Mâcher ses mots

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Manger seul au restaurant incite à ouvrir grand les oreilles… et à plonger dans les conversations des autres. Chaque semaine, Michel Verlinden vous livre un morceau choisi.

Un homme extrêmement poilu – difficile de dire s’il arbore un col en V ou un col roulé – déjeune avec son épouse. La conversation s’engage avec la table d’à côté où deux dames âgées – un peu dures de la feuille – sirotent un café. Le Cro-Magnon a senti un public potentiel, il fanfaronne à tout va.

Lui (bien fort) : Moi j’dis qu’une femme qui ne travaille pas, c’est un capital qui dort.

Les vieilles dames n’ayant visiblement pas entendu, il répète un ton plus haut.

Rire gêné des deux têtes grises et sourire forcé de l’épouse.

Lui : Hein chou, qu’une femme qui ne travaille pas, c’est un capital qui dort.

Elle (résignée) : Oui, chou.

Lui : Ben quoi, on dirait que j’te parle de l’influence des pets de sardines sur les courants marins (rire gras et regards triomphants à l’assemblée).

Comme le bonhomme semble avoir tout le répertoire de l’Almanach Vermot en tête, l’assemblée en question préfère plonger la tête dans l’assiette.

In restaurant en région liégeoise.

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