« No Poo »: et si on arrêtait le shampoing?

Stagiaire Le Vif

Venue des États-Unis, la tendance « No Poo » gagne du terrain. Le principe ? Bannir le shampoing de sa salle de bain. Décryptage.

Arrêter de se laver les cheveux, n’est-ce pas là une hérésie? Aussi incroyable que cela puisse paraître, le No Poo s’impose comme une véritable tendance aux effets bénéfiques, loin des dreadlocks auxquels on aurait pu s’attendre.

La mouvance « No Poo » part du principe que la beauté naturelle du cheveu est altérée par le shampoing. L’idée ne sort pas de nulle part : depuis longtemps déjà, on nous répète que se laver les cheveux trop souvent a un effet désastreux sur notre chevelure et ne fait qu’accroitre au fil du temps la périodicité des shampoings.
C’est Lorraine Massey, une coiffeuse new-yorkaise renommée, qui est à l’origine du concept. L’idée sera reprise et colportée par Jaquelyn Baers, blogueuse lifestyle, écolo et intello américaine qui a arrêté d’utiliser du shampoing depuis plus de 5 ans. Sur son blog, elle apostrophait : « Vous ne boiriez pas cela, alors pourquoi vous en mettre sur le corps ? ».

Et oui ! Entre Paraben, sodium laureth sulfate, phénoexyethanol, silicone et autres noms imprononçables, nos shampoings sont bourrés de produits chimiques. Ce cocktail artificiel est réputé pour étouffer et abîmer la fibre capillaire, être nocif pour la santé et pour l’environnement. En septembre 2013, une étude Noteo – un institut indépendant de notation – montrait que près de 40% des produits d’hygiène-beauté contiennent au moins un perturbateur endocrinien (PE), une substance chimique interférant avec la régulation hormonale. De quoi vouloir mettre savonnettes et crèmes de jour à la poubelle. Et puis, voilà un bon moyen de gagner un temps précieux chaque matin…

Des alternatives au shampoing

Attention ! Qui dit bannir le shampoing ne dit pas arrêter de se laver les cheveux. Les convertis au No Poo se rincent régulièrement les cheveux à l’eau claire convaincus que ce geste est amplement suffisant pour retirer les résidus de poussière et autres saletés. En plus, les alternatives au shampoing existent: le bicarbonate de soude ou le vinaigre de cidre font, parait-il, largement l’affaire. Seul « hic » : ces alternatives seraient également mauvaises pour nos cheveux. Martine, créatrice des soins Opalis explique : « C’est un cocktail explosif. On utilise souvent le bicarbonate de soude pour se blanchir les dents, non pour les nettoyer. C’est assez décapant, surtout lorsqu’on l’associe à un composant acide, comme le vinaigre de cidre ».

Des résultats qui exigent de la patience

Selon les adeptes du No Poo, les résultats sont flagrants : la production de sébum diminue et les cheveux sont brillants, bien hydratés et en santé. Mais tout vient à point à qui sait attendre. Si vous voulez profiter des effets réputés magiques de cette technique, il faudra attendre que votre chevelure s’habitue et passe par une phase de transition. Il faudra donc commencer par espacer les shampoings.

Comment ? On frotte vraiment le cuir chevelu lors du shampoing afin d’enlever tout le sébum, on prend l’habitude de se brosser les cheveux du sommet du crâne jusqu’aux pointes avec une brosse en poil de sanglier et on utilise du talc pour éviter l’aspect visuel des cheveux sales. Autre astuce, on commence à pratiquer le No Poo à des périodes où le cheveu se salit moins. La période des vacances est idéale, car elle s’accompagne d’une atténuation du stress et de la pollution.

Idéal pour les cheveux bouclés

Le No-Poo est une technique qui convient parfaitement aux cheveux bouclés, frisés, voire crépus. De nature très sèche, ils seront davantage hydratés et les boucles seront mieux définies. Le must ? Utiliser uniquement un après-shampoing en petite quantité. Mais attention, pas n’importe lequel. On évite les shampoings avec silicone. Sa présence se détecte grâce au « -cone » qui termine le mot.

Le Low Poo, la solution moins radicale

Pour ceux que le No Poo rebute ou effraie, la tendance du « Low Poo » (peu de shampoing) est une alternative moins extrême. Elle consiste à espacer les shampoings un maximum et à utiliser des produits doux, voire bios. Le Low-Poo refuse donc les produits agressifs pour les cheveux contenant du sulfate, du paraben ou du silicone. Un premier pas vers l’ascèse en somme.

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