Les festivals de musique jouent aussi désormais la carte de la gastronomie

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Pâtes aux blés anciens, chou-fleur rôti, vin nature… Concert ne rime plus avec malbouffe. Les festivals de musique soignent leur offre de restauration, s’associant à des chefs célèbres et surfant sur les tendances de la gastronomie mondiale.

Le festival parisien We Love Green, samedi et dimanche, propose cette année, outre la cinquantaine de restaurants et food trucks présents, un banquet qui pourra accueillir 1.200 convives en six services, autour de grandes tablées.

Un concept déjà éprouvé lors de festivals anglais comme Wilderness ou Lost Village, où se mêlent ambiance bucolique, déguisements déjantés et menus de chefs reconnus.

Pour les organisateurs de ces événements, de plus en plus désireux de proposer à leur public des expériences mêlant musique et art de vivre, « l’idée est de créer un moment d’exception », souligne Marie Sabot, cofondatrice de We Love Green, festival indépendant de l’Est parisien, engagé dans une démarche de développement durable.

Le menu du banquet, concocté par les chefs de quatre restaurants branchés de la capitale, dont La Candelaria, est cosmopolite: oeuf mariné à la sauce soja, pickles d’échalotes, tacos, galettes de maïs, fondant au chocolat et crème au « misutgaru » (poudre coréenne multi-céréales)…

Entre deux concerts, les 70.000 festivaliers attendus peuvent aussi se restaurer sur les différents stands, sélectionnés avec l’aide du chef triplement étoilé Pascal Barbot (L’Astrance), et tenus de respecter une charte éco-responsable.

L’accent est mis sur une « alimentation raisonnée », la traçabilité des produits, le local, le bio, l’offre végétarienne, la vaisselle est compostée, des repas sont préparés à partir d’invendus alimentaires.

Le Roskilde Festival au Danemark, un pionnier du genre
Le Roskilde Festival au Danemark, un pionnier du genre© DR

Produits locaux danois, cuisine à base d’insectes, spécialités japonaises, pakistanaises, jamaïcaines… Dans le mélange cuisine et musique, le Roskilde Festival au Danemark (30 juin-7 juillet) est considéré comme un pionnier, qui a très tôt misé sur une restauration de qualité, variée et durable.

Expérience humaine

« Avant, la nourriture de festival était juste destinée à apaiser la faim, elle se réduisait à hotdogs, pizzas et burgers. Depuis 11-12 ans, nous ne cessons d’en repousser les limites », se félicite Lars Orlamundt, responsable des ventes et des partenariats au sein du festival danois, qui revendique 90% de nourriture bio sur la plupart de ses 130 stands.

La « street food gastronomique » sera aussi à l’honneur de l’édition française de Lollapalooza, organisée par le géant américain Live Nation dans l’ouest parisien les 21 et 22 juillet. Avec en « tête d’affiche » de l’offre culinaire Jean Imbert, ancien vainqueur de Top Chef.

« Ce n’est pas parce que tu vas à un festival que tu dois manger « à l’arrache », tu peux te poser 20 minutes », souligne le médiatique chef, qui proposera ses fameux bols: des plats servis dans un bol de pain du boulanger Eric Kayser.

« Dans tous les endroits de passage dans le monde, où d’habitude les gens mangeaient un paquet de bonbons ou des chips, ils veulent maintenant aussi pouvoir manger un brocoli, un chou-fleur, une salade de tomates », constate Jean Imbert.

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Une attitude qui concerne aussi la jeune génération fréquentant les festivals, « de plus en plus intéressée par la food », poursuit ce chef, très actif sur Instagram où il pose régulièrement en compagnie de célébrités, de Beyoncé et Jay-Z à Robert De Niro et Marion Cotillard.

Pour la deuxième année, il réunit autour de lui dans l’événement « Lolla Chef » des amis cuisiniers (Denny Imbroisi, Yoni Saada, Antony Clémot) et pâtissiers (Christophe Adam, Yann Couvreur), qui proposeront leurs spécialités (pâtes, pan bagnat, éclairs…).

L’occasion pour le public de rencontrer ces chefs, à une époque où les cuisiniers sont devenus des stars, suivies par des centaines de milliers d’abonnés sur les réseaux sociaux.

« L’année dernière, les gens étaient au rendez-vous, ils se prenaient en photo avec eux », raconte Angelo Gopee, directeur général de Live Nation France, soulignant que le festival avait vocation à offrir « une expérience humaine ».

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