Adieu, Monsieur Montignac

© JR

Sans doute la figure la plus emblématique de l’alimentation saine et équilibrée, Michel Montignac vient de tirer sa révérence à l’aube de ses 66 ans.

La surprise est grande dans les rangs des gourmets, qui comme moi, amateurs de cuisine saveur et d’équilibre nutritionnel, pensaient naïvement qu’avec une telle façon de s’alimenter on ne pouvait qu’être … éternel ! Ou à tout le moins, vivre centenaire comme les vieux Crétois tout fripés, mais toujours bien vaillants, comme aurait dit ma bonne maman.

Montignac n’avait que 66 ans et semblait encore en pleine forme lorsque fin de l’année passée, je l’avais interviewé. Il était venu au Salon du Livre Gourmand et, malgré sa grande notoriété, s’y était encore montré curieux de tout et de tous, des ouvrages d’autres auteurs comme des propos d’autres personnalités présentes.

Homme élégant, humble et éminemment sympathique, il m’avait alors expliqué comment, haut comme trois pommes, il avait déjà dû surveiller sa ligne et, plus tard en travaillant dans le secteur pharmaceutique, avait trouvé les principes probants de l’alimentation dissociée. Comment, plus tard encore, il était devenu le pape d’un régime représentant davantage une autre approche de la nutrition qu’une addition de privations. Ceci grâce à la vulgarisation de sa méthode mise à la portée de tout un chacun, à travers ses livres, dont les premiers allaient paraître dans les années 80 et qui allaient d’ailleurs se vendre comme des petits pains et … par millions !

Plus tard encore, sa fille allait devenir nutritionniste et consulter à Paris alors que lui-même, installé en Haute -Savoie à deux pas du Lac Leman, recevait toujours des personnes venant des quatre coins d’Europe pour profiter de ses conseils. A l’époque, je me surpris à penser aller moi aussi le voir à Genève (Annemasse), saisir l’occasion pour faire un reportage et surtout, en bonne chroniqueuse gastronomique bourrée d’illusions quant à son futur tour de taille de sylphide, m’y atteler aussi fissa fissa à cette fameuse méthode totalement convaincante. Mais voilà, le temps a passé, les bonnes intentions se sont envolées et jamais je n’ai pu trouver, par exemple, le fameux pain Montignac tant recommandé.

Ne me sont restés, après plusieurs visites infructueuses chez Rob (où ce pain mystérieux était censé se vendre un seul jour par semaine !), que les bouquins de Michel Montignac, quelques portraits pris le jour de notre rencontre, quelques photos ratées ( lui et moi), quantités de bonnes intentions et surtout … l’illusion d’avoir, un jour, une taille de sylphide !

A moins que … dans une autre vie peut-être, juste histoire de pouvoir écrire ici : à bientôt Monsieur Montignac !

Joëlle Rochette

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