C’est Bensimon la vie

Depuis vingt-cinq ans, Serge Bensimon propose des tennis indémodables, des vêtements intemporels et toujours colorés, des objets désirables et des meubles chinés aux quatre coins de son Home autour du monde. Un certain art de vivre.

Depuis vingt-cinq ans, Serge Bensimon propose des tennis indémodables, des vêtements intemporels et toujours colorés, des objets désirables et des meubles chinés aux quatre coins de son Home autour du monde. Un certain art de vivre.

Votre premier geste le matin ?
Dire « merci la vie », prendre mon café dans ma cuisine et parler avec Charlotte, ma femme. C’est magique.

Le dernier, le soir ?
Dire « c’est beau la vie ».

Petit, vous rêviez d’être ?
Mécanicien de Formule 1. Avec les copains, on enregistrait le bruit des moteurs de moto et de voitures et on se repassait ça en boucle. On n’avait qu’une idée en tête, réussir à aller dans les paddocks des circuits. Comme on n’avait pas d’argent, on avait bricolé des cartes de presse de maison de jeunesse et on avait été aux puces s’acheter de vieilles housses d’appareil photo… On se faufilait sur le circuit du Castelet, pas loin de Nice. Puis j’ai étudié la mécanique, c’était une vraie passion. Mais quand j’ai eu vingt ans, mon père m’a dit « arrête de faire le zouave » et je suis monté à Paris pour travailler avec lui dans ses surplus militaires.

Si vous étiez un parfum ?
Je serais les parfums des Rois mages – la myrrhe, l’encens. Je serai aussi le patchouli. Et la fleur d’oranger, celle que l’on hume partout dans le Sud. Bref, tout ce qui a bercé mon enfance.

Si vous étiez un couturier ?
Jean Paul Gaultier pour son inspiration, son authenticité déstructurée et sa façon de sublimer les femmes.

Si vous étiez un designer ?
Philippe Starck, pour son détournement du design, pour ses hôtels. Et pour sa gamme de nourriture bio que nous avons été les premiers à éditer…
Le talent que vous aimeriez avoir ?
Etre magicien. Je fais parfois des tours de magie, pour les enfants de mes amis. Mon préféré ? Le coup de la carte qui disparaît et qu’on ressort ailleurs. J’aimerais suivre les cours de magie dans une école, à Paris. Mais peut-être suis-je trop vieux ?

De quoi avez-vous peur ?
De ne pas avoir réussi à faire tout ce que j’aurais voulu faire. Je n’ai donc pas dit de la mort…

Votre juron favori ?
Bourricot.

Vos prochaines vacances ?
Dans ma maison en Provence, dans un petit village aux trente-six fontaines. J’y peins de vieux bout de bois, je les mets dans le jardin, ils deviennent des totems patinés par le temps. Sinon le Japon, un peu pour le boulot et beaucoup pour les vacances – à chaque fois, c’est nouveau.

Dans votre valise…
Un tee-shirt, un short, des clapettes Birkenstock. Je sais, ce sont les sandales les plus moches de la terre mais elles sont tellement confortables ! Des chemises, toujours bleues, un cardigan en cachemire et des bouquins, que je lis presque d’affilée. Je peux alors tout oublier.
Votre pièce préférée dans votre maison ?

La cuisine pour sa convivialité et une pièce aménagée dans la tradition japonaise, avec de vrais tatamis où je peux m’évader, assis à la japonaise. Avec quelques objets chinés à Tokyo et de l’encens local pour mieux voyager.

D’ici ou d’ailleurs ?
Pour dire la vérité, j’ai toujours l’impression de venir d’une autre planète.

Canal Saint-Martin ou canal de Willebroek ?
Saint-Martin, à Paris, parce que c’est là que se trouvent mes bureaux, ma maison mère, depuis plus de vingt ans. A l’époque, quand je m’y suis installé, personne ne voulait y aller…

Home sweet home ou home autour du monde ?
Home sweet home autour du monde ! J’ai la chance d’avoir des amis autour du monde qui m’accueillent et je me sens bien chez eux.

Bleu ou noir ?
Jamais de noir. Ni sur moi ni chez Bensimon. Quand j’ai commencé ce métier, j’ai été dans un salon professionnel pour la première fois de ma carrière, tous les vêtements étaient noirs, les stands aussi. Je suis donc allé chercher la couleur.

Bling-bling ou passe muraille ?
Bling-bling, c’est tout ce que je déteste. Passe muraille bien sûr. Invisible même, parfois. Quand j’ai besoin de me protéger, je mets ma cape magique, la mienne, pas celle d’Harry Potter.

Cigale ou fourmi ?
Je ne danse pas tout l’été, mais je ne suis pas une fourmi, non plus ! Nous ne sommes sur terre que pour un bref passage, autant partager.

Vous en rêvez sans jamais avoir osé vous lancer ?
Construire des maisons. Elles seraient comme mes vêtements, accessibles. Toute simples, sans étage, en bois, un peu à la façon de celle de Charles Eames, avec vue sur mer de préférence ! J’ai déjà griffonné les plans…

L’objet avec lequel on vous enterrera ?

Une tennis Bensimon. Et quand je ne serai plus que poussière, la tennis, en caoutchouc et coton naturel, sera alors devenue un objet archéologique. Et les historiens se demanderont si cela appartenait à un Romain ou à un Martien.

Propos recueillis par Anne-Françoise Moyson

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