Où siroter un cocktail d’exception ?

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Avec Sips, Anvers cache un sanctuaire unique dédié aux cocktails. Imaginée par Manuel Wouters – bartender ayant longtemps officié sur de prestigieux paquebots – et son frère jumeau, cette adresse se découvre comme une véritable machine à remonter le temps doublée d’un manifeste esthétique.

Un cocktail ou un mocktail – cocktail sans alcool – à la main, l’épicurien raffiné y renoue avec l’atmosphère veloutée des speakeasies new-yorkais et avec l’art de vivre des Gentlemen’s clubs coloniaux.

Le fin du fin d’un détour par le Sips constitue à demander non pas la carte des cocktails, pourtant excellente, mais un autre menu, réservé aux connaisseurs, qui arbore fort justement l’appellation « Only for the Happy Few » sur la couverture. Cette sélection de 30 cocktails se distingue par son caractère unique. Elle permet de prendre toute la mesure du talent de ces obsessionnels de la perfection.

Un extrait ? Le Martinez Cocktail, un mélange issu du premier ouvrage jamais publié sur les cocktails. Paru en 1840, cet opus intitulé « The Bartender’s Guide : How to mix drinks, or the Bon Vivant’s Companion » comportait 19 recettes compilées par un certain Jerry Thomas. Non seulement les barmen anversois en ont retrouvé la trace mais en plus ils se sont débrouillés pour produire eux-mêmes certains des ingrédients disparus de la circulation. Ainsi du Boker’s bitter, un bitter très populaire à la fin des années 1820.

« Dans l’univers du cocktail, il y a une grande tradition du bitter. Cette préparation amère originellement conçue pour stimuler l’appétit et la digestion des soldats a connu un grand succès en raison de la puissance de son goût. Le bitter intervient dans la fabrication du Martinez. J’aurais pu me contenter de remplacer cet ingrédient par l’Angostura que l’on trouve très facilement… mais dans ce cas-là, je me serais éloigné de la vraie recette. En cherchant beaucoup, j’ai mis la main sur un ouvrage qui la reprenait. Depuis, je le fais moi-même grâce à un mélange secret d’épices, d’écorces et d’oranges séchées au four. L’amertume que j’obtiens est incomparable. Evidemment, ce n’est pas à mettre entre toutes les papilles à une époque où le sucre règne en maître », commente Manuel Wouters.

Le dernier conseil pour apprécier ce parfait warm-up pour une soirée à deux : réservez votre table comme vous le feriez dans un restaurant.

Sips, 8, Gillisplaats, à 2000 Anvers. Ouvert de 17h à minuit, (le samedi à partir de 18h), fermé dimanche et lundi.www.sips-cocktails.com


MV

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