On a testé: Faire le bilan

© LARA HERBINIA
Florence Mendez

2019 approchant, j’avais envie cette semaine de vous faire part de mon expérience. Plus sérieusement cette fois-ci, sans blagues ni figures de style pour me planquer derrière.

Pour commencer, j’espère que votre année a été bonne. Si elle ne le fut pas, j’espère qu’elle a au moins été riche en leçons, et qu’elle marque un tournant dans votre vie. Si vous le voulez bien, on va se pencher sur la mienne.

Flash-back. 2012. J’ai 25 ans, croyez-le ou non mais je manque solidement d’assurance, je n’ai pas confiance en moi. Je suis convaincue que je vais échouer, beaucoup semblent le penser, en tout cas. Mais étrangement je réussis, plutôt bien, même, ce qui ne suffit pas à faire taire cette petite voix qui me murmure que c’est plutôt dû à la chance, ou que mes études de prof sont faciles… Trois ans plus tard et mon diplôme en poche, je commence à enseigner, persuadée d’avoir trouvé ma voie. C’est un énorme fiasco, je me sens en marge, rejetée d’un système carré jusqu’à l’absurde, je persévère jusqu’à me perdre moi. Je me sens tout comme un accident.

2016. Je fais la rencontre d’un homme, humoriste, qui m’indiquera le début du chemin qui mènera à moi-même. Il me montre où creuser, je me découvre du talent. Pour écrire et faire rire. Il me dessine un cadre, un qui ne m’enferme pas, où faire paître tout ça. Et un an plus tard, mon spectacle voit le jour, je le joue quelques fois, avec plus ou moins de succès. Etape 1 : je fais le métier dont je rêve, riche ce sera pour une autre vie. Dans celle-ci, j’ai décidé d’être heureuse.

u003cstrongu003eRien, c’est ce qui peut, u0026#xE0; nous, humains, nous arriver de pire. u003c/strongu003e

2017. J’ai flâné en chemin, elle en a profité pour me rattraper. L’angoisse, cette vieille ennemie. Le barrage cède, j’ai de l’eau plein la tête et elle recouvre tout. Je perds mon boulot, mon mec, j’y laisse ma santé. Je me vois toucher le fond… puis donner un grand coup de pied et remonter. Nulle part où aller si ce n’est de l’avant. Plus seule comme je l’ai fait, mais bien accompagnée. Etape 2 : reprendre ma forme initiale après m’être tordue dans tous les sens pour convenir et être aimée. Me faire aider, remonter la pente, apprendre à m’aimer moi, devenir peu à peu la meilleure version de moi-même.

2018. Mon spectacle commence à tourner, j’ai même des prix qui disent que je suis drôle, j’écris, je fais de la radio. Mon fils va bien. Je vais bien. J’ai rencontré un homme merveilleux. Je ne lâche rien.

Ce que je veux vous dire, c’est ceci : soyez qui vous êtes. Réalisez vos rêves, même s’ils vous semblent fous, soyez bienveillant envers vous-même, mais exigeant, aussi, traitez-vous comme vous traiteriez la personne que vous aimez le plus et que vous aimeriez voir, non pas réussir, mais s’accomplir. Osez. N’ayez plus peur d’être qui vous êtes vraiment. Et partez à l’aventure. Rien, c’est ce qui peut, à nous, humains, nous arriver de pire.

It ain’t over ’til it’s over. Belles fêtes de fin d’année à vous.

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