Delphine Kindermans

Sexe: glander, le remède à l’abstinence programmée?

Delphine Kindermans Secrétaire de rédaction au Vif

Et si l’homo sapiens cessait de faire l’amour en 2040 ? Sans aller jusqu’à cette sentence implacable, une vaste étude menée par l’université de Cambridge auprès d’un panel de couples âgés de 16 à 64 ans met en évidence une diminution régulière de la fréquence de nos rapports, tombée de cinq par mois en 1990 à quatre au début des années 2000 puis à trois il y a dix ans.

A ce rythme-là, un rapide calcul laisse présager que l’abstinence pourrait devenir la règle dans deux décennies… Avouons que, au-delà de la menace que le constat fait peser sur la natalité – d’ici là, la science aura certainement trouvé la parade à cette défaillance humaine – la perspective est plutôt attristante. Surtout quand on connaît l’origine de cette chute de libido. Pour expliquer les résultats de leur enquête, les chercheurs britanniques incriminent en effet… notre fâcheuse tendance à ne plus lâcher nos smartphones. Entre séries télé regardées en continu, overdoses d’applis ou de sites d’info à consulter et réseaux sociaux consommés à outrance, nous n’aurions plus de moments à consacrer à la gaudriole.

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L’ironie de l’histoire, c’est que nous n’avons jamais disposé d’autant de loisirs. En un siècle, notre temps libre a ainsi été multiplié par quatre. Notre sentiment de n’avoir pas un instant à nous relèverait davantage de la subjectivité que de la réalité, et découlerait du multitasking exigé par l’époque. Combien sommes-nous à nous agacer face à une file de supermarché s’allongeant un chouia ou même devant un feu qui tarde à passer au vert ? Et, du coup, à tenter à tout prix de profiter de ces précieuses minutes pour lire nos mails, vérifier qu’un tweet ou un post sur Facebook ne nous a pas échappé, ou encore que le dernier SMS que l’on a envoyé a bien été lu par son destinataire ?

Or, cette propension à mener un tas d’activités de front, si elle nous donne l’impression d’avoir la main sur nos plannings, serait totalement contreproductive.  » Les individus qui font plusieurs choses à la fois ne sont pas capables de gérer leur mémoire de travail, souligne l’un des intervenants de notre dossier axé sur l’urgence de réapprendre la patience et les mécanismes à mettre en place pour y arriver. Ils activent des parties (…) de leur cerveau qui sont inutiles à l’exécution de la tâche souhaitée.  » A la clé, un stress élevé, une fatigue chronique, voire un surmenage … et sans doute une baisse concomitante d’envie de sexe. Pour éviter cette débandade annoncée, un seul pis-aller : glander ! Et se rappeler que plus c’est long, plus c’est bon – pas seulement au lit.

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