Américaine avait farouchement refusé de se prêter par le passé…  » Pour être honnête, j’ai longtemps eu en aversion l’idée même d’aider à vendre des produits, confie Natalie Portman. J’ai réalisé, dans le cas de Dior, qu’il pouvait exister une société que je sois à la fois fière de représenter et qui serait prête à s’engager pour soutenir des projets humanitaires qui me tiennent à coeur.  » Face aux enregistreurs pendus à ses lèvres, aux stylos qui grattent, la belle profite de la situation pour parler de Finca, l’association spécialisée dans la mise à disposition de microcrédits pour les femmes dans les pays en voie de développement. On la sent aussi plus à l’aise lorsqu’il s’agit d’évoquer son engagement écologique –  » je ne suis pas aussi verte que je le voudrais, regrette-t-elle, regardez ces énormes projecteurs, cette bouteille en plastique à côté de moi  » – que de détailler le contenu de son beauty-case.

Pour sa fragrance chérie, la maison parisienne n’a pas voulu d’une miss chichi. Natalie ne fait pas semblant. Au naturel, elle se veut plus cool que sexy.  » Négligée diront même les méchantes langues, plaisante-t-elle. Sans doute parce que je me dois d’être tellement apprêtée quand je travaille. Chez moi, je ne me maquille jamais, je porte des pantalons en molleton. Je laisse sécher mes cheveux à l’air libre, ils frisent dans tous les sens, c’est mon héritage juif, c’est sûr ! « 

Née Hershlag – elle changera de patronyme pour protéger la vie privée de sa famille -, à Jérusalem, d’un père médecin et d’une mère artiste, Natalie a 3 ans lorsqu’elle émigre aux États-Unis et s’installe avec sa famille à Long Island. De sa petite enfance en Israël, de ses étés passés sur les plages de Tel-Aviv, elle a gardé un goût prononcé pour le houmous que lui faisait manger sa nounou arabe –  » ma madeleine de Proust à moi, sourit-elle. En comparaison, la cuisine de ma mère n’était jamais assez épicée à mon goût.  » – et le parfum de sucettes à l’abricot mêlée à l’odeur des embruns. Quelques années plus tard, alors qu’elle tourne la saga Star Wars en Tunisie, elle tombera sous le charme des fleurs de jasmin – la note de coeur de Miss Dior Chérie – que les gamins des environs lui font respirer à pleines mains.  » J’aime l’idée que l’on me reconnaisse à mon parfum lorsque j’entre dans une pièce, ajoute-t-elle. Qu’il m’aide à me sentir plus élégante, plus assurée.  » Plus parisienne, en somme, si l’on en croit l’idée qu’elle se fait de ce personnage qu’on lui a demandé de jouer.  » À Paris, les femmes s’emparent de ce que d’autres considèrent comme des défauts pour en faire leur point fort : un grain de beauté dans le dos, un nez atypique, tous ces petits détails qui les rendent uniques. « 

Filmé par Sofia Coppola dans une Paname de carte postale, le spot aux accents de Nouvelle Vague la voit séduire jusque sous la couette le tout jeune Alden Ehrenreich, découvert dans le Tetro de Francis Ford Coppola, charmant jouet des envies de la belle.  » Dès la première scène, Sofia nous a demandé de flirter, rappelle Natalie. Cela faisait un peu,  » ok, c’est sympa de faire ta connaissance mais là, il faut qu’on s’embrasse « . Alden a tout juste 20 ans et moi je me sentais comme une cougar ! Je n’arrêtais pas de ricaner et lui, il était là, tout professionnel à me dire, allez Natalie, reprends-toi !  » Elle rit, Natalie, du rire qu’elle provoque dans l’assistance. Ravie d’égratigner son image de star intello jamais prise en défaut par les paparazzis. Elle fera mieux d’ailleurs, quelques semaines plus tard, alors que Jeff Bridges vient de lui remettre un Golden Globe pour son rôle de ballerine schizophrénique dans le très attendu Black Swan de Darren Aronofsky. Rayonnante dans sa robe rose pâle signée Viktor & Rolf qui laisse entrevoir un début de grossesse, elle balance, en couvant des yeux son fiancé et à la grande surprise du principal intéressé :  » Benjamin, vous savez, c’est ce gars à qui on demande dans le film  » tu voudrais coucher avec cette fille ?  » Et il répond non. Eh bien, c’est un excellent acteur, parce qu’il veut totalement coucher avec moi.  »

Un formidable danseur surtout, à qui l’on doit toutes les chorégraphies de ce film que Natalie attendait depuis plus de dix ans et qui a littéralement changé sa vie.  » J’ai démarré les entraînements, de 5 à 8 heures par jour, une bonne année avant que l’on ne commence à tourner, raconte-t-elle. C’était très intense mais j’ai adoré cela. Outre la technique que je devais acquérir, cette phase d’apprentissage m’a aussi aidée à comprendre la vie des danseurs. La douleur qu’ils sont prêts à s’infliger pour arriver à la perfection.  » À voir sa maigreur à l’écran – il est presque insoutenable par moment de regarder son dos… – on voit qu’elle a mis, elle aussi, son corps à rude épreuve, signant une de ces  » performances  » d’acteur dont on est si friand à Hollywood et qui lui a valu un Oscar de la meilleure actrice.

