Comment aménager ses combles? Focus sur trois exemples inspirants
Souvent perdu ou mal exploité, l’espace sous toiture est pourtant le terrain rêvé pour créer un coin de caractère. Démonstration.
En panne d’idées pour aménager vos combles? Trois architectes nous confient leurs meilleurs conseils.
On joue avec les hauteurs
Architecte: Thijs Kennis
Localisation: Anvers
Jusqu’il y a peu, l’architecte anversois Thijs Kennis habitait cet appartement de 120 mètres carrés, aménagé sous les combles, dans une ancienne écurie du site de l’abattoir sur Den Dam. Afin d’assurer un confort maximal, le concepteur a vraiment tiré parti du volume disponible: «Il s’agit d’un véritable puzzle en 3D, s’enthousiasme-t-il. Les zones basses, à 2,40 mètres, donnent un sentiment de sécurité. Nous y avions placé les canapés et lits. Nous avions par contre exploité au maximum les parties hautes, à 3,60 mètres, pour y placer des espaces de vie, suspendre des plantes, un support de gymnastique…»
Afin d’assurer un éclairage suffisant, Thijs Kennis a utilisé des fenêtres de toit petites, mais nombreuses et orientées différemment: «A tout moment de la journée, nous captions le soleil avec diverses combinaisons de lumière directe et indirecte», se réjouit-il. Pour éviter la surchauffe, les baies peuvent être fermées à l’extérieur par des écrans et à l’intérieur par un panneau coulissant fait maison. Les matériaux contribuent également au bien-être. La structure en bois et métal a été conservée et recouverte de chaleureuses planches en sapin Douglas non traitées. Ce qui apporte également un remarquable confort acoustique. «Vu tous les recoins, il aurait été fastidieux d’utiliser des plaques de plâtre, justifie notre interlocuteur. Un autre avantage d’une finition brute est que nous pouvions facilement y accrocher des objets. Il y a très peu de murs sous un toit pour y fixer de la déco, il faut donc utiliser la toiture.»
On profite de chaque recoin
Architectes: B-bis Architecten, b-bis.be
Localisation: Schaerbeek
De la rue, impossible d’imaginer que cette maison classique abrite un tel aménagement sous son toit. C’est que le bureau B-bis Architecten – qui s’était déjà chargé de l’extension du bâtiment – a récemment façonné ce lieu avec beaucoup de créativité pour en faire une pièce multifonctionelle supplémentaire. L’étage mansardé permet de télétravailler, regarder la télé ou faire du sport… en fonction des besoins des habitants, petits et grands. Il est même possible de grimper au mur d’escalade pour paresser sur un filet mezzanine. «Nous avons voulu que ces combles aient une atmosphère différente du reste du bâtiment, confie Sebastiaan Leroy, l’un des architectes. Il n’y a pas d’enduit aux murs et de moulures, les poutres et les rainures du vieux plancher sont visibles, le plan est ouvert…»
Des fenêtres de toit de type Velux ont été placées afin d’inonder l’espace de soleil, sans pour autant porter atteinte à l’architecture. Les rayons peuvent même descendre plus bas, grâce à deux vitres incrustées dans le sol du grenier. Le choix des matières et couleurs n’est pas anodin: «Nous avons utilisé du contreplaqué de bouleau pour la boîte-escalier afin qu’elle fasse le lien avec l’existant par son aspect neutre et naturel, ajoute Sebastiaan. Nous avons également choisi du vert pour le mobilier et du rouge au sol car ce sont des couleurs complémentaires, mais aussi des tons «anciens» qui s‘harmonisent avec l’édifice classé.»
On maximise le soleil en toiture
Architectes: Martiat+Durnez, @martiatdurnezarchitectes
Localisation: Burg-Reuland
Il aurait été dommage de ne pas profiter de cet espace sous toiture baigné de lumière par une verrière préexistante. Pour la transformation de cette grande maison d’artiste profitant du superbe cadre valloné des Cantons de l’Est, Martiat+Durnez a voulu mieux exploiter la partie supérieure occupée autrefois par l’atelier. «Les propriétaires ont une famille nombreuse avec des enfants déjà âgés, explique Sibrine Durnez. Il fallait prévoir plusieurs séjours, en fonction du nombre mouvant d’habitants. Nous avons créé un premier lieu de vie, au rez-de-chaussée, avec un plafond assez bas, et un autre, vaste et lumineux, sous toiture.» Ce dernier bénéficie de l’éclairage zénithal originel, en plusieurs bandes, ce qui génère de belles ombres au-dessus de la table.
La clarté est encore renforcée par le blanc omniprésent. «Cette teinte permet de se concentrer sur l’enveloppe et la matière, pas sur le décor, insiste Sibrine. Ce blanc fait véritablement jaillir la couleur de l’extérieur, le bleu du ciel et le vert de la végétation par exemple.» Afin d’éviter que cet espace sous toiture soit confiné, les créateurs ont percé le pignon – qui l’était déjà en partie –, pour renforcer le lien avec le jardin. Ils ont aussi arrêté le plancher à 20 cm du mur, créant une raie de lumière vers le bas, et prévu un trou plus large au droit de la cage d’escalier. Ce qui laisse penser que la dalle du haut est en lévitation. Rez et étage bénéficient ainsi de l’éclairage zénithal et l’espace comble ne semble pas confiné.
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