De porte-manteau à objet d’art: l’histoire derrière le Boring Cactus

boring cactus histoire
© DR

Quiconque essaie d’imaginer un cactus aboutit inévitablement à la forme de ce cactus conçu par Franco Mello et Guido Drocco en 1972. Nous sommes partis à la recherche de l’histoire qui se cache derrière ce design emblématique.

Nom: Cactus édité par Gufram
Designer: Franco Mello (°1945) et Guido Drocco (°1942)
Première édition: 1972

Pour faire germer ce cactus, il n’a fallu ni soleil, ni chaleur, ni vent du désert. Bien au contraire. «Franco Mello était en visite chez moi à Turin par une grise journée d’hiver, raconte Guido Drocco dans une interview sur la genèse de cette création. Il faisait un froid glacial. Nous réfléchissions à ce qui nous manquait chez nous pour nous rappeler le soleil et la chaleur.»

C’est ainsi que le duo a abouti à l’idée d’un cactus. Un saguaro. Le cactus par excellence, pourrait-on dire, tant sa silhouette stylisée – phallique, avec des bras qui n’apparaissent qu’au bout de septante ans – s’est imposée dans notre imaginaire collectif à travers les cartoons et les westerns.

Fabriqué encore aujourd’hui à la main, le Cactus avec ses 2.165 épines – qui ne sont qu’une illusion d’optique – avait au départ une fonction purement utilitaire: celle d’un portemanteau. Mais très vite, personne n’a voulu y suspendre manteaux et écharpes. Il est devenu un objet d’art convoité. Et, par la même occasion, un symbole du design radical italien des années 70, qui cherchait à défier le modernisme strict et rationnel.

A l’origine, le Cactus était vert émeraude. Puis sont apparues des éditions limitées: beige, blanc, rouge vif, noir, et une version spéciale 40 ans aux pointes orangées, comme brûlées par le soleil du désert. Paul Smith l’a habillé de couleurs multiples, A$AP Rocky l’a orné de champignons, et une version unique en or trône au musée Plart de Naples. Cet objet devenu culte s’est imposé dans des campagnes de mode, de Moschino à Louis Vuitton, et dans des installations artistiques, notamment celles de Maurizio Cattelan.

En 2025, une nouvelle édition, toute de gris vêtue, voit le jour: le Boring Cactus. «Cette fois, nous embrassons la monotonie», annonce Gufram. Ne perd-il dès lors pas de sa radicalité? Pas selon le fabricant, «car même l’ennui peut être un acte de rébellion».
Le soleil et la chaleur? Il s’agira cette fois de les imaginer.

Boring Cactus, dès 3800 euros. gufram.it

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Retrouvez les sagas des objets iconiques sur DECO | La petite histoire des grandes icônes

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content