Fricote, nouveau magazine branché food

Conçu pour une cible « urbaine », ce petit nouveau fait son apparition en kiosque. Nous l’avons lu et décortiqué.

Conçu pour une cible « urbaine », ce petit nouveau fait son apparition en kiosque. Nous l’avons lu et décortiqué.

Fricote, revue trimestrielle, sortie le 22 novembre. 4,50 euros. Fricote, magazine « épicurien urbain » de 132 pages est né, surfant sur recettes, design culinaire, bons plans, street food, interviews de peoples gourmands…Et à la lecture, ça donne quoi?

Au premier regard…

La Une rose bonbon allèche avec une illustration mi-BD mi-kawaii dessinée par Nam Kunn. A l’intérieur, beaucoup de visuels, peu de pubs, des textes à la fois en français, en anglais et en japonais. Difficile de distinguer les différentes rubriques de malgré leur attrayante variété. Claire mais répétitive, la maquette rappelle celle de Wad, l’esprit cool de So Foot. D’ailleurs, le rédacteur en chef Julien Pham est déjà à l’origine du magazine Shoes up, spécialisé dans les sneakers.

Un ton over-chébran

Etonnant, l’usage délibéré de langage djeun’s et de la première personne du singulier dans les articles pourrait en déstabiliser plus d’un(e). Menus exemples: « Prenez la viande si vous kiffez! » (article sur le sport). « L’instant crucial du découpage (des lasagnes). WOW, strates parfaites: breathtakingly beautiful » (extrait d’une recette). « A Cuba, j’ai mangé des trucs de malade », « J’ai un souvenir de malade du Gewurztraminer en Alsace », « Je kiffe bien le japonais aussi ». (interview de Kim Chapiron).

Beaucoup de fraîcheur…
Les fans de saveurs se réjouiront d’un intéressant entretien avec le chef William Ledeuil ou bien avec le maraîcher-star Joël Thiébault, des pages sur les burgers, la currywurst de Berlin, le sandwich vietnamien Ban mi, ou sur une recette de lasagnes épinards-saumon. Bon point donc pour ce décomplexant mélange entre monde gourmet et simples plaisirs du quotidien.

Mais…
Cela dit, l’entretien longuet de 6 pages avec Kim Chapiron, les 4 pages sur des designers d’intérieurs hollandais, ou des artistes musicaux ultra-pointus comme Twin Shadow ou Theophilus London, risquent d’égarer les nombreux néophytes. Tout comme les interviews de patrons d’adresses trendy à Paris ou à Vienne, peu pertinentes.

Au final?

C’est en somme un exercice très ambitieux de se faire côtoyer deux mondes qui n’ont parfois peu en commun. Vous l’aurez compris, dans Fricote, on trouve à boire et à manger. Riche, déstabilisant, (trop ?) hype, ce magazine dépeint bel et bien un « univers urbain-épicurien » truffés de doux paradoxes.

Anne-Laure Pham, Lexpress.fr Styles

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