 » Je n’ai pas de plan de carrière, assure-t-elle. Et j’assume tout ce que j’ai fais, même ce qui peut a posteriori apparaître comme un mauvais choix. Je suis mon instinct : si c’est stimulant, différent de ce que j’ai déjà pu faire, je suis partante. Pour Black Swan en particulier, travailler avec Darren Aronovsky était une opportunité extraordinaire. Apprendre la danse classique avec les meilleurs coachs du monde, c’est une chance que l’on ne rencontre qu’une fois dans sa vie.  »

Une vie qu’elle savoure au point de ne rien vouloir en changer même si elle le pouvait.  » Enfant, je rêvais d’être actrice, et mes parents ont permis que ce rêve se réalise « , plaide celle qui a commencé sa riche carrière à 12 ans à peine. Aux côtés du Léon de Luc Besson, incarné par Jean Reno, elle est cette gamine grave que rien ne semble pouvoir arrêter, même la compagnie d’un tueur à gages mal dégrossi.  » Ce sont mes premiers souvenirs de Paris, détaille-t-elle. Ma mère m’accompagnait sur le tournage, ensemble nous avons fait le tour des musées. J’emportais de la terre glaise pour reproduire les statues de Rodin que je préférais.  » Paris qu’elle considère aujourd’hui comme la  » ville la plus romantique du monde « , où elle a dansé, anonyme, l’an dernier, au Bal des Pompiers du 14 juillet. Où elle aime dîner, en végétarienne convaincue, à L’Arpège, pour goûter la cuisine du potager 3-étoiles d’Alain Passard. Pourtant, rien ne compte plus pour elle que les instants d’autant plus précieux qu’ils sont rares, passés auprès de sa famille, de ses amis qui l’aident encore et toujours à garder les pieds bien sur terre.

Tout comme l’acteur James Franco – avec lequel elle partagera bientôt l’affiche de Your Highness, une comédie moyenâgeuse fleurant bon l’humour potache à la Shrek -, Natalie Portman a tenu à se mettre en danger sur les bancs de l’université, à Harvard d’abord, Jérusalem ensuite, pour y décrocher une licence en psychologie, non sans avoir parfois à souffrir de l’arrogance des autres étudiants.  » Il fallait que je sois meilleure que les autres pour ne pas être considérée comme l’actrice idiote qui se paie un caprice intellectuel, confiait-elle en 2008 au magazine français Marie Claire. Je ne voulais pas que les autres étudiants aillent voir mes films, je tenais à ce qu’on oublie ma célébrité. C’était parfois inconfortable.  »

L’inconfort, on croirait presque qu’elle aime ça Natalie, pour mieux tourner le dos toujours à ce qu’elle connaît. Elle que l’on croyait abonnée aux rôles durs et engagés, rêve d’un jour incarner une femme fatale. De s’éclater dans une comédie musicale.  » Pour une actrice, il n’est pas difficile de décrocher des rôles intéressants, réfute-t-elle. Ce qui l’est par contre, c’est de trouver de bonnes comédies. Longtemps, celles que l’on m’a proposées étaient insensées, comme si l’héroïne devait systématiquement travailler dans la mode et n’avoir qu’un but dans la vie : se faire passer la bague au doigt avant le générique de fin. Mais c’est en train de changer. Il y a heureusement des scénaristes, comme Elisabeth Meriwether qui savent écrire drôle sans rester coincées dans les clichés sexistes.  » La jeune femme l’a d’ailleurs convaincue de monter à bord de son premier long métrage, No Strings Attached. Une version 2.0 de Quand Harry rencontre Sally, nous dit-on. Où le beau gosse un brin loser incarné par Ashton Kutcher n’arrive pas à sortir de son emploi de sextoy de service. Preuve que l’on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, Natalie Portman assure aussi la production de ce film aux antipodes de Black Swan.  » Je ne me vois ni enchaîner les superproductions, ni me cantonner au cinéma indépendant, conclut-elle. Ce qui est formidable dans ce métier, justement, c’est de pouvoir varier les genres. J’aime être moi. Je sais aujourd’hui que je suis la seule à être ce que je suis, à pouvoir faire ce que je fais. Et c’est pareil pour les autres. Chacun de nous a sa place unique sur la terre. La compétition n’est qu’une illusion. « 

